𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙱𝙾𝚄𝙼 𝙹'𝙴𝚇𝙿𝙻𝙾𝚂𝙴.

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Betty

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Betty

La bombe a été désamorcée, je n'arrive plus à m'arrêter de pleurer, incapable de dire si c'est seulement la mort d'Elvis, mélangé au deuil que je n'ai pas fais d'Orlane. Tout s'emmêle, cependant je peux approuver l'immense trou dans ma poitrine, l'angoisse qui me prend dans tout mon corps, la mort.. J'ai tellement peur de la mort, et ça fait deux fois que j'y suis confronté. Ce pauvre homme, que la vie avait déjà tellement achevé.. Mourir de froid, seul.. Je ne peux pas me dire qu'il y a une justice ici bas. Gabriel a essayé de me réconforter, Isaac aussi à sa manière mais j'ai préféré m'isoler sur le toit du van comme je fais souvent ; je déteste qu'on me réconforte. Quand le chagrin est là, personne ne peut le panser. Mon casque sur les oreilles, pour bien m'achever je lance « Helena – My chemical romance ». Je m'allonge sur le dos, regardant le ciel et ces milliers d'étoiles ; dont fait partie à présent Elvis. Barny est vers les gars, peut être que la vie a décidée de faire rentrer ce petit chien dans notre vie. C'est le destin ? Trop de questions sans réponses. Je peux entendre les gars parler de là où je suis, le chien aboie par moment parce que Gaby doit sûrement s'amuser avec lui. Moi, je suis là, incapable de partager quoi que ce soit, c'est tout moi, quand le chagrin m'accable je me renferme complètement. La musique continue de tourner, je l'ai mise en boucle.. J'ai encore l'image de cet homme devant l'épicerie, dans le froid. Personne ne pouvait l'héberger, ça me tord le ventre. Je n'aime pas ce monde, c'était pas nouveau, ce voyage me donnait de l'espoir jusqu'à la mort d'Elvis.. Et tout repart en lambeau. Cet accident - Orlane décédée.. Ma vie sans elle, mon aversion pour ce système, et mes différences. Après plusieurs heures sur le toit, je décide de le quitter pour aller me coucher dans mon lit, habillée telle quelle. Le casque toujours sur les oreilles, je ne parle à personne, c'est à peine si je porte mon regard sur eux. Barny vient me rejoindre dans le lit, me lèche le visage, ce qui me rappelle qu'il a perdu son repère, comme moi j'ai perdu le mien il y a un an, on a un point commun. Je lui fais de la place sous ma couette, laissant couler de nouveau mes larmes, incapable de les arrêter, dans le silence total.

Le jour se lève, cependant je reste prostrée dans mon lit, mon corps est en manque d'activité mais surtout il est en état de choc ; ce qui se traduit chez moi par une inertie totale ainsi qu'un manque d'appétit. Barny se lève pour aller faire la fête aux gars, et commence à pleurer devant la porte du van, sûrement pour appeler son maître. Je fous mon coussin sur mes oreilles pour étouffer ce que j'entends, ça m'est insupportable. Je sens qu'on me le retire, tandis que Gaby va sortir Barny.

- Tu ne veux pas manger un bout Bet' ? Tu n'as rien manger depuis hier soir ? Me dit doucement Isaac.

Je n'arrive pas à répondre, c'est mon mode de fonctionnement, je suis en survie. Je me contente de secouer la tête en guise de non, il lâche l'affaire ce qui me semble bizarre. Je me cache sous la couette, juste parce que la lumière du jour m'irrite. Pourquoi suis-je comme ça ? Pourquoi je prends toujours tout à cœur ? Je voudrai réagir normalement. Vivre les pertes comme les autres le font, sans pour autant me transformer en une sorte de vampire, muet. Ça ne fait qu'amplifier ma différence dans ce monde. Je l'entends faire la vaisselle, au début j'étais la seule à faire le ménage ici, mais les mecs s'y collent depuis quelques jours. De toute façon, à cet instant, je n'aurai pas la force. Je n'arrive même pas à me lever pour aller pisser.

Amour, road-trip et bretzels !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant