Chapitre 1

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31 décembre 2021, 6h30. 

Amara se réveilla haletante, le corps trempé de sueur et le cœur battant à tout rompre. Cela faisait un mois qu’elle rêvait toutes les nuits qu’elle mourrait, mais chaque fois de façons différentes. Cette fois-ci, elle était à New York. Elle avait fait des emplettes avec son ami,  ils flânaient et plaisantaient dans les rues quand soudain il l’a poussa violemment, et un autocar la percuta de plein fouet. Si seulement elle avait pu se réveiller à ce moment-là, mais elle avait sentie chacuns de ses os se briser sous l’impacte, puis la douleur qui s’en suivait, et le sang qui, petit à petit, envahissait ses poumons. Jasper, s’était précipité, lui avait pris la main, et avec un petit sourire, lui murmurait de ne pas lutter, que ça ne servait à rien. Elle avait senti la vie la quitter quand il s’était levé et avait tourné les talons. 

Elle frissonna à la pensée du regard qu’il lui avait porté, comme s’il était satisfait. 

Il faut que j'arrête de regarder des films d’horreur… dit- elle en repoussant sa couette. 

Tout en repensant à toutes les manières dont elle était morte dans ses rêves, elle alla dans la cuisine, alluma la cafetière, puis le temps qu’elle chauffe, elle se rendit dans la salle de bain. Se regardant dans le miroir, elle est particulièrement grande avec son mètre 90, mate de peau, elle trouvait que ses yeux en amande vert de gris n’allaient pas avec son nez long et fin et ses lèvres pulpeuses le tout dans un visage à la mâchoire carrée. Ses cheveux noirs qui tombaient en boucles indomptables sur ses épaules étaient dans un sale état après sa nuit cauchemardesque.  Différente des canons de beauté, elle avait toujours été à part. Surprise, elle constata qu’une marque bleu était apparue sur son bras, là où, dans son rêve, l'autocar l’avait percuté. Elle toucha la tache bleuâtre, et sentit une douleur. Instantanément les images refluèrent dans son esprit. Se fustigeant, elle fit rapidement sa toilette et alla prendre son petit déjeuner, elle n’avait pas le temps pour rêvasser, dans une demi-heure à peine, elle devait être au restaurant pour prendre son service. Amara avait beau chasser sans cesse ses cauchemars, cela lui revenait toujours en tête, et c’est préoccupé qu’elle arriva sur la terrasse du petit restaurant où elle travaillait. De là elle vit à travers la vitrine les habitués, soit accoudés au comptoir ou assis devant des cafés, chocolats chaud et des thés, ils parlaient fort et riaient avec Pierre, son patron, pour se donner le courage d’affronter une nouvelle journée dans le froid de l’hiver. Elle avait le sentiment qu’elle les voyait pour la dernière fois. Quand ils la remarquèrent, ils la saluèrent tous gaiement. 

  Amara, tu es le soleil de notre journée, lui dit Yves taquin, comment fais tu pour irradier comme ça ? Elle sourit, tout en saluant tout le monde, puis se dirigea vers son ami. 

C’est parce que… tu es le soleil de ma vie, fredonna t-elle en référence à la chanson de sacha Distel, Et se ils donnèrent l’accolade. 

Tu as l’aire fatigué, tu vas bien ? lui demanda-t-il après s'être un peu écarté des autres.

 Oui ça va, quelques cauchemars, rien de grave, ça ira mieux demain avec la nouvelle année.

Tout en disant cette phrase, elle eut la certitude que sa vie allait imploser. Je te laisse, le devoir m'appelle. Lui claquant une bise sur la joue, elle fila dans le vestiaire où elle déposa ses affaires, puis s’attela à dresser les tables pour les petits déjeuners. Elle fredonnait eyes of the tiger de survivor quand une voix éraillée chanta  les paroles derrière elle. La coqueluche de la station, celle que l’on surnommait avec affection le lutin. Sonia, la plus belle et la plus populaire de toutes, au moins aux yeux d’Amara. Elle pouvait redonner le sourire à n'importe qui, elle pouvait être un véritable bout en train, autant qu’elle était la meilleure de sa profession, une monitrice de ski que tout le monde, enfants comme adultes, s'arrachait. Puis tout le monde entonna la chanson comme s’ils fêtaient la fin de soirée, alors qu’il était à peine sept heures trente du matin. Amara adorait cette ambiance, mais eu le préssentiment c’était la dernière fois qu’elle pourrait profiter de ce moment, comme si c'était le dernier de son existence.

******

Après avoir servi et débarrassé les clients, Amara prit sa pause. Un café à la main et de quoi faire de la lecture tout en profitant des rayons du soleil de la matinée, elle s’installa en terrasse et soupira d’aise sentant la chaleur bienfaisante s’insinuer en elle. Au bout d’un certain temps, une ombre apparut, elle leva les yeux de sa lecture, prête à saluer la personne qui s’était approchée et un froid glacial l’envahit soudain. Elle manqua de s’étouffer en le reconnaissant, celui qui était dans tous ses rêves.

Je t’ai enfin mis la main dessus. Dit-il dans un sourir mauvais et en tendant la main vers elle, qui eut un mouvement de recul et se releva dans la seconde. 

Monsieur, je crois que vous confondez, dit-elle, absolument pas convaincu par ses propres paroles.

Je ne crois pas ma jolie. Ca fait un bout de temps que je te cherche, et maintenant que je t’ai trouvé il est temps que tu meur. 

Il lui agrippa le bras, tellement fort que ses doigts lui blessèrent la peau. Elle chercha à se dégager, mais il avait une poigne de fer. c’est alors qu’une rage sans pareil s’empara d’Amara. Son instinct lui criait de l’affronter, elle n’avait pas peur, ce qui l'a surpris. Elle sentait une énergie nouvelle s’emparer d’elle, une onde électrique lui parcourut le corps, la galvanisant. Elle était toujours la même, mais pensait d’une autre manière, sa main se tendit, et se mit à crépiter, et une boule d’énergie en sortie et alla droit sur la poitrine de l’homme qui traversa la vitrine du restaurant qui se brisa en mille morceaux sous l’impacte. Pleine de rage aux souvenirs des innombrables rêves où elle mourrait toujours accompagnée de cet homme, Amara enjamba le rebord de la fenêtre, les bouts de verre sous ses pieds crissaient et éclataient à chacun de ses pas. Sa vue se faisait plus nette, les sons plus perceptibles, elle entendait le cœur de son patron qui battait à tout rompre alors qu’il s’était réfugié sous le comptoir. Son odorat aussi s’était développé, une odeur de chaire carbonisé envahissait ses narines, elle souffla pour en chasser la puanteur  quand l’homme se releva. Sa tenue avait brûlé là où la boule d'énergie l’avait atteint et sa peau avait fondu, d'où la puanteur de brûlé. Un rictus mauvais sur les lèvres, il fit apparaître un poignard dans sa main droite.

Ce n’est pas la première fois que tu me fais le coup mon coeur, et ça se finira exactement de la même manière que d’habitude, tu essaye de te battre, et je te tue. Dit-il dans un ricanement. Avant qu’elle ait pu répondre quoi que ce soit, un bruit sourd ressemblant à une énorme déflagration retentit, et un homme d’une stature impressionnante apparut entre Amara et l’homme, qui blêmit dès qu’il le vit. 

Pro- Pro- Prométhée! que… que fais-tu là ? dit-il en glapissant, les yeux écarquillés par la terreur. 

Le dit Prométhé, en une fraction de seconde, le prit à la gorge, et d’un ton à faire fuire le diable lui-même, lui dit :

Je suis venu pour régler mes comptes avec toi Jasper. Je suis envoyé par sa mère pour mettre fin à ta misérable existence,ils savent que tu les as trahi dit-il d'un ton glacial en jetant un coup d'œil à Amara. Ton contrat est terminé tout comme la vie de rat que mène. Jasper lui lança un coup de genou dans le plexus, et réussit à se libérer. 

Je n’en ai pas fini avec vous deux. Dit-il, puis il disparu.

Espèce de lâche! Je te retrouverai! Cria t-il d’une voix de stentor 

L’homme devant elle faisait bien deux mètres de haut et avait une stature de gladiateur. Il portait un col roulé et un jean bleu nuit qui le moulait d’une façon tellement indécente qu’ils ne cachaient rien de sa musculature impressionnante. Ses cheveux châtain aux reflets blond  étaient attachés en demi- queue et retombaient en boucles soyeuses jusqu'à ses épaules. Ses yeux d’un bleu glacé dardaient sur Amara un mélange de haine et de curiosité. Il avait froncé ses sourcils parfaitement dessinés et ses lèvres pleines et pulpeuses remuaient, mais elle ne capta pas les mots tellement elle était en extase devant ce top modèle, s’imaginant déjà dans des situations à faire rougir lucifer lui-même. Puis elle se rendit compte qu’elle avait la bouche ouverte, le reluquant carrément, la bave au bec, rouge de honte elle se retourna, puis réalisa soudain ce qui venait de se passer. Une douleur fulgurante la traversa, lui coupant le souffle, elle tomba a genou haletante, puis elle eut l’impression que son cœur allait exploser, et dans un cri s'écroula agité de spasmes. Avant de perdre connaissance, elle vit son sauveur se précipiter sur elle en hurlant son nom.          

La DestructriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant