Chapitre 10 : L'inconnue.

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La nuitée commence à tomber permettant, dès lors, l'avènement de la l'obscurité. Lentement mais sûrement, le soleil se couche, à l'horizon, offrant comme spectacle, un magnifique crépuscule, qui, à cette instant du soir, inonde, de teintes rosées la nue s'épanouissant lascivement au-dessus de la canopée. Une heure après que le soleil se soit couché, la nuitée enveloppe de son manteau étoilée la belle forêt qui se déploie sur une majeure partie du territoire de Bealtainne-Danann.

Dans ce si beau paysage forestier, s'étend une large plaine au demeurant, sans intérêt. Seulement, il ne s'agit point de n'importe quel clairière, car au beau milieu de la verdure, serpente un chemin conduisant à une maison, qui jadis, fut délabrée. Bien que portant encore les stigmates d'un certain état de dégradation, le spectateur attentif qui se trouverait là par le plus pur des hasards, constaterait que la demeure semble habitée.

En effet, cette pâle lumière transperçant l'obscurité prouve qu'il y a un signe de vie à l'intérieur de la masure. Aussi, si le spectateur se rapproche de quelques pas, il pourra s'apercevoir que ce fin rayon lumineux provient d'une des fenêtres situées au rez-de-chaussée, et si il colle son nez aux carreaux et qu'il penche sa tête légèrement sur le côté, il pourra discerner péniblement, à travers les volets entrouverts, une jeune fille aux cheveux roses, étendue sur son lit et plongée en pleine lecture. Après quelques minutes à l'observer avec la plus grande attention, le spectateur sera probablement intrigué. L'adolescente paraît profondément absorbée par sa lecture mais que lit-elle au juste ?

Allongée sur son lit, Artémise lisait, depuis quelques heures déjà, l'étrange poème qu'elle avait déniché quelques jours auparavant. La jeune fille, tout au long de la journée, avait beaucoup travaillé et étudié, comme à son habitude, la magie, l'histoire, et la géographie de Bealtainne-Danann. Aïdoneüs ne se privait jamais de lui dispenser de nombreuses leçons et des cours interminables sur les sujets qu'il considérait comme importants, mais, lorsque le soir approchant, il se rendit compte que la jeune princesse tombait de fatigue au fil des heures qui passaient, il lui donna, l'autorisation d'aller se reposer. Artémise lui avait donc obéi, se traînant lentement, dès lors, en direction de sa chambre. Cependant, au moment même où elle franchit le seuil de la porte, elle s'était empressé d'ouvrir le tiroir de sa table de nuit, et d'en sortir le poème qu'elle avait soigneusement rangé dans ledit compartiment.

Cetexte qu'elle avaitdécouvert, par hasard,dans le grimoire que lui avait ordonné de traduire Aïdonéüs,était contre toute-attente, très intéressant à lire ettrès effrayant, par la même occasion. L'adolescenteétait tellement fascinépar cette prose siparticulière qu'elle neparvenait pas àdétacher ses yeux des mots, tracées dans une écriture soignée etcouchéssur le parchemin jaunie par le temps.

Pourtant, malgré le fait qu'elle était captivé par ce texte si singulier, Artémise n'en demeura pas moins déconcerté, lorsqu'elle se mettait à le lire et à le relire. En effet, certaines rimes sonnaient étrangement à ses oreilles lorsqu'elle le parcourait à voix haute. C'était comme si chaque vers recelait une multitude de secrets que la princesse peinait à déchiffrer. Toutefois, malgré sa frustration liée à ses nombreux échecs, Artémise essayait, chaque jour, de décrypter le sens des vers qu'elle avait sous les yeux.

D'ailleurs, ce fut une entreprise pénible, selon elle car, chaque fois qu'elle s'efforçait de comprendre le texte, ses nombreuses tentatives se soldèrent toutes par des échecs cuisants. Le poème était écrit en « kaylinn, une langue qu'Artémis comprenait parfaitement et chaque jour, elle fournissait des efforts acharnés et considérables afin de saisir le sens caché du poème... Alors pourquoi diable la signification de cette prose lui échappait ? Que signifiait-elle au juste ? Tout en essayant vainement d'ignorer le sentiment de frustration qui la prenait à la gorge, Artémise poursuivit sa lecture :

Les Fables des Cinq Mondes - Tome I : La princesse vagabonde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant