𝟓- 𝐉𝐮𝐬𝐭 𝐚 𝐛𝐨𝐝𝐲

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"Hey Nana...
I still think about you everyday.
I juste wanna see you across the table from me...
My heart calls out your name"


PDV Meisei

Mes paupières clignent. Et mes lèvres s'humidifient. Les bruits outrés ma chambres viennent bourdonner dans mes tympans, comme un sifflement infernal impossible à oublier. Et parfois, j'aimerais juste devenir sourde pour oublier ce que ça fait que d'entendre les mots de gens.

J'aurais voulu être sourde, pour ne jamais t'entendre...

Ma respiration est lourde, déstabilisée par le poids de mon propre corps. Je suis allongée sur le ventre, et je respire dans mon oreiller. Je ne sais pas à quand remonte la dernière fois que j'ai lavé ces draps, mais leur odeur m'indique que bientôt je pourrais les présenter à la déchèterie.

Ma poitrine écrasée sur le matelas me tiraille, mais j'ignore cette douleur habituelle. Je tente de dormir, même si j'ai déjà dépassé les 14 heures de sommeil cette nuit.

Ma porte s'ouvre brusquement, et je ne sursaute même pas. Je suis juste une large dans un lit crade plein de détritus de nourriture, avec même de la moisissure dans certaines assiettes. Je me dégoûte, me répugne. En temps normal, je ne serais jamais allée jusque là. Mais ces temps là remonte à il y'a 5 ans. Car la chambre est crade depuis 5 ans, et je ne veux pas savoir combien de culottes sales on peut retrouver en dessous de mon lit.

La porte est ouverte, et j'entends déjà les pas lourds du plus âgé de notre chez nous à raser mon parquet, recouvert de miettes et de sable.

Green : Meisei.

Je sens sa main paternel venir se déposer sur mon dos nu. Green est l'un de seuls hommes que je laisse me voir nue, car depuis quelques temps je n'ai même plus la force d'enfiler une culotte.

Surtout qu'elles sont toutes sales.

Sa paume de main caresse mon dos,  et je crois qu'il pense que je dors. Comme d'habitude. Mais non, je suis bien réveillée.

Green : Toky a fait de courses, et il ta acheté ça. Enfile le, et lève toi de cette chambre, d'accord ?

Sa voix est aussi rauque de les mois précédents, et je sais que cet homme n'est qu'un ange gardien dans notre vie de larves.

-Green...

Je m'étonne à parler. J'use si peu mes cordes vocales ces derniers temps que parler est devenu inhabituel. Ma voix est faible,  et j'ai l'impression qu'elle est cassée. Ma tête pivote vers lui, et je rencontre les pastilles émeraudes qui lui servent d'iris. Mes yeux sont sacs de larmes, alors je me contente de fixer l'ensemble de survêtement et la culotte tout fraîchement achetés sur le bord de mon lit.

-J'arrive pas à me lever...

Ses yeux me percent. Il s'enfoncent dans mon âme. Et ils comprennent que je n'y arrive tout simplement plus. Alors sa main autrefois dans ma dos, vient entourer ma taille. Et malgré mon corps délavé de vêtements, il me redresse, et dans le plus grand des respects, il m'habille.

La seule chose que j'arrive encore à tenir droite, c'est ma tête. Mais elle valse, car elle tourne. La pièce autour de moi tourne comme une toupie, et la migraine qui vient s'imposer dans mon crâne va finir par me faire pleurer. Alors, là seule chose à laquelle je me rattache sont les billes vertes qui me tient encore sur terre, car même mon propre frère, ne me comprend autant que lui.

 𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝘔𝘪𝘬𝘦𝘺 𝘦𝘵 𝘴𝘢 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦] 𝗧𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant