La Destructrice

Chapitre 4

Typhon faisait les cent pas dans son bureau. Jasper avait voulu le doubler en tuant encore une fois sa fille. Quel dommage que ce chien ait disparu, car il voulait lui faire payer de ses mains sa traîtrise. Maintenant il lui fallait trouver un autre plan pour récupérer Amara. Cela faisait très longtemps qu’il attendait mais il connaissait la patience, encore un peu de temps ne le tuerait pas, mais Prométhée si… il savait que le titan n’aurait fait qu’une bouchée de lui. Saletées de moires qui l’avait mise sur le chemin de sa fille. Elles pensaient qu’ainsi il n'approcherait jamais d’elle, mais c’était mal le connaître. Lui, le prince des enfers, ennemi mortel de Zeus qui avait bien faillit le tuer, roi des démons et rébus chassés de l'Olympe. Par chance, il avait une autre carte dans sa manche, un allié sur l’olympe que personne ne soupçonnait. Grâce à lui, il gagnerait enfin, et Hécate paierait sa traitrise. 

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Cela faisait un mois qu’Atlas s’était installé chez son frère pour aider Amara, et il n'était pas le sale type qu’elle s’était imaginée. Il était certes exigeant quant aux résultats de son enseignement, mais il était patient et compréhensif. Même s’il lui arrivait de rentrer dans des colères monumentales. Comme la fois où il lui avait demandé de créer une boule d'énergie et de la garder en suspension devant elle, tout s’était bien passé jusqu’au moment où Deucalion avait fait irruption dans la salle, déconcentrée, elle avait quitté la boule des yeux qui avait filé droit sur Atlas, qui eut tout juste le temps de plonger pour l’éviter, mais une bonne partie de ses cheveux avait grillés au passage. Jamais de sa vie elle n’avait entendu quelqu’un hurler de cette façon. Elle avait rasé les murs toute une semaine, tellement il était en rogne, son physique étant tellement important pour lui. Depuis cette malheureuse histoire, il avait pris l’habitude de mettre un écriteau sur la porte pour qu’ils ne soient pas dérangés. 

Ils étaient dans la salle d'entraînement, assis en tailleurs l’un en face de l’autre. 

Ferme les yeux et concentre toi, tu dois aller chercher au plus profond de toi. Ton pouvoir à toujours été là. Je vais reprendre la phrase d’un film qui, pour une fois à bien raison, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Et toi justement, tu as de grandes responsabilités. Tu n’es pas n’importe qui. Si tu avais été comme Aphrodite ou Artémis, tu n’aurais pas eu besoin de tout ce bordel, mais tu es la fille de deux titans, dont un à bien failli tuer Zeus, et l’autre est quasi indestructible, donc mes demies soeurs ont prédit que tu détruirais le monde. Ouais, moi aussi je ne peux pas les sentir. Malheureusement pour nous, quand elles parlent, il y a plus de chances que ça se passe comme elles le disent. Alors nous allons faire en sorte de rabattre le caquet de ces vipères, ok ? Elle opina en bonne élève, consciente de sa chance. Ce n’est pas tous les jours que celui qui porte le poids du monde est votre professeur. Ce n’est pas ton pouvoir qui te définit, mais ta conscience. Tu as appris à aimer le monde et les gens qui le peuple, bien que je les trouve pour la plupart égoïstes et inintéressants. 

Il est vrai que les humain passent le plus clair de leur temps à médire les uns sur les autres, se détruire depuis des décennies, mais j’ai vu que beaucoup pouvait être généreux et prendre soin de son prochain. J’ai un frère qui, à sa façon, a toujours pris soin de moi et m’a défendu quand j’étais enfant. Je me rends compte que je serai prête, aujourd’hui à me battre bec et ongle pour eux, ce qui n’était pas le cas avant. J’ai été, au fil des siècles, quelqu’un d'égoïste. J’ai eu des relations qui ont fait beaucoup pour moi, mais quand elles en avaient besoin, je n’étais jamais là, cela m'ennuyait. Leurs vies n'avaient aucune importance à mes yeux, rien ne me touchait. Je ne sais pas ce qui a changé, mais je suis prête à donner ma vie pour des gens que je ne connais pas, pour leur donner une chance de changer les choses, car l’humanité en vaut le coup.