Shirel

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Je ne sais pas vraiment combien de temps, je suis resté inanimé. La lutte avait été brutale et rapide. Je n'avais pas été en mesure de me défendre pour la simple et bonne raison que j'étais seul face à trois individus qui semblaient entraînés au combat. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'était arrivé. Pourquoi m'avait-il kidnappé? Aucune idée. Pour une rançon? C'est ce que je pensais au début, après tout, je suis issue d'une famille aisée et mon père est assez connu maintenant. Son cabinet était réputé, mais je me trompais largement sur ce qui se tramait. Et j'allais vite le comprendre. Alors que j'émerge doucement, je me rends compte que je me trouve dans une cellule. Je ne distingue rien depuis la fenêtre qui est beaucoup trop haute pour voir quoi que ce soit. Je déglutis et me redresse pour m'asseoir sur ce qui semble un matelas de fortune. Je me frotte le crâne, à l'endroit où j'avais reçu un coup qui m'avait assommé. Et je tourne la tête alors que la porte s'ouvre au même moment. Deux hommes entrent et je reconnais l'un des deux visages. Il était là, lors de mon attaque, de mon enlèvement. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine.

-Bien dormi? demande celui-ci, un rictus sur les lèvres. -En tout cas, j'espère que tu es en forme, parce que visiblement, tu ne vas pas traîner à être demandé dans le coin... Je l'observe et je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il me dit. -Bon... Siobhan, on va mettre les choses au clair. Il faut bien qu'on t'annonce un peu la couleur... mais pour résumer la chose d'emblée, je dirais... Bienvenue en Enfer! Je déglutis, mais je me contente de rester silencieux. J'attends d'en savoir un peu plus sur ce qui se passe. Que voulait-il dire? -Tu peux faire une croix sur ton passé. Désormais, tu vivras ici... au palace en tant qu'esclave. Tu devras obéir aux règles établies si tu veux avoir une chance de survivre. Tu vas servir dans tous les sens du terme. Suis-je assez clair? Et si tu ne le fais pas, les sanctions seront données. Et, crois-moi, tu ne vas pas apprécier... tu comprendras très rapidement qu'il est plus sage de se soumettre. À ta place, je ne perdrais pas mon temps à me rebeller. Mais, je sais pertinemment que tu le feras. Au début, vous le faites tous... vous avez cette niaque pour lutter, mais ça ne dure jamais très longtemps, et c'est de l'énergie gâchée inutilement, car il n'y aucune porte de sortie. Désormais, tu appartiens au palace nommé l'Eden. Et je t'informe que le propriétaire des lieux n'a aucune pitié. Il n'hésitera pas à donner l'ordre de ton exécution si tu l'emmerdes un peu trop. Suis-je en train de rêver? Comment tout cela peut-il être vrai? Un palace? être esclave? Me soumettre? Et comment connaît-il mon prénom? Je ne peux pas croire que je me suis fourré dans un tel pétrin-Pour ce qui est des règles à retenir, la première: baisser les yeux que ce soit en présence du propriétaire des lieux ou devant les clients et ce même devant les gardes de la sécurité présents au palace. Tu n'ouvres la bouche que si on t'y autorise. Je fixe le garde sans ciller sur un air de défi. Il peut toujours courir pour que je baisse les yeux devant lui. Il ne me fait pas peur. Je ne suis pas du genre à obéir. Les règles et les ordres ne sont pas ma tasse de thé. Je n'obéis jamais à mon paternel, ce n'est pas pour le faire devant un parfait inconnu. Comment ai-je pu en arriver là? J'étais en mission humanitaire en Afrique avec ma sœur et subitement, on me kidnappe pour m'embarquer dans un palace...est-ce une caméra cachée? Pourquoi moi? Pourquoi obéirai-je? Et combien de temps avais-je été inconscient? Je constate alors un fin bracelet autour de mon poignet alors que je lève mon bras.

J'observe l'objet et mon regard interrogateur doit interpeller le garde qui ajoute -Ceci est un bracelet électronique pour te localiser à n'importe quel moment. Il va te permettre de te déplacer dans les lieux. À ta place, j'éviterais de le briser, tout comme le fait de tenter de franchir les murs du palace, ce qui en soit serait déjà un exploit. Et à vrai dire, petite information utile, tu es en plein milieu du désert. À ta place, j'éviterais cette folie. Tout cela pour dire que tu n'as aucune chance de fuir. Subitement, je comprends pourquoi j'ai tellement chaud ici. Enfin, heureusement que je m'étais déjà habitué avec l'Afrique. Sauf que je ne sais pas vraiment si je suis toujours en Afrique. Étrangement, j'en doute. Et les possibilités sont grandes. Il y a tellement de déserts à travers le monde. Je sais d'avance que je n'aurais aucune autre information sur ma localisation. -En attendant d'avoir un maître à servir, tu auras une chambre dans l'aile dédiée aux esclaves. Et même si tu as un maître attitré, tu seras amené à devoir servir les autres clients du complexe et ce à chaque fois que tu seras demandé, tu n'as pas d'autres options. Obéis et tout ira pour le mieux. Mon collègue va te conduire à ta nouvelle demeure. Je me retrouve à suivre ce garde à travers un dédale de couloirs. Je croise diverses personnes toutes porteuses d'un bracelet. Toutes ayant le même vêtement. Je me retrouve vite dans une pièce munie d'un lit et d'une table de chevet. Le minimum syndical. Je déglutis alors que le garde lance un sarouel sur le lit. -Mets-ça et n'essaie pas de jouer au plus malin. On vient te chercher dans une heure pour te présenter aux clients. Ça te laisse le temps de te familiariser un peu avec ton nouvel environnement et de te préparer. Sans un mot de plus, il tourne les talons et me laisse seul dans cette chambre miteuse. Je jette un œil au sarouel posé sur le lit. Je m'approche de la fenêtre au fond de la pièce. J'observe l'horizon et aperçois de grands murs. Bon sang, je suis en plein cauchemar. Mon cerveau refuse de croire que tout ceci est réel. Sur le lit, je remarque une brochure. Je m'en saisis et m'assoit pour lire ce qu'il y a d'inscrit dessus. Et je découvre alors la réalité des lieux. Il y est inscrit une série de règles à respecter. Celles données auparavant par le type dans ma cellule font partie du lot. Plus, je parcours la brochure et plus j'en ai la nausée. Je déglutis difficilement.

Siobhan -Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant