Attention, chapitre coquin !
Ce soir, je n’ai pas été en mesure de fermer les yeux, car les propos très déconcertants de Hamidou ne cessent de me hanter. Je suis confortablement allongé dans mon lit, cherchant tant bien que mal à trouver le sommeil, sans succès. Le ciel est déjà très noir à l’extérieur, et il fait extrêmement chaud malgré ma fenêtre grande ouverte. J’entends le rire cristallin de ma sœur résonner dans le salon, et je perçois très clairement la voix de mon tendre amour, Cheikh, jouant avec elle dans le canapé.
Je repense à Hamidou qui m’a dit des vérités que je connaissais déjà, mais honnêtement, il n’avait aucune raison de me les rappeler. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’acharne sur moi, pourquoi tout le monde veut me faire passer pour le méchant de l’histoire alors que je suis la victime de mes sentiments. Je suis la victime des charmes de mon beau-frère. J’ignore comment je me suis retrouvé à aimer Cheikh, mais ça n’a jamais été un choix. C’est vraiment difficile de se dire qu’on nourrit un amour impossible.
La vérité est que j’ai vraiment été égoïste en ne pensant pas une seule seconde à ma sœur. Elle qui s’est dévouée corps et âme à moi, elle qui a sacrifié toute sa jeunesse pour m’élever, comme si j’étais son propre enfant. Cette Amy qui m’a tout donné et qui m’a tenu loin du besoin. Elle ne mérite pas ce que je m’apprêtais à lui faire. Hamidou a peut-être été la personne la plus exécrable que j’ai eu à rencontrer, il est peut-être l’être le plus détestable qui soit, mais il a réussi à m’ouvrir les yeux et à me faire comprendre que ma sœur devait être une priorité pour moi et que je devais faire tout ce que je pouvais pour ne jamais lui faire de mal ; car en réalité, je peux témoigner de tout l’amour que ma sœur me donne.
« Je ne peux pas lui faire subir ça. » C’est sur cette pensée que je parviens finalement à trouver le sommeil.
– Issa, na nga def ?
– Je vais bien Amy, alhamdoulilah. Et toi ? Et le bébé ?
– Il se porte à merveille, répond ma sœur en souriant, mais on dirait qu’il est pressé de sortir, tellement il me tape dans le ventre.Amy éclate de rire. Je l’imite, et tous deux nous emportons dans un rire fou. Nous nous trouvons dans la salle à manger, en train de prendre le petit déjeuner ; au menu, de délicieux gnomis accompagnés de dégué. Le calme revient très rapidement.
– Alors, mon petit, comment ça se passe en cours ? demande ma sœur, j’espère que tout va bien, je ne t’ai pas vu réviser ces derniers jours.
– C’est vrai, réponds-je. C’est parce que nous avons eu quelques congés ces dernières semaines, mais ne t’inquiète pas, tout va pour le mieux.
– Ha c’est bien. Et Chérif ? Ça fait un moment qu’il a disparu !
– Celui-là, il ne faut pas le gérer, son réseau part et revient !Amy éclate de nouveau de rire. Ça me fait plaisir de la savoir de si bonne humeur. Elle a l’air tellement contente que je ne peux m’empêcher de penser que Cheikh lui a fait l’amour cette nuit. C’est tout ce qui peut expliquer son bonheur actuel. Je me surprends à être jaloux de son intimité avec son mari. Je chasse rapidement ces pensées de ma tête et me concentre sur mon repas.
Soudain, la porte sonne. Amy se lève directement.
– C’est probablement Sarah ! Je l’ai invitée car nous allons faire des achats pour la layette du bébé.
Ma sœur s’en va ouvrir, et revient quelques instants plus tard avec Sarah. C’est sa meilleure amie. Elle se connaissent depuis le lycée et ont passé énormément de temps ensemble, un peu comme Chérif et moi. Et même si on ne voit pas souvent Sarah, elle est en contact permanent avec ma sœur.
Amy invite la congolaise à table ; celle-ci s’empresse de se servir une tasse de dégué.
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CHER BEAU-FRÈRE (BxB)
General FictionL'amour n'est jamais un crime, mais sommes-nous réellement libres d'aimer qui nous voulons ? En emménagent dans la maison du mari de ma sœur, jamais je n'aurais pu imaginer ce qui se serait produit ensuite. La proximité entre lui et moi, dans la mêm...