Chapitre 64

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En rentrant chez moi, mon père était déjà là. Il était 19h alors je sentais qu'on allait se faire engueuler.

- " Vous étiez où encore?" lâcha-t-il.

Ah bah tiens qu'est-ce que je disais. Alors mentir et risquer de se faire découvrir ou être sincère et risquer de se faire découvrir. À la limite il valait mieux être sincère. Je lançais un bref regard à Julien puis me retournais vers mon père.

- " On était au commissariat." dis-je.
- " Pardon?!?! Vous faisiez quoi là-bas?" demanda mon père.
- " Je me faisais harceler par quelqu'un par message depuis un mois alors j'en avais marre."
- " Mais pourquoi t'y es pas aller plus tôt?"
- " Je ne sais pas."
- " Je peux voir les messages?"

Ahahahahahahahaha non mais même pas en rêve il les regarde. D'ailleurs il va vite falloir que je les supprime.

- " Non." lâchais-je.
- " Et pourquoi?" me demanda-t-il.
- " Parce que ... euh je les ai supprimé."
- " Tu sais que tu ne sais pas mentir, fais voir."
- " Non."
- " Margaux, ton portable, tout de suite." finit-il.

C'est bon j'étais morte. J'avais finalement réussi à tenir deux mois en lui cachant. Je lui tendis mon portable et baissais la tête. Julien me prit dans ses bras, j'avais tellement peur de sa réaction.

Il remonta rapidement les messages. Et quand il arriva sur la photo il me regarda en écarquillant les yeux. Et merde, ça va être ma fête je sens.

- " C'est quoi cette photo?" demanda-t-il en essayant de garder son calme.

Je baissais les yeux incapable de répondre, Julien fit de même.

- " Margaux, tu déconnes là! Ne me dis pas que t'es enceinte." continua-t-il.

J'ochais brièvement la tête. J'avais tellement peur.

- " NON MAIS MERDE À QUOI TU PENSES LÀ MARGAUX?!!!! Tu vas avorter j'espère?" hurla-t-il.

Je lui fis signe que non tout en pleurant. Ça c'était hors de question.

Il allait répliquer quand de violentes douleurs me cisaillèrent le ventre. Je me pliais en deux tout en hurlant. Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait. C'était tellement insupportable que je m'écroulais au sol, me repliant directement sur moi-même. Une flaque de sang s'étala autour de moi.
Non c'était impossible, si je saignais ça signifiait que je perdais le bébé. J'hurlais encore plus fort. Autour de moi, ils étaient affolés, Julien était à genoux à mes côtés et il essayait de me calmer. Quant à mon père il tournait en rond dans le salon essayant désespérément de joindre les pompiers. Je ne sus d'ailleurs pas ce qu'il se passa ensuite car je perdis connaissance.

*Ellipse de 4 heures*

Il était 23heures et je me réveillais entre 4 murs blancs. Où est-ce que j'étais? Qu'est-ce qu'il s'était passé? Pourquoi étais-je ici? Mon bébé est-ce qu'il va bien? Voilà les questions qui me revenaient sans cesse en tête.

J'aperçu Julien à mes côtés. Il était assit sur une chaise, la tête posée sur le rebord du lit, me tenant la main et dormant. Je resserrais le contact de nos doigts ce qui le réveilla.

- " Oh mon dieu Margaux tu vas bien. J'ai eu tellement peur pour toi." s'exclama-t-il.
- " T'inquiète pas tout est ok. Mais qu'est-ce qu'il c'est passé?" demandais-je.
- " On revenait du commissariat quand on est tombé sur ton père. Il a découvert ta grossesse c'est énervé. Et quand il t'a crié dessus ça à du te faire un choc qui à fait que tu as fait une fausse couche." finit-il doucement avec les larmes aux yeux.

Non c'était impossibles, ça voulait dire que j'avais perdu le bébé. Et ça par la faute de mon père. Une larme s'échappa de mon œil, rapidement suivit par un dizaine d'autres petites perles salées. J'éclatais finalement en sanglot dans les bras de Julien.

- " Margaux calmes-toi, je t'en pris." me dit-il.

QUOI??! Me calmer ?! Mais il rigole, mon bébé vient de mourir et je devrais me calmer. J'avais tellement fait de sacrifices pour ce petit et là plus rien. Je ne pouvais pas, je ne pourrais jamais tenir.

Ça faisait déjà dix minutes que je pleurais sans cesse, j'étais inconsolable. Soudain la porte de ma chambre d'hôpital s'ouvrit et je vis mon père s'avancer vers moi.

- " Je suis désolé Margaux." me dit-il.

Au moins il s'excuse c'est déjà ça. Mais ça ne changera rien au fait que tout soit de sa faute.

Je ne pris même pas la peine de lui répondre et je me retournais pour ne plus le voir. Qu'est-ce que j'allais faire maintenant? Comment j'allais le dire à mes amis? Le lycée continuera-t-il à me regarder de travers sans savoir que tout est fini?

Je venais d'entendre la porte claquer, ce qui eu pour résultat de me faire sursauter. Je me retournais et ne vis plus personne dans la chambre. Tiens même Julien était parti, très sympa tout ça.

Je me relevais doucement en pensant à ce que je pourrais faire maintenant. Soudain une idée me traversa l'esprit. Je descendais de mon lit en arrachant tous les câbles reliés à mon corps et sortais doucement de la chambre. Personne en vue, j'avais de la chance. Je m'avançais vers le local à médicaments.

Vous êtes sûrement en train de vous demander ce que je vais faire, ou peut-être que vous avez déjà une idée. Bah oui je veux et je compte bien mourir pour pouvoir rejoindre mon enfant.

Chronique de MargauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant