War of hearts ~ Percy Jackson

« Everyone says children of Hades are closest to gods than to other demi gods »

🎧:...Black Out Days ~ Phantogram

Allongée sur mon lit, je posais une main tremblante sur ma poitrine, là où une douleur sourde me rappelait les événements de la soirée. Les souvenirs tourbillonnaient dans ma tête : les regards accusateurs, les murmures de suspicion. Pourquoi moi ? Pourquoi tout cela m'arrivait-il ? Un frisson glacé parcourut mon corps. Depuis que j'avais mis les pieds au camp, les autres avaient toujours eu peur de moi. La fille d'Hadès, celle dont le sang était lié à la mort et aux ombres. Ils se méfiaient sans me connaître, juste à cause de mon héritage.

Ils n'avaient jamais osé me dire les choses en face, mais je sentais leurs yeux posés sur moi. Les seuls qui ne semblaient pas m'éviter étaient Clarisse, Luke, Annabeth, et Grover. Ils étaient mes seuls alliés dans cet océan d'hostilité. Mais même eux ne pouvaient m'aider à effacer la méfiance des autres.

Je fermai les yeux, tentant d'échapper à ces pensées. Bientôt, je me sentis glisser dans un sommeil agité, lourd de doutes et d'émotions refoulées.

Un rêve prit forme, étrange, froid. Je me tenais au milieu d'un champ immense, mais loin d'être rassurant, il était sombre, lugubre. Les herbes hautes s'étendaient à perte de vue, mais elles étaient mortes, leur couleur délavée par un ciel sans étoiles ni lune. L'obscurité qui m'entourait semblait vivante, prête à engloutir tout ce qu'elle touchait. Mon souffle devint court, mon cœur battant plus vite. Depuis toujours, j'avais peur de l'obscurité, de ce qu'elle pouvait dissimuler.

Je me forçai à respirer, à me rappeler que ce n'était qu'un rêve. Juste un cauchemar. Rien ne pouvait réellement me faire du mal ici.

— Ce n'est qu'un rêve, murmurai-je, presque pour me rassurer. Mais cette illusion de sécurité fut brisée presque aussitôt. Une voix, profonde, glaciale, s'éleva dans l'air. Elle n'avait rien d'humain.

— Est-ce vraiment un rêve, Nancy ?

Je m'arrêtai net. La voix résonnait autour de moi, sans origine précise. Elle venait de partout à la fois, se glissant entre les brins d'herbe desséchés et dans l'air glacial. Elle avait une qualité qui me fit frissonner, me glaçant jusqu'aux os. — Qui est là ? lançai-je, scrutant les ténèbres autour de moi.

Un rire léger, moqueur, s'éleva, comme un écho sinistre se perdant dans le vent. — Je t'observe depuis un certain temps. Tu as toujours été crainte, n'est-ce pas ? Parce qu'ils savent ce que tu es destinée à devenir...

Je reconnus immédiatement la voix. Je me retournai, cherchant la source de cette voix qui faisait résonner chaque mot dans mon esprit. Mais il n'y avait personne. Juste les ombres. — Chronos ? soufflai-je, l'estomac noué.

Les ténèbres s'épaissirent devant moi, se modelant lentement pour former une silhouette. Elle était grande, imposante, enveloppée d'un manteau noir qui semblait se fondre avec l'obscurité environnante. Son visage, caché sous une capuche, ne laissait transparaître que deux yeux brillants, sombres comme l'obsidienne, froids et inhumains. Chronos.

Je ne pouvais plus bouger. Sa simple présence m'immobilisait, et une vague glaciale traversa mon corps. Il était là, bien réel, dans ce rêve qui ne ressemblait plus du tout à un simple produit de mon imagination.

— Qu'est que tu veux, Chronos!? Pourquoi es-tu ici? demandai-je, ma voix vacillant.

Chronos s'avança, son corps semblant flotter au-dessus du sol, comme s'il ne faisait pas partie de ce monde. Chaque pas aspirait la chaleur et la lumière, rendant l'atmosphère encore plus oppressante.

— Ce n'est pas moi qui suis venu à toi, dit-il d'une voix traînante, tranchante. — C'est toi qui m'as appelé.

Je secouai la tête, incapable de comprendre. Je n'avais jamais voulu ça, jamais voulu l'invoquer. Pourtant, ses mots semblaient justes, résonnant en moi avec une certitude dérangeante.