𝟔-𝐘𝐨𝐮 ?

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Long chapitre[10k] (pas encore relu)

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"Love's gonna get you killed
But Pride's gonna be the death"

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PDV Lou
(5 ans auparavant)

Tout est flous. Sa voix est flous. Ses traits faciaux aussi. Et tout ce dont je me souviens, c'est de la douleur que j'ai ressentis ce jour là. La cyclone m'empêchait d'avancer correctement sous la pluie, le vent me ralentissant constamment. J'étais trempée jusque l'os, et mes cheveux goûtaient tellement que j'avais l'impression d'être sous un jet d'eau. Le ciel grondait, et au fond de moi je savais que sortir sous un tel temps était totalement inconscient, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.

J'avais pris comme abris une plate-forme à containers au porc de Yokohama. Je ne me faisais plus agresser par les vents violents, mais je savais que je ne pourrais pas rester ici infiniment. Ses hommes ont déjà commencé leurs recherches, et bientôt ils devineront là où je me suis réfugiée. Alors, assise et les genoux rabattus sur ma poitrine contre un container, je reprend mon souffle. Autour de moi, le déluge est réel, et je sens parfois le port se faire inonder par des vagues violentes venant tremper mes chevilles à cause de la tempête.

Tête baissée, mains croisées, je me contente de méditer sur la merde qu'est mon existence. Au loins, je finis par distinguer des genre de pas précipités vers ma cachette, alors même à bout de forces, je me redresse, prenant appuis sur mes bases. Je pensais que les hommes de mon père allaient se présenter à moi avec leurs armes chargées prêts à me kidnapper pour la énième fois. Mais je m'étonnais d'apercevoir le Muller noir et la peau basané d'un membre de ma famille. Lui aussi essoufflé, il me fait face, les mains sur les genoux à inspirer l'air lourd d'humidité.

-GREEN !

Il relevait sa tête vers moi, s'étendant sûrement à ce que je lui saute dans les bras. Mais la réaction était tout autre lorsque d'une main je dégainais mon arme, pointée en plein entre ses deux orbites.

Green : Attend Lou ! Je...

Il se redresse, et me fait face avec difficultés. Je dois avouer que ce que je fait me pincer au coeur, mais je m'efforce à le menacer. Comme ça il partira, et je ferais de même.

Green : J'ai eu Mio au téléphone, il m'a tout expliqué, et je comprend ta réaction...

Il finit par totalement reprendre son souffle, reniflant la morve présente dans ses naseaux à cause du temps et de la pluie gelée à l'extérieur.

Green : Ton père est le pire des enfoirés de t'avoir fait ça. Et si je le pouvais, je lui mettrais bien une droite tout de suite. Mais on est que tout les deux alors...

Ses yeux rencontrent les miens. Mais bizarrement, je n'ai aucune envie de baisser mon arme. Je ne flanche pas, et j'ai juste l'impression d'être spectatrice de notre dialogue, et non l'une des concernées. Je suis comme détachée de moi même, je m'oublie. J'oublie ce qu'il se passe, ce que je peux ressentir. Et c'est bien mieux ainsi. Car quand vous donner ne serait-ce qu'un grain d'amour à quelqu'un, il s'amuse à vous manipuler avec. Je le sais, j'en suis la preuve. Alors même à lui, mon ami le plus fidèle, mon serviteur le plus courtois, mon frère le plus brave, je ne laisserais pas mon arme flancher sous ses yeux. Car j'oublie qui je suis. Et lui et moi sommes une personne, alors si je m'oublie moi, je l'oublie lui. Et si je l'oublie lui, alors peut être enfin je pourrais être heureuse.

 𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝘔𝘪𝘬𝘦𝘺 𝘦𝘵 𝘴𝘢 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦] 𝗧𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant