Comme un Ouragan

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Normalement, proche de la trentaine, on arrive au stade ou on se pose pas mal de questions. On se demande si dans notre vie on est heureux, si on a accompli ce qu'on souhaitait étant plus jeune. En clair, on fait un peu le Bilan sur son existence. Si on est toujours célibataire, en couple ou marié. Avec ou sans enfants... si on a obtenu le travail désiré ou si on a bifurqué de la voie qu'on a choisie. Étant dans l'année concernée, à savoir que j'allais bientôt avoir 30 ans. Je m'étais déjà un peu interrogé sur mon existence. Je peux dire que je m'en suis bien sorti jusque-là. J'ai eu l'occasion de voyager dans divers pays grâce à mon paternel au début puis par mes propres moyens ou par le biais de mes missions humanitaires que j'ai décidé d'effectuer. Ces expériences ont été très enrichissantes. Mon métier d'infirmier, une vraie passion... une vocation. Pas là pour l'argent dont je n'ai que faire, dont je n'ai pas tellement besoin de toute façon vu la situation de mon père. Avocat réputé. Je pensais avoir le temps de vraiment me poser avec quelqu'un... d'avoir une famille sauf que tout cela était une chimère dans mon esprit... depuis que je me suis retrouvé ici... dans ce palace de débauche et de luxure. Endroit reculé et fermé, endroit de tous les plaisirs malsains et inavoués en public. Endroit de débauche totale. Endroit ou j'étais contre ma volonté et contraint d'obéir. Endroit ou j'avais découvert que je n'étais pas ce que je pensais... Hétéro...

Rajaar avait réussi à me percer à jour... réussi à m'atteindre au point que je pensais trop à lui lorsqu'il n'était pas présent. Au point que je me demandais si c'était normal de songer à lui de cette manière. Et à vrai dire ce fut une surprise totale d'apprendre que Rajaar était amoureux de moi. Il m'avait avoué ses sentiments et je ne savais pas comment j'allais parvenir à gérer tout ça. Je ne savais pas comment j'étais censé oublier et accepter le fait que je resterais coincé ici alors que Rajaar serait loin d'ici. Je me frottais les yeux alors que je venais de me réveiller. Anaïs avait rejoint le navire... et faisait partie du décor de l'appartement désormais. Je devais me faire à cette idée. Je devais accepter le fait que Rajaar s'envoie en l'air avec la jeune femme. Mais, la seule consolation, c'est qu'il avait des sentiments à mon égard. Est-ce qu'il allait reprendre ses anciennes habitudes à savoir coucher avec la jeune femme tous les soirs en me laissant en plan? Cette idée ne me plaît pas le moins du monde. Je me redressais puis m'étire avant de quitter la pièce pour me rendre à la salle de bains afin de prendre une douche. Ensuite, j'allais prendre mon café comme tous les matins et débarrassait la table. Rajaar était déjà parti. Anais ? Aucune idée d'où elle se trouvait. Peu importe. Je fis du rangement puis je décidais de sortir. J'avais besoin d'air. De changer un peu de décor. Je parcourais les lieux perdus dans mes pensées. Je songeais à la nuit dans le Donjon.. à la douleur du départ qui avait vite viré en une partie de jambe en l'air interminable. Nuit blanche à me faire baiser par Rajaar. Mes fesses avaient pris cher mine de rien. Anaïs avait vite remarqué ma démarche étrange. Et dans les bassins, je m'étais jeté littéralement sur lui comme un affamé et je me disais bien que ce n'était pas normal. J'avais pas compris jusqu'à ce que Rajaar m'avoue ses sentiments ce fameux soir. Et alors que je repense à tout ça, j'erre dans les couloirs. Alors que j'arrive à un croisement, je me sens happé et tiré par quelqu'un au niveau du bras puis me retrouve plaqué au mur sans comprendre ce qui m'arrive. Sur le moment, je songe à un fichu garde qui aurait décidé de venir s'occuper de moi. Mais, alors que j'allais repousser l'individu, je m'arrête dans mon élan en voyant la silhouette fine qui se profile devant mes yeux. « Maddy » dis-je, quelque peu surpris. « Bon sang, tu m'as fait peur... tu ne peux pas te manifester par les mots plutôt que de m'agripper de la sorte ? » soupirais-je, alors que je croisais les bras. « Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que tout va bien ? » demandai-je dans la foulée, subitement inquiet. Avait-elle des ennuis ? Madeline était l'une des esclaves que Siobhan avait rencontré assez rapidement depuis leur captivité dans cet endroit sordide. Ils s'étaient vite liés d'amitié et Siobhan avant pris la belle sous son aile. Il veillait sur elle comme il pouvait sauf qu'il ne pouvait pas empêcher les ennuis à la demoiselle, surtout que la jeune femme était une tête brûlée.

Siobhan -Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant