Châtiment

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Forcément quand quelque chose de positif arrive, il faut que quelque chose de négatif se produise. L'un ne va pas sans l'autre en général. Fallait pas se leurrer pour que je pense m'en sortir encore longtemps de cette manière. J'avais fait trop de vagues ces derniers temps. Je devais payer l'addition. Deux gardes étaient venu me trouver à l'appartement et ce n'est clairement pas bon signe lorsque je remarquais leur façon de sourire. Je n'ai pas pu lutter contre eux. J'ai été traîné de force et malgré toute ma bonne volonté de ne rien laisser paraître, je blêmis en constatant qu'ils m'emmenaient dans le Donjon. Rajaar n'était pas à l'origine de cela, j'en étais persuadé. Le propriétaire des lieux, pas possible que ce soit autrement. Je ne sais pas ce qu'ils me réservent mais je sais d'avance que cela ne va pas me plaire. Mais, absolument pas. Je suis obligé d'avancer jusqu'au centre de la pièce et je me fais alors enchaîner les poignets après avoir été forcé de me mettre à genoux. La chaîne est tendue et me force à tenir une position pour le moins inconfortable. Cependant, ce n'est pas ce qui me préoccupe vraiment. Je ne sais pas ce qui va se produire mais ce n'est pas du tout bon signe pour moi. Les deux gardes s'occupent alors d'installer une table pas trop loin de l'endroit où je me situe avant de disposer. Je me retrouve totalement seul. Bien entendu, ça ne durerait pas. Je tâche de me concentrer sur ma respiration alors que j'observe la pièce... la décoration puis mes yeux se posent encore sur cette table qui trône et je me demande ce qui se trouve dessus et dans les tiroirs. Mais, mon petit doigt me dit que je le saurai bien assez tôt et que cela ne va pas me plaire. J'entends du bruit alors que je fixais le sol un moment. Ma respiration s'accélère et je me dis qu'il est plus prudent de garder les yeux rivés sur le sol. Je suis déjà en très mauvaise posture donc il serait plus sage de ne pas commencer les hostilités.

Je sens une main se poser sur mon menton me contraignant à relever la tête. Je croise alors le regard de l'individu qui venait d'arriver, un sourire malsain se dessine sur ses lèvres et j'en ai des frissons. -Oh quel magnifique cadeau... Quelle délicieuse attention à mon égard, je suis flatté que le propriétaire des lieux ait pensé à moi.Je ne bronche pas alors que je me contente de fixer l'individu. Il finit par me lâcher le menton et je garde les yeux rivés sur lui en attendant la suite. -Alors...quel est ton nom, à moins que tu ne veuilles être appelé chose ou toutou? Mon poing dans la figure ne lui ferait pas de mal à cet enfoiré de première. Je garde le silence. Je n'ai aucune envie de répondre ce que j'ai sur le cœur car ça ne ferait que me rajouter des problèmes mais cela me démangeait. Toujours silencieux, j'observe le client qui s'aventure vers la table disposée plus loin à son intention. Il ne met pas longtemps avant de revenir près de moi, lâchant un rire au passage, verre d'une main et carte dans l'autre. -Le propriétaire des lieux me fait l'honneur de t'offrir à mes soins. Mon travail semble avoir été remarqué. Il faut dire que je façonne les esclaves avec soin. La mienne est un pur bijou et a déjà été servir quelques autres clients.. J'imagine qu'on a dû apprécier la docilité et l'obéissance de mon joli bijou. Je déglutis, mais je ne réponds pas pour autant. Je dois rester calme. Putain d'endroit ! Je songe au garde assommé, puis à mon escapade aux écuries rendant visite à Matthew ou encore à celle ou j'étais tombé sur cette femme et maintenant me voilà en face d'un nouveau client. J'écoute les dires de celui-ci sans rien laisser entrevoir et me contente de répondre - Faut croire que j'ai tendance à attirer un peu trop l'attention. Quant à mon nom, c'est Siobhan Autant lui dire mon nom avant qu'il ne s'impatiente trop. Et quitte à choisir, je préfère lui donner que d'être appelé chose ou toutou bien que cela ne garantie pas le fait qu'il puisse m'appeler ainsi s'il le souhaite. -Et puis-je, au moins savoir, qui vous êtes ? Autant savoir l'identité de mon nouveau bourreau. Histoire de le conserver dans un coin de ma tête. Un jour qui sait, je parviendrais à renverser la vapeur. Enfin, l'espoir fait vivre...

Siobhan -Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant