Premier essai

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Croyances et convictions, quand le doute s'installe

L'autre jour, une amie m'a dit que rien ne la faisait rêver. Et selon elle, c'était un problème. Et je pense pouvoir affirmer que quand de telles affirmations nous assaillent, on pense être seul.e, on se sent isolé.e. Et pourtant vous savez quoi ? En parallèle de cette discussion, j'en tenais une autre avec une autre amie, étrangement similaire. Elle aussi doute beaucoup. Et elle m'a dit déjà dit que rien ne la faisait rêver. Il n'y a pas si longtemps que ça, d'ailleurs. 

Je commencerai d'abord parce que j'ai répondu à cette première amie. Et ensuite, j'en viendrai à quelques réflexions.

 « Ce n'est pas grave de ne rien avoir qui nous fait rêver. Ca arrivera un jour. Ou pas et même dans ce cas, ce n'est pas grave. Moi, je crois qu'il faut se laisser porter par les bonnes choses de la vie et les apprécier pour pouvoir s'en rappeler dans les moments compliquées. Et je sais à quel point c'est dur, je le vois bien en ce moment. Mais du plus profond de mon coeur, j'y crois. Et je pense que croire, c'est une des plus belles qualités humaines. Avoir des croyances n'est pas mauvais. Quand elles sont saines et nous portent, c'est ça qui compté. Et je ne parle pas forcément de religion. Je parle de convictions, d'espoirs, de souvenirs. Croire à l'amour, croire en ses ami.e.s, croire en ses combats,... Tout ça, ce sont des croyances et c'est ce qui fonde notre être. Nos piliers sont bâtis sur des croyances, qu'on le veuille ou non. Et même si on pourrait penser ça de manière péjorative, comme quoi aucune croyance n'est prouvée, je parle de ce mot au sens de conviction. Croire en ses convictions. Se convaincre de ses convictions. C'est dur, ça prendra peut-être longtemps mais, quand ça arrivera, ça sera le fondement de ta stabilité. parce que quoi qu'il arrive, tu pourras te relever grâce à ces convictions que tu auras gravées en toi. »

J'ajouterai en plus que les mauvaises croyances peuvent aussi fonder quelqu'un. Je ne vois pas pourquoi on n'évoluerait que sur des bases de croyances saines, ça n'a pas de sens. Et ce sont ces mauvaises convictions, celles qui ont un impact négatif sur les autres ou qui isolent la personne, qui pourraient expliquer pourquoi parfois on a l'impression qu'une personne vit sur une autre planète. Sans comprendre les croyances profondes et intimes de chacun et ce sur quoi elles se fondent, on ne peut pas parler librement. On va se heurter à un mur d'incompréhension. C'est là qu'on voit que tout le monde est gris. Certes, certaines bases sont fondamentalement mauvaises et d'autres bonnes. Mais la plupart des gens sont constitués d'un peu des deux, des nuances. Et c'est pour ça qu'il faut creuser pour comprendre. C'est aussi pour ça que parfois on n'arrive pas du tout à s'entendre, même en ne connaissant pas du tout la personne. Ses croyances sont tellement opposées aux nôtres qu'on ne peut pas comprendre. 

Les convictions, elles sont vouées à évoluer, quelque soit leur origine. C'est pour ça que parfois, on a l'impression d'être perdu, de douter et de tomber. Si on est dans une phase où on cherche de nouvelles convictions sur lesquelles s'appuyer, alors on est déstabilisé. L'important, c'est comprendre d'où ça vient et de se laisser porter sans se crisper. Il ne sert à rien d'essayer de s'imposer des croyances pour essayer de se relever plus vite : elles seront instables et se briseront au moindre doute, ce qui n'aura pour effet que de vous faire du mal. Ce qu'il faut, c'est attendre que ça vienne. Et parfois, vous vous en rendrez même pas compte. Des fois, aussi, vous ne saurez pas dire exactement quels sont vos piliers fondamentaux. 

C'est pas grave. Ce qui compte, c'est la stabilité que les piliers vous apporteront. Peu importe leur nature, votre inconscient, votre coeur, les connaîtra lui. Il faut faire confiance à cette partie de vous que vous ne maîtrisez pas, constituée d'émotions entremêlées, de souvenirs oubliés, d'expériences refoulées. Si vous faites confiance à cette partie de vous, si vous acceptez qu'elle existe, alors vous aurez fait un premier pas vers la stabilité et les rêves tant recherchés. Parce que la première conviction qu'il faut avoir, c'est de croire en soi. 

Evidemment, vous allez doutez. Tout le monde doute, que ce soit de sa famille, ses amis, ses projets d'avenir, le nom qu'on va donner à un animal ou un enfant, le dîner qu'on va manger ce soir. Du doute profond au doute qui paraît futile, tout le monde doute. De tout et tout le temps. Et heureusement, parce que si personne ne doutait ça voudrait dire que nous sommes éternellement liés à la première pensée qu'on a eu, le premier choix qui nous a été donné. Personne n'est comme ça. 

Pour revenir au début de mon propos, je parlais de ça parce qu'une amie m'a dit ne pas avoir de rêves. C'est un sentiment qui nous fait nous sentir seul. Et c'est ce que je vais aborder maintenant. 

Je me demande pourquoi un individu qui n'a pas de rêves pour sa vie se sent isolé. Je me demande pourquoi il pense que c'est un problème. Et ce sont là des vraies questions : pourquoi est-ce qu'on donne un aspect négatif au fait de ne pas avoir de rêves, de projets, de raison particulière d'avancer ? Au fait de se chercher, tout simplement ? Et je me rends compte que c'est terriblement vrai : dites à un adulte que vous n'avez pas de rêves et il va essayer de vous trouver toutes les raisons du monde pour lesquelles vous devriez avoir un rêve. Il va même essayez de vous suggérer des "idées". Comme si on pouvait donner des idées de projets et de raison de vivre à des gens qui ne sont pas nous. Des gens dont on ne connaît pas les croyances. Des gens qui, souvent, n'ont même pas encore achevé de bâtir et consolider leurs convictions. 

Je n'ai pas grand-chose de plus à ajouter à cela ce soir, si ce n'est que bien évidemment, j'ai fais là des grosses généralités et que je n'attends pas à chacun se retrouve dans ce que j'ai dit. Ce sont là des réflexions sur la nature humaine et comment fonctionne notre capacité à nous relever - ou justement, notre abilité à tomber sans trop qu'on sache pourquoi. 

Je vous remercie de m'avoir lue et vous encourage à donner votre propre avis en commentaire, je serais ravie de lire ça et d'enrichir ma réflexion avec les vôtres, voire même de débattre ! 


Je fais collection de stylo-plumes [RECUEIL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant