Chapitre 88

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Alors que nous venions de finir de manger, on s'attaqua aux valises qui traînaient entassées dans un coin de notre chambre. Julien sortait ses affaires et les balançait littéralement dans son placard, ce qui commençait légèrement à m'agacer puisque je repassais derrière lui toutes les 5 secondes pour replier ses vêtements.

- " Bon Ju', tu pourrais faire ça correctement s'il te plaît. Et pends tes chemises sur les cintres si tu ne veux pas les retrouver froissées. "

- " C'est bon c'est mon placard quand même. "

- " Eh bien tu sais quoi, le matin quand tu me demanderas où se trouve tel t-shirt je te dirais de te démerder. Et ne comptes pas sur moi pour faire du repassage à 7h du mat ! "

Je venais de finir d'accrocher ma dernière robe dans la penderie, je quitta donc la pièce et parti m'asseoir sur le canapé où Louki me rejoint et s'allongea sur la petite place que laissait mon ventre, déjà bien arrondi, au dessus de mes genoux. Je lui caressais doucement le museau quand je sentis des bras longer mon corps et entourer mes épaules. Je ne relevais pas la tête pour voir qui était là, ça ne pouvait être que Julien et je ne voulais pas lui parler avant d'avoir entendu des excuses.

- " Mon petit bébé me boude ? "

Je continuais de l'ignorer délibérément sans faire attention à sa question.

- " Oh aller chérie regarde moi. "

Toujours pas d'excuse. D'accord, eh bien il pouvait toujours attendre avant que je lève ma tête.

Je sentis ses bras descendre un peu plus jusqu'à mon ventre et ses lèvres se poser sur mon front.

- " Ma puce. Je t'aime tu sais. Et je suis désolé. "

Ah bah quand même il en aura mis du temps.
Je levais les yeux vers lui et lui souris. Son visage s'éclaira à la vue de mon sourire et il vint s'asseoir à côté de moi pour m'embrasser.

- " Je t'aime aussi mon amour. "

Il sourit et plaça son bras au dessus de mes épaules pour m'attirer vers lui.
Ayant peu dormi cette nuit et ne m'étant pas reposée comme Julien avant manger je me laissa aller doucement contre lui où je finis, sans m'en rendre compte, par m'endormir.

Je fus réveillée par les tendres baisers que Julien déposait au coin de mes lèvres.

- " Ma puce, il est 20h. Tu as faim ?"

J'ouvrais doucement les paupières et vis Julien penché au dessus de mon visage.

- " Hum un tout petit peu seulement. "

- " Alors viens à table je nous ai fait des pâtes."

Julien faisant à manger, je crois bien que c'était un exploit.

- " D'ailleurs tu as reçu un appel de Marc pour de nouvelles photos. "

- " Ah bon. Il t'a dit quel genre ?"

- " Lingerie. "

- " Oh ça peut se faire. Il faudrait juste que j'aille m'acheter un ou deux ensembles."

- " Je lui ai déjà dit que tu étais ok. Le shooting aura lieu mercredi prochain à 14h, comme ça tu ne loupes pas de cours."

- " Parfait, tu es un amour. Mais tu sais je ne vais pas passer le bac alors les cours ne me seront plus tellement utiles maintenant."

- " Peut être mais tu dois quand même faire acte de présence. Et par contre la semaine prochaine, je travaille, je ne serais donc pas au lycée."
- " Oh ce sera long de ne pas se voir pendant la journée."
- " C'est vrai mais on aura tout notre temps à la maison."

Ces derniers mots sonnaient tellement bien dans sa bouche. Je ne sais pas, c'était comme une évidence. Jétais destinée à être ici avec lui.

Après avoir fini de manger je partis prendre une douche avant de rejoindre Julien sous la couette.

- " Nous ne sommes pas allés acheté le coussin pour Louki finalement. Il faudra le faire la semaine prochaine vu que demain nous somme dimanche. "

- " Bien sûr ma puce, nous le ferons. "

Il m'embrassa tendrement et on s'endormit peu de temps après avoir éteint la lumière.

*Ellipse*

J'émergeais doucement du sommeil en entendant Julien tourner dans la chambre.

- " Rendors toi ma belle, il n'est que 7h."

Je tournais la tête vers mon réveil et vis effectivement qu'il me restait 15 minutes de sommeil. Julien s'approcha de moi et m'embrassa sur le front avant de filer de l'appartement.
Je passa le quart d'heure qui me restait à somnoler sous mes couettes jusqu'à ce que mon alarme s'élève de mon portable. Je l'éteignis et me releva en m'étirant.
J'enfilais la tenue que j'avais préparé la veille () et déjeuna rapidement avant de filer à mon lycée.

La matinée avait été toute aussi ennuyante que les deux premiers jours de la semaine. En réalité c'était comme ça depuis que j'avais signé dans l'agence. Je n'avais plus aucune raison de me lever le matin et j'en avais donc perdu toute motivation, si bien qu'il m'arrivait souvent de débarquer au lycée avec quelques minutes de retard.

- " Margaux, voudrais-tu bien reposer les pieds sur Terre et répondre à ma question ?"

Je sursautais en entendant la voix de mon professeur. Il faut dire qu'en plus de n'avoir aucune motivation pour venir en cours, ma grossesse me réveillait plusieurs fois par nuit, écourtant souvent celle ci et rendant encore plus difficile de lutter en classe.

- " Pardonnez moi, je n'ai pas entendu ce que vous demandiez. "

- " Il faudrait rester éveillée en cours pour ceci. Je vous demandais quel atome entre le carbone et l'hydrogène est le plus électronégatif. "

- " Euh je ne sais pas monsieur. "

Et le voilà reparti dans son discours de mécontentement à mon égard. J'en avais entendu des reproches depuis une semaine mais je crois que ce prof avait battu un record.

Lorsque la sonnerie de midi retentit, je sortis de la salle dans les premières. J'attrapa mon portable qui sonnait dans ma poche et décrocha.

*Conversation téléphonique*

- " Oui ?"

- " Coucou ma puce, je t'attend devant le lycée. Dépêches toi je suis très mal garé. "

*Fin de conversation téléphonique*

Je n'avais même pas eu le temps de dire un mot de plus qu'il m'avait déjà raccroché au nez.

J'accélèrais le pas jusqu'à atteindre la voiture de Julien et grimpa dans celle ci rapidement.

- " Alors les cours ?"

Il venait à peine de démarrer et de se ranger au feu rouge que j'avais déjà le droit à une question.

- " Ennuyant. Comme d'habitude. Et d'ailleurs mon rendez-vous n'est pas à 14h ?"

- " Si. "

- " Alors pourquoi être venu si tôt ?"

- " Parce que je t'emmène déjeuner d'abord. Et que tu as également besoin d'un ensemble de sous vêtements neuf, vu que nous n'y sommes pas allés comme prévu lundi. "

Je ne répondis pas, mais lui souria juste de la plus belle façon que je pus.
J'étais tellement fatiguée que je m'endormis pendant la demi heure de route qui restait.

Chronique de MargauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant