Amara était confortablement installé sur un lit moelleux, les draps étaient d’un blanc laiteux et d’une douceur paradisiaque. Des meubles finement sculptés ornaient la pièce de marbre immaculé. Une brise légère venait de la terrasse aux rideaux transparents et une silhouette féminine y attendait, accoudé à la balustrade ornée de loup et de chouettes. Comme si elle avait senti qu’elle était reveillé, la femme se retourna vers la pièce et y pénétra. De grande taille, elle était comme Amara mate de peau, ses yeux bleus clairs dans lesquels brillait des paillettes dorées la regardait avec affection. Son nez était long et fin et ses lèvres pleines, dans son visage aux traits parfaits. ses cheveux ondulaient jusque sous ses hanches. Cette femme lui était familière, mais aussi totalment inconnu. Elle se dirigea vers elle, une expression d’incertitude sur son visage.
Cela fait tellement longtemps que j’attend ce moment, pourras-tu un jour me pardonner ? Elle s’approcha de la couche, mais ne s’y asseya pas. Un plis soucieux barrant son front.
Qui êtes- vous ? C’est bizarre, j’ai l’impression de vous connaître, mais vous m'êtes étrangère. Amara crus voir de la tristesse passer dans les yeux de la femme, mais ce fut si fugace, qu’elle cru avoir revé.
Je m’appelle Hécate, et il y 26 siècles aujourd’hui, je t’ai donné la vie dans cette pièce. Amara fut choqué d’entendre ça, un rire nerveux la prit soudain.
Je sais que c’est difficile à croire, mais c’est la vérité ma chérie, son rire redoubla, et des larmes coulèrent sans qu’elle ne puisse rien y faire.
C’est une caméra cachée, une grande blague! Vous êtes douée question mélo drame. C’est à mourir de rire. Pas le moins du monde déconcertée par sa réaction Hécate s'assit à côté d’elle et lui prit les mains.
N’as tu pas rêvé ces derniers temps de tes nombreuses morts et n’as tu pas vécu certains phénomènes étranges ? Amara manqua de s’étouffer, son envie de rire disparut, remplacée par la peur et un sentiment de détresse.
Comment savez-vous ça ? Tout lui revenait en mémoire, le train à vapeur, la diligence, l’incendie de la grande bibliothèque d’Alexandrie. Une vague de panique la submergea quand elle réalisa soudain que ce n’était pas des rêves, mais la réminiscence de toutes ses morts. Ressentant sa panique, Hécate resserra ses mains autour des siennes.
Chut, calme toi. Tu es en sécurité, ici et maintenant. Amara releva la tête et leurs yeux se croisèrent, et elle se sentit pour la première fois de sa vie chez elle, en sécurité. Laisse moi te raconter qui je suis et qui tu es.
Comme par enchantement, elle vit les images défiler devant ses yeux, exactement comme dans une salle de cinéma. D’abord elle vit les titans, puis les dieux et leur guerre. Zeus qui ressortait victorieux de cette guerre, libérant ses frères et sœurs. Hécate et quelques autres titans, dont celui qui l’avait sauvé de Jasper, qui avaient combattu aux côtés du futur roi des dieux. Puis Hécate sur le point d’accoucher appelant Héra et plus tard Thémis lui expliquant comment garder sa fille en vie et en faire une sauveuse, évitant ainsi une apocalypse. Amara sera les poings, pour sauver le monde, sa mère avait accepté que sa propre fille meurt un nombre incalculable de fois sans jamais intervenir.
“ Pour qu’elle vive enfin, il faut qu’elle apprenne à aimer au point de vouloir se sacrifier pour sauver le monde. C’est la seule solution.” Thémis avait raison pensa t-elle, elle se souvenait de ce qu’elle ressentait quand elle mourrait, elle maudissait le monde, et n’avait pas d’amis, juste des services, même avec Jasper, il n’y avait pas de complicité, ni d'affection. Mais c’était différent aujourd’hui, elle avait de l’affection pour toutes les personnes qu’elle côtoyait, elle tenait à ses amis, et pleurait chaque fois qu’elle avait perdu l’un d’eux.
Je comprends pourquoi j’ai dû mourir autant de fois, mais pourquoi aujourd’hui encore ? Les choses n’ont-elles pas changé ?
C’est Thémis qui m’a prévenu, Jasper nous a trahi. Il a pris goût à avoir le dessus sur une déesse, je pense qu’il croyait pouvoir te voler tes pouvoirs. Alors je t’ai envoyé Prométhée. Il sera ton guide le temps que tu sois en pleine possession de tes pouvoirs. Hécate lui caressa tendrement la joue, cela faisait dix mille ans qu’elle attendait de retrouver sa fille.
Pourquoi ne serait ce pas toi mon guide ? L’espoir dans ses yeux lui fendirent le cœur.
Je le souhaite de tout mon cœur, mais cela m’est impossible. Je me cache de Typhon depuis 26 siècles. Et comme Jasper est allé le voir pour lui dire où tu étais et ce qu’il faisait, tu n’es pas en sécurité ici.
Qui est Typhon ? Prise d’un doute, elle redoutait la réponse de sa mère.
C’est ton père, dit-elle le regard baissé. Lorsque je l’ai rencontré, il était doux et désinvolte. Je pensais que nous nous aimions, mais il a découvert la prophétie, et à tout mis en œuvre pour me séduire et faire en sorte qu’elle se réalise. Je ne veux pas qu’il se serve de toi comme d’un instrument pour accomplir sa soif de pouvoir.
Alors il faut l'arrêter. Je ne peux pas me cacher indéfiniment.
Je n’ai pas ce pouvoir, mais toi si, alors laisse Prométhé te montrer comment te servir de tes pouvoirs. Tu n’es pas assez forte pour le moment, et si par malheur il te retrouve, tu ne pourras rien faire face à lui.
Je ne suis pas une petite chose fragile, j’ai battu Jasper quand même. dit-elle vexée.
Hécate la regarda sévèrement, et se servit de ses pouvoirs pour la clouer sur le lit. Surprise, Amara essaya de se libérer, mais impuissante, elle ne put que regarder sa mère sans comprendre ce qui se passait.
Crois tu vraiment que tu serais capable de battre un dieu démoniaque ? Je pourrais, sans lever le petit doigts, te broyer les os encore et encore tout en faisant en sorte de te maintenir en vie pour que tu prennes la mesure de ton impuissance.
Elle avait pris un ton cruel, et son regard n’était que dédain.
Amara comprit alors qu’elle n’était qu’une idiote d’avoire, ne serait ce qu’une seconde pensé qu’elle était devenue puissante parce qu’elle avait envoyé une larve dans le décor. Puis soudain la pression sur elle se desserra et Hécate la regarda à nouveau avec douceur
D’accord, je suis comme une enfant qui a besoin d’apprendre. Rappelle-moi de ne pas te mettre en colère. Hécate et Amara purent partager un moment de complicité, quand Prométhé vint la chercher.
Promets moi que je te reverrai. Dit Amara en prenant sa mère dans ses bras.
Chaque fois que tu dormiras, je viendrais aussi souvent que possible, dit Hécate en lui rendant son étreinte. Je t’aime mon enfant.
Je t’aime aussi maman. Puis elles se séparèrent et Hécate se tourna vers Prométhée.
Prends soin de ma fille. S’il lui arrive quoi que ce soit, tu te rendras compte que Zeus à été bien clément avec toi.
Un petit sourire apparut sur ses lèvres et ses yeux brillèrent d'excitation.
Ton invitation est alléchante, Hécate, ne me tente pas. Puis il posa la main sur l’épaule d’Amara et ils disparurent.
Restée seule Hécate secoua la tête, en souriant.
Tu es un grand malade mon ami. dit-elle en retournant sur la terrasse.
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La Destructrice
RomanceJ'aime beaucoup la mythologie alors j'ai voulu l'inclure dans mon histoire. Je vous met la version sans correction, comme elle m'est venu. Je n'ai pas encore écris la fin, je voudrais savoir si elle vous plaît. Je vous met un petit recap. Amara, jeu...