Chapitre 3 : Une enfant au coeur pur.

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  Une jeune fille aux longs cheveux dorés portant une belle robe rouge, marche dans un couloir menant à leurs appartements, à elle et à sa mère. Elle contemple en se promenant les murs de marbre du palais ornés de dorures ciselés formant  de larges arabesques reproduisant des motifs végétaux tels des tulipes ou des orchidées. Elle se trouve dans la "Galerie des Délices" qui est une grande salle où de grandes fenêtres arquées donnent sur les jardins. de larges chandeliers de cristal pendent du plafond et de lourds tapis de velours brodés d'or recouvrent le sol.  La jeune princesse observe avec davantage d'attention les tableaux situés en face des fenêtres et représentant une infinité d'illustres personnages comme des reines, des rois, des princes ou des personnages mythologiques dans des postures nobles et affichant un air fier. elle se demande si un jour, elle sera représentée de cette façon, en montrant sa force et son courage... Cependant, en traversant la galerie, elle remarque bien vite que d'autres tableaux semblent avoir été enlevés. Absence remarquée par la présence de grandes tâches pâles sur les murs, montrant qu'auparavant, un tableau était suspendu à cet endroit précis. Celles-ci, d'ailleurs,  n'ont  pas disparus, malgré le passage du temps. C'est donc la tête envahie de questions demeurant sans réponses que la jeune dame se rends à destination de ses quartiers.

  Jolyne pénétra dans le boudoir qui desservait leurs chambre à sa mère, à elle et à Lucy. Toutes trois séjournaient temporairement dans ces appartements qu'Ulbricht avait aménagé tout spécialement pour elle. Un salon de forme circulaire qui, comme l'ensemble des pièces du palais, était richement décoré. Les murs étaient recouverts d'immenses bibliothèques dont les rayonnages étaient garnis de romans classiques et de livres sur l'histoire et sur la géopolitique de Bealtainne. Leurs couvertures colorés donnaient souvent l'envie à Jolyne de les feuilleter et aussi de les lire. Au fond de la salle, étaient accrochés aux murs moult tableaux aux cadres dorés représentant les ancêtres de Jolyne. Il y avait Sir Jaen Andivar, sire Théovan, Lady Dayla et tant d'autres dont Jolyne était fière d'être l'unique descendante. Ulbricht avait fait peindre ses portraits à l'époque où il lui avait prit l'envie d'aménager les quartiers de son amante pour que celle-ci s'y sente à l'aise. Une faveur qu'il avait tout spécialement accordé à Anna vu à quel point il lui était dévoué.

Trônant au milieu de la pièce, sur un gigantesque tapis rouge et or, se trouvait un beau secrétaire de grande envergure et fabriqué en acajou, un bois précieux et cher à Bealtaine-Danann. Un petit divan  garnis de coussins de velours et recouverts d'une couverture en soie bleue occupait un mur, au fond de la pièce. Quelques fauteuils entouraient une petite table basse faite du même bois que celui du bureau et des bibliothèques. Les pieds de la table étaient sculptées à même le bois, créant des motifs en forme de fleurs. Sur celle-ci, trônait un vase garni  d'un généreux bouquet de fleurs exotiques telles du jasmin, de la passiflore bleue et des trompettes d'anges. D'autres bibelots précieux comme de minuscules statuettes en cristal fin occupaient la surface de la table recouvrant une petite nappe rose pâle brodée de fils d'argent. En franchissant la porte, on était accueillis par de grandes statues de marbre représentant chacune deux déesses : Beltaine-Van-Aed et Taokian-Van-Aed, respectivement, les déesses de la création et de la royauté.  Elles se trouvaient à l'entrée, encadrant les portes et les surveillant, telles deux soldates de pierre. 

Le lieu même était synonyme de richesse avec ses grands tapis de velours écarlate, ses lustres en cristal, les plantes provenant de pays étrangers contenues dans des vases de porcelaine Umaedienne, les meubles fabriqués à partir d'une multitude d'essence de bois précieux comme l'ébène et le bouleau. Tout cette débauche de luxe prouvait que Jolyne était née avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle ressentit encore une fois le même sentiment de vertige devant la beauté de l'antichambre que lorsqu'elle avait mis les pieds pour la première fois, à «La citadelle des mille et un rois ." Elle n'était âgée alors que de six ans lorsqu'elle avait pu constater la beauté des lieux. D'ailleurs, comparé au palais royal, le château où elle habitait avec sa mère, Clarsdield, faisait pâle figure par rapport à celui-ci, pouvant presque le faire passer pour une modeste bicoque. 

Les Fables des Cinq Mondes - Tome I : La princesse vagabonde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant