Chapitre 68

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*Point de vue Amanda*

Ma meilleure amie me manquait, Margaux me manquait. On ne l'avait pas vu depuis la soirée et je n'avais plus aucune nouvelle. Ça m'angoissait vraiment. Elle ne venait même plus en cours, il fallait vraiment que je l'appelle. D'ailleurs c'était ce que je comptais faire. Je pris mon téléphone et composais son numéro.

*Conversation téléphonique*
- " Allo." dit-elle en décrochant.

Elle paraissait affreusement fatiguée, ça voix était enrouée comme si elle avait pleuré toute la nuit, voir même depuis des jours.

- " Ma chérie ça va?" demandais-je.
- " Ça pourrait aller vachement mieux mais bon. Et toi?"
- " Moi tout ça va bien mais qu'est-ce qu'il se passe?"
- " Je ... euh ... J'ai perdu le bébé Amanda."

Elle pleurait, c'était horrible, je l'entendais sangloter à travers le téléphone. Je détestais vraiment la voir comme ça et être loin d'elle. Il fallait que j'agisse, que j'aille la voir. Elle avait besoin de moi. Je le savais.

- " Depuis quand, puce?"
- " Lundi soir, donc y'a trois jours."
- " Oh mais t'aurais du me le dire directement, je serais restée avec toi. T'es où là?"
- " T'es gentille. Et je suis à l'hôpital."
- " Non c'est normal va. Mais pourquoi t'y es encore? Tout va bien j'espère?"
- " J'ai tenté d'en finir juste après alors il me garde jusqu'à dimanche."

Pardon?! Ma meilleure amie avec essayé de mourir et je l'apprenais 3 jours plus tard. Ah mais ça ne va pas le faire, je sens que Julien va avoir de mes nouvelles.

- " Ma belle, j'arrive dès que je peux."
- " Nan restes au lycée, tout va très bien."
- " Hors de question, c'est seulement la recrée du matin et j'attendrais pas la fin de journée. J'appelle ma mère et j'arrive."
- " T'es vraiment la meilleure. Je t'aime."
- " Moi aussi je t'aime. A toute."
*Fin de conversation téléphonique*

Je sortais du lycée comme une bombe en appelant ma mère pour qu'elle vienne me chercher. Bien sûr elle accepta et fut là 5 minutes plus tard. Je montais dans la voiture et on partit rapidement à l'hôpital. Pendant le trajet j'en profitais pour envoyer un message à Julien.

Message à Julien: " Je te chope, t'es mort."

Il ne tarda pas à répondre.

Message de Julien: " Pardon?! Je peux savoir ce que j'ai fait."
Message à Julien: " T'as osé me cacher pendant 3 jours que Margaux avait fait une fausse couche et une tentative de suicide. Tu te rends compte que c'est ma meilleure amie et qu'elle avait besoin de mon soutien ou non?"
Message de Julien: " Désolé mais c'est aussi compliqué pour moi. J'ai perdu mon enfant, j'ai faillit perdre ma copine. Alors j'avais pas vraiment envie d'en parler."

Bon il marque un point mais ça ne corrige en rien ses erreurs.

Message à Julien: " Qui d'autre est au courant déjà?"
Message de Julien: " Son père et Thibaud."
Message à Julien: " Et comment ils l'ont su eux?"
Message de Julien: " Son père en est la cause et Thibaud m'a vu pleurer."

Je ne répondais pas à son message car j'avais horreur de ne pas être mise au courant, surtout concernant ma meilleure amie et encore plus quand c'est important.

On venait d'arriver à l'hôpital, je dis au revoir à ma mère et couru vers l'accueil où on m'indiqua la chambre de Margaux. Je montais les marches quatre par quatre car l'ascenseur aurait été beaucoup trop lent. Je finis par m'arrêter à bout de souffle devant la porte de sa chambre.

On pouvait l'apercevoir à travers le hublot, elle était blanche comme la neige alors que ses joues étaient rougies par les larmes et que ses yeux étaient gonflés comme des ballons. Ça me faisait mal de la voir comme ça, elle paraissait si faible, si vulnérable.

Je pénétrais dans sa chambre. Elle tourna directement la tête vers moi et me sourit de toutes ses dents.

- " Ma meilleure amiiiiiie!!" s'exclama-t-elle.
- " Vieille folle. Tu sais que tu m'as vraiment manqué."
- " Je le sais oui."
- " Sinon les chevilles ça va ? T'as pas trop la grosse tête."

On explosa de rire et je la pris dans mes bras car ça faisait déjà 5 jours que je ne l'avais pas vu et c'était beaucoup trop long.

- " Bon sinon avec Steven tout va bien?" me demanda-t-elle d'un coup.
- " Tout roule. Franchement ce mec est parfait, adorable, un amour. Bref c'est mon copaiiiin."
- " Une chose est sûre, ça se voit que tu l'aimes vraiment."
- " Autant que ça ?"
- " Oh que oui."
- " Bon et toi avec Julien?"

Oups je crois que c'était la question de trop. Je la vis baisser la tête et fondre en larmes dans mes bras. J'aurais peut-être pas du dire ça.

- " Eh Margaux, pleure pas s'il te plaît. Qu'est-ce qui ne va pas?"
- " On s'est disputé et je sais pas si on est encore ensemble."
- " Oh merde ma puce j'suis désolée. Mais tu sais je pense qu'il reviendra vite. Depuis deux jours je le croise aux récrées et c'est pas la joie. Il sourit pas, il rit pas, il est seul. Il est seulement venu mardi pour savoir où t'étais, il devait penser que tu étais rentrée. Ça m'a fait bizarre parce qu'il est pas resté avec nous, comme si on était pas ses amis mais je pense qu'en réalité il était plutôt à bout. Tu lui manques énormément ça se voit mais je pense qu'il a peur que tu lui en veuilles c'est sûrement pour ça qu'il ne vient pas."

Elle me regarda puis finit par baisser la tête. Ça me faisait vraiment de la peine. On les voyait tous comme le couple parfait, inséparable qu'importe ce qu'il se passe. Jamais j'aurais pensé qu'ils pouvaient se séparer. Et le pire qui puisse arriver c'est qu'ils se séparent alors qu'ils s'aiment encore. Et là c'était le cas.

*Point de vue Margaux*

Que demander de plus que de revoir sa meilleure amie et de pouvoir compter sur elle quoi qu'il arrive. Je crois bien que c'était ça qui nous liait, le pouvoir de savoir quand l'autre va mal, d'avoir les capacités de la réconforter qu'importe les circonstances, l'aimer plus que tout malgré de petites disputes.

Parce qu'en fait je crois bien qu'il n'y a pas plus important qu'elle en ce moment. Mon rayon de soleil, ma perle rare, un bout de moi, ma meilleure amie.

*Point de vue Amanda*

Elle me fit son plus beau sourire comme ci sa vie en dépendait, ça faisait tellement plaisir à voir. Ça me réchauffait le cœur de la voir rayonnante. Elle était tellement belle quand elle souriait, ça changeait des larmes de tout à l'heure qui me brisait le cœur. Je détestais vraiment de la voir au plus bas.

- " Pourquoi Julien m'a dit que tout était de la faute de ton père ?" demandais-je pour briser le silence.
- " Il m'a hurlé dessus en apprenant ma grossesse."
- " Aoutch c'est dur ça."
- " M'en parle pas."
- " Du coup tu vas aller où dimanche?"
- " Je ne sais pas."
- " Viens chez moi au pire."
- " T'es gentille mais je ne sais même pas si mon père s'occupe de mon chien."
- " Ton chien?"
- " Oui un bébé Husky qu'il nous a offert à moi et ... Julien."

Une larme s'échappa une fois de plus de ses yeux en pensant à son copain ou ex, on ne savait même pas. Je la balayais rapidement et la pris dans mes bras pour la réconforter.

On finit par passer notre journée à regarder des films et rire.
Je rentrais finalement chez moi vers 19 heures.

Chronique de MargauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant