L'accusé !

Chapitre 10: Sujets Énigmatiques

Depuis quelques heures maintenant, la tournure qu'avait pris ces événements bordéliques s'avérait rude. Kazutora avait été placé dans un centre de détention où une atmosphère accablante y régnait. De nombreux hommes derrières les barreaux se harpaillaient entre eux, visant clairement à se blesser les uns les autres de leur parole; dernière chose auquel ils pouvaient avoir recours. On avait promis à Kazutora qu'un officier viendrait le retrouver plus tard dans la journée afin de lui faire passer un entretien de rigueur.
En l'instant présent, seul ses mains lui permettait de se maintenir à la réalité. Les menottes qu'il avait aux poignées s'était réchauffé sur sa peau brûlante alors qu'il tirait volontairement dessus, sans but volontaire de les briser en deux. Si il avait un jour su qu'il se retrouverait derrière les barreaux pour la simple et bonne raison que sa curiosité et son impulsivité lui en ferait payer les conséquences, il se serait peut-être avisé d'agir à la hâte sans élaborer de plan stratégique.

Le jeune homme n'en revenait toujours pas, à l'entrée du centre on l'avait astreint à donner tous ses biens personnels à une équipe chargée de maintenir la sécurité à l'entrée de l'établissement. Plus un seul moyen de contacter ses amis ne lui était permis, c'était une punition qu'il ne méritait même pas. Le bâtiment renfermait une odeur nauséabonde et cela donnait la nausée au bicolore qui s'était déjà imaginé qu'un cadavre pourrissait quelque part. Il rêvait de prendre la fuite, loin de toutes ces péripéties.

Le visage d'Hajime Kokonoi n'avait pas non plus quitté sa mémoire, ainsi que ses paroles aux airs menaçantes. Ce dernier n'avait nullement pris en considération les termes qu'il avait pu sortir en guise de faits pouvant l'innocenter; il n'avait pas cherché à comprendre, parfaitement incorruptible et sûr de lui. Dire qu'il faisait fausse route... C'était à cause de lui que Kazutora se retrouvait ici après tout. Il fallait impérativement qu'il trouve un moyen de le faire tomber. Et ce Inui Seishu, de quel côté était-il exactement? Si il avait eu la possibilité de lire les pensées d'autrui pendant quelques minutes, ce serait les siennes que le bicolore aurait choisis d'écouter.

Avant que sa sentence ne soit officiellement déclarer, le prisonnier se retrouvait bloqué dans cette misérable salle, pour le moment toujours accoutumé de ses vêtements de civil. Ses lacets de chaussures, sa ceinture et autres accessoires se pouvant être considérés comme dangereux avait été les seuls choses qu'on lui avait ôté de sa tenue. Assis sur le bord d'un matelas censément mal entretenu au vu des traces qui le recouvrait, Kazutora s'était presque recourbé contre lui même, les coudes posés sur les genoux et les mains scellés reposants sur ses joues. Être penché ainsi en avant l'empêchait de voir ce qu'il avait face à lui. De toute manière, ses oreilles le préviendrait en cas de visite surprise.

Vouloir penser à plusieurs choses en même temps le faisait se sentir secoué et bien délicat au niveau émotionnel, lui étant parfaitement fidèle à sa nature pour le coup. Comment est-ce que faisait Baji et Ryusei pour toujours se remettre d'aplomb seuls et sans l'aide de personne? À côté d'eux, il avait encore plus la sensation de n'être qu'un misérable petit garçon dans le besoin constant d'être assisté. Il devait se prouver à lui même qu'il était également en capacité de se gérer, quant à être faux avec sa personne, il voulait tout de même essayer d'être une meilleure version de lui même. Bien sûr qu'en arrivant tout juste au centre, son esprit avait voulu sous-entendre que tout cela était de la faute de ses amis; Baji étant celui à avoir tâcher ses vêtements, ayant été l'une des raisons pour laquelle son accusation avait abouti par le directeur. Ryusei; celui ayant crée cette course poursuite compromettante avec le sanglier ayant succombé à ses blessures. Ça lui avait valu la perte de son casque jaune.
Si toutes ces raisons lui semblaient sensés, pouvant mener au blâme les deux autres garçons, et bien il forçait cette idée médisante à lui quitter la tête.