𝟕- 𝐒𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫𝐬

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"She's a killer, romantic lover,
There is no other, she's my lover"

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Je me revois courir, pleurer, crier. Tout est flous, et ces derniers jours sont aussi brumeux que le reste de la vie. Lorsque je cligne des yeux, nous sommes un jour plus tard. Les gens me regardent de travers dans la rue, et au travail...

Travail.

Il n'y a presque plus que lui et moi. Enfin, les autres travaillent toujours, mais on ne se parle plus. Depuis la corruption, tout le monde s'est éloigné,  et le seul contact qu'il me reste est Brandon. Le seul ami que j'ai encore à l'heure actuelle.

Je ne sais pas si il va bien, en fait, même moi je ne sais pas si je vais bien. Les autres ne comprennent pas ce qu'on a, et disent qu'on exagère. Pourtant, sous mes yeux, elle est morte. Et Brandon était aussi prêt de la scène que moi, sauf que lui, il a sut réagir à temps et me faire partir. Sinon, je pense que j'y serais encore. Hier, on l'a enterré. Oui, elle, Lynda. Son mari et ses parents étaient là, sans compter sa petite sœur agonisant sur son cercueil. J'étais physiquement présente, et observais la scène avec Brandon. Mais mentalement, nous étions toujours sur ce toit.

2 semaines sont passées depuis l'incident. Et aucun de nous deux ne se permet de réellement vivre. On avait perdu une fidèle amie, une camarade, une maman. Elle ne méritait pas ça, pas cette balle, pas à ce moment là, pas dans ces circonstances. Elle ne l'a méritait pas. Mais moi si, peut être. Parce que c'est à cause de moi qu'elle est morte. À cause de la peur démesurée que j'ai pour mon père. J'étais terrifiée à l'idée de bouger et de la protéger, car je savais que les conséquences auraient été encore pires. Alors je ne sais pas si c'est mieux que ce soit elle qui est morte, ou que ce soit moi.

Lorsque je rentre chez moi le soir, je me sens épiée. Je sens pleins de regard sur moi, et parfois je cours juste jusque mon appartement. Je deviens folle à l'idée qu'il m'ait retrouvée, je suis terrifiée à l'idée de devoir le revoir. Ces jours passés dans le peur qu'il toque chez moi sont comme des mois passés sous observation. Petit à petit je deviens folle, et je me demande quand est-ce que tout se terminera.

Aleksander ne m'aide pas énormément, car il est constamment bourré, et le peu de temps où je rentre à la maison, il dort. Je ne lui en veux pas, il s'oblige à boire. Car sans cette substance, ses traumatismes reviennent, et il peut être violent. Il tremble, fait des crises, et même si je voudrais l'aider, je ne peux pas. Dans sa tête, c'est encore un enfant, mais dans un corps d'adulte. Il n'a pas réussit à grandir correctement, et je m'en veux que ce soit à cause de moi.

Brandon : Mange Viktoria.

Je suis assise à table avec Brandon. On est dans la salle de repos privée de notre commissariat, et on mange ce qu'on peut. Il est tard dans la nuit, est on est les derniers au bureau. On mange avec lasse les cupcake qu'une des collègues avait ramené la veille. Ils sont durs et secs, mais à vrai dire, peu importe. Je crois que lui et moi n'avons pas mangé depuis hier midi, lorsque les collègues nous ont forcés à aller au restaurant avec eux.

Je croque dans une des pâtisserie, et soupire par le nez. Je n'ai aucune appétit, et me forcer n'arrangera pas la chose. Toutes les deux secondes, mes yeux croisent les aiguilles de l'horloge. Dans 10 minutes, on va avoir une visite de membres du Bonten, et je sais malheureusement d'ores et déjà que mon père sera présent. Je redoute déjà la moment, et transpire presque de stresse.

 𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝘔𝘪𝘬𝘦𝘺 𝘦𝘵 𝘴𝘢 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦] 𝗧𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant