Et si c'était lui

La rencontre

Le lendemain matin, je me réveille, alléchée par l'odeur de pancakes, la spécialité de ma tante. Je me lève après un long sommeil réparateur puis me dirige vers cet arôme.

Je m'installe alors à table, où ma tante me sert une assiette de pancakes dégoulinant de sirop d'érable et de myrtilles.

- Salut ma chérie. Bien dormi ?

- Bonjour. Oui, comme un loir. Où est papa ?

- Ton père est parti plus tôt pour rejoindre les déménageurs dans votre nouvelle maison. Il n'avait pas cœur à te réveiller aussi tôt. Donc c'est moi qui t'y emmène dès que tu seras prête.

- D'accord. Hum ! Tes pancakes sont toujours aussi bons, lui dis-je la bouche pleine.

Elle me remercie pour le compliment puis affiche un sourire de fierté.

Une fois mon petit déjeuné englouti, je prépare mes affaires. Et je me dépêche d'enfiler un legging noir et une robe pull bien trop large pour moi, avant de rejoindre ma tante à l'entrée de son appartement.

Quand elle me voit, elle me scrute de haut en bas.

- Je suppose que je ne peux rien en tirer de mieux. Pour l'instant du moins. Il va vraiment rectifier cela ma chérie. Tu es jeune et tu es belle. Profites-en.

Je grimace à ses compliments.

- Allez vient ! On décolle de New-York. Direction ta nouvelle vie !

Elle mime un geste de super héroïne. Ce qui m'arrache un sourire au passage, tout en secouant la tête pour appuyer son exagération.

Pendant le trajet, ma tante m'explique le programme de la journée avant qu'elle ne reparte chez elle. Elle a prévu une bonne partie pour faire du shopping avec moi. Elle m'explique que j'aurai tout mon temps pour vider mes affaires le lendemain puisque je reprends les cours qu'en début de semaine prochaine. Elle veut profiter d'être avec moi un maximum. Sûrement pour me remonter le moral et me changer les idées.

Nous passons le reste du trajet à faire les folles, à rire et chanter à pleins poumons sur les tubes du moment. Il n'y a qu'avec elle que je peux être moi-même et me lâcher, malgré les blessures encore présente.

Au bout de plusieurs heures, nous franchissons un panneau nous souhaitant la bienvenue à Montpelier. C'est une jolie petite ville où les gens se baladent en famille ou entre amis. Nous passons devant le capitole de l'état du Vermont. Sa sculpture est magnifique. Elle est entourée d'un chemin de fleurs. Et le haut du bâtiment est tout d'or vêtu. Sur le trajet, je reconnais de loin l'établissement où je vais finir mon année de lycéenne. Cela me stress un peu de savoir que je dois sympathiser avec de nouvelles personnes. Et j'appréhende également de revivre la même histoire que dans mon ancien bahut.

Au bout de quelques minutes, ma tante m'annonce que nous sommes enfin arrivées à destination. Elle se gare derrière le camion où l'on peut apercevoir les déménageurs déjà attelés à leurs tâches. Je descends de la voiture, tout en inspectant la devanture de ma nouvelle demeure. Elle est garnie de briques blanches où un perron ensoleillé nous accueille. Elle est impressionnante dû à sa taille mais également à son charme.

- Bienvenue dans ton nouveau foyer ! m'accueille mon père, tout sourire.

- Elle est spectaculaire.

- N'est-ce pas ? Allez venez, je vais vous faire visiter.

Nous suivons notre hôte dans une large entrée lumineuse. Un escalier en bois verni se trouve directement sur la droite. Et non loin une buanderie.