🔴
Il fait extrêmement chaud aujourd'hui. Le soleil brille si fort que j'ai l'impression qu'il se rapproche un peu plus de la terre. Il n'est que sept heures, et la chaleur est déjà insupportable ; même l'air conditionné fait des siennes. Ça indique clairement une mauvaise journée, mais heureusement, je n'ai rien de prévu aujourd'hui. Hier c'était férié et aujourd'hui, c'est le week-end, je n'ai pas cours les samedis.
Je quitte mon lit en m'étirant, me dirigeant droit vers mon bureau sur lequel est posé mon téléphone portable. Cette nuit, j'ai entendu ma sœur et son mari rire aux éclats dans leur chambre. Ils ont ri si fort que j'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil. J'ai dû attendre qu'ils s'endorment pour que je parvienne à dormir à mon tour. J'allume mon téléphone en baillant. Une fois l'appareil démarré, j'ouvre ma connexion internet. C'est un rituel que je fais chaque matin au réveil. Mon téléphone, c'est un peu mon meilleur ami. Je ne le quitte jamais, sauf quand il faut dormir.
Des messages whatsapp pleuvent soudain. Je soupire en patientant. Une fois tous les messages reçus, j'ouvre alors l'application. Je ne porte pas vraiment attention aux multiples discussions qui m'attendent. Je m'intéresse particulièrement au message de Chérif, un très bon ami à moi. Il a la seconde place, après mon téléphone. J'ouvre la discussion :
«Yaw, mec, j'espère que tu n'as pas oublié ce que je t'ai dit hier. C'est très important que tu gardes la tête sur les épaules. Arrête de faire le con et évite de te créer des problèmes. C'est pour ton seul et unique bien.»
Je souris à la lecture de ce message. Chérif peut se montrer très prévisible. Il n'en a pas conscience, mais je le connais si bien que je suis capable de prédire ce qu'il va me dire la prochaine fois. Je lui réponds : « T'inquiète, je vais gérer.»
Je referme ma connexion en soupirant. Cherif a parfaitement raison de me conseiller de me tenir à carreau, mais honnêtement, j'ignore si je serais en mesure de le faire, parce que chaque fois que le diable me tente, j'ai l'impression de perdre tous mes moyens. Et même si je résiste, un jour, je sais que je succomberais à la tentation.
Je dois aller prendre ma douche. Je retire mon pyjama et l'échange contre mon peignoir blanc. Je sors de la chambre et m'engouffre directement dans la salle de bains qui se trouve juste à côté. Je me douche rapidement et retourne dans ma chambre pour m'habiller. Apres avoir enfilé un jean et un t-shirt, je descends à la cuisine pour me servir un petit déjeuner. Ma sœur est là, debout devant une casserole, la spatule dans une main.
– Salaamaalekum, Amy.
– Waw, Issa, nanga def ?
– Ça va, alhamdoulilah, et toi ? Tu ne vas pas travailler aujourd'hui ?
– Si. Mais j'irai un peu plus tard. J'ai prévu de préparer le déjeuner pour Cheikh et toi. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas fait la cuisine. Si je continue avec ce rythme, cela pourrait avoir des conséquences sur mon ménage, et ton beau-frère risque de développer une grossière infidélité.
– Ce n'est pas faux, répliqué-je en souriant. Mais tu sais, Amy, tu es une patronne, machallah. Cheikh en a parfaitement conscience. Il connait toutes les responsabilités qui reposent sur toi dans ton entreprise. Quand il t'a épousée, tu travaillais déjà. Je doute qu'il te quitte pour ça. En plus il t'aime très fort deh !
Amy rigole. Son sourire est tellement beau ; il découvre ses dents blanches et illumine son visage. Ma sœur est si belle, si féminine. Dieu l'a pourvue d'une belle taille de guêpes, aux courbes exagérées. Elle est grande et a une peau caramélisées qui contraste à merveille avec le banc de ses yeux. Son menton arrondi adoucit les traits de son visage. Et ce qui la rend encore plus radieuse, plus belle que jamais, c'est son gros ventre de sept mois. Il l'embellit un peu plus chaque jour. La grossesse lui va si bien.
– Quoi qu'il en soit, le repas de ce soir risque d'être trop délicieux deh ! Tu as mis quoi dedans pour que ça sente si bon ?
– Hum ! Yaw, Issa, tu penses vraiment que je vais te donner la botte secrète du chef ? Pardon, c'est le secret professionnel. S'il te plait, pourrais-tu aller chercher mon téléphone dans ma chambre, le temps que je te serve du dégué ? J'ai oublié de prévenir ma secrétaire que je serais en retard.
– Amy, tu es trop préoccupée en ce moment ; je crois que c'est à cause du bébé qui arrive. Quoi qu'il soit, sers-moi une bonne dose de dégué là-bas. Je dois bloquer la journée. Je reviens avec ton téléphone.
Je fais volteface et remonte les marches, en direction de la chambre de ma sœur. Amy, c'est une personne que j'aime beaucoup. Que dis-je ? C'est la personne que j'aime le plus au monde. Je n'ai jamais connu mes parents. Mon père a abandonné notre mère quelques mois après m'avoir conçu, malheureusement, maman est morte peu après ma naissance, de suite d'une vieille maladie pulmonaire. Amy est la seule personne qui a été là pour moi. Elle m'a élevé, elle m'a éduqué, elle m'a façonné. Je lui dois tout. Je suis son petit frère, mais elle a pris soin de moi comme si j'étais son propre enfant alors qu'elle n'a que dix ans de plus que moi. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans elle.
Une fois devant sa chambre, je pousse directement la porte. La pièce est très spacieuse et joliment décorée. Plusieurs meubles trônent aux coins des murs, et un magnifique lit à baldaquin dort au centre de la chambre. J'aperçois le portefeuille d'Amy sur la table de chevet, son téléphone se trouve à l'intérieur. Je m'approche pour le récupérer. Un stylo posé tout près tombe de la table. Je me penche en avant pour le ramasser quand soudain, la porte de la salle de bain s'ouvre en grinçant légèrement. Je sursaute et me tourne vers la personne qui vient d'entrer. Je retiens mon souffle lorsque je vois mon beau-frère adossé à la porte. Il n'a qu'une serviette autour de la taille. Mon dieu...
– Issa, Nanga def ? me demande-t-il.
– O-oui, je... ça va, bégayé-je. Je... Je pensais que tu étais déjà parti au travail. C'est Amy qui m'a envoyé chercher son téléphone. Je...
– Tu es gêné parce que tu es dans la chambre de ta sœur ? Détends-toi ! Elle est où, Amy ?
– Dans la cuisine. Elle prépare le repas de ce soir.
Je n'ose pas regarder Cheikh. Je garde les yeux baissés. C'est à ce moment que je me rappelle du message de Chérif, mon ami. Je dois éviter de m'attirer des problèmes. Il faut que je sorte de là au plus vite. Mon problème, ce n'est pas ma sœur, c'est mon beau-frère. Je tourne le dos et m'élance vers la sortie, mais Cheikh me hèle.
– Issa !
Je me tourne vers lui et à cet instant, mon regard rencontre le sien. Il me regarde, et cette fois, je n'arrive plus à me détacher de lui. Cheikh est un homme très grand et il est également très beau. Sa peau foncée lui va à ravir, et son torse poilu... on dirait qu'il m'appelle. On dirait qu'il me supplie de poser ma main sur ses pectoraux... Mon regard roule vers les muscles sculptés de mon beau-frère. Ils ont l'air si durs... si parfaits.
– Issa, tu m'écoutes ?
– Quoi ? Ha... Euh, oui, bien sûr. Tu as besoin de quelque chose ?
– Non... juste, tu as oublié de reposer mon stylo porte bonheur.
Cheikh me sourit. Je suis encore plus nerveux. Je lève la main et constate que le stylo de tout à l'heure est coincé entre mes doigts.
– Oh... Je ne m'en étais pas rendu compte, répliqué-je en souriant nerveusement.
Je retourne remettre le stylo de Cheikh et me dépêche de quitter la chambre. Une fois à l'extérieur, mon cœur se met à battre avec affolement. J'essaye tant bien que mal de réguler ma respiration désormais saccadée. Amy, Cheikh et moi vivons tous en harmonie dans cette maison, et ce, depuis le début de leur mariage. Mais depuis plusieurs mois, je me suis rendu compte que je n'étais pas indifférent au charme de mon beau-frère. Il a trente quatre ans, soit dix sept années de plus que moi, mais peu importe combien j'essaye, peu importe combien je réprime cette attirance que j'éprouve à son égard, je n'y arrive pas. Je ne parviens même plus à me contrôler en sa présence.
Je bande.
Il était là, en serviette, juste sous mes yeux... Son magnifique corps m'appelait et j'ai ressenti le besoin de me blottir dans ses bras, comme un bébé... comme le fait Amy.
Depuis bientôt plusieurs moi, je n'ai envie que d'une seule chose : devenir l'amant du mari de ma sœur. Et depuis quelques temps, je n'arrive pas à me sortir cette idée de la tête.
À suivre.
VOUS LISEZ
CHER BEAU-FRÈRE (BxB)
General FictionL'amour n'est jamais un crime, mais sommes-nous réellement libres d'aimer qui nous voulons ? En emménagent dans la maison du mari de ma sœur, jamais je n'aurais pu imaginer ce qui se serait produit ensuite. La proximité entre lui et moi, dans la mêm...