Chapitre 1

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Lyana

03/09/2002

Il y a une semaine, je me couchais à six heures du matin, et maintenant, je vais devoir me réveiller à cette heure-là pour aller en cours. Si ça n'avait pas été ma dernière année de lycée, j'aurais sûrement demandé de faire école à la maison, même si mes parents auraient sûrement refusé.

-Lyana bouge-toi, le bus va passer, crie ma mère.

Ça, ça ne m'avait vraiment pas manqué.

En même temps que d'enfiler mes converses, avec lesquelles ma sœur s'est amusée à décorer avec des perles, que je compte enlever le plus tôt possible, je descends les escaliers, à peu de chose près de tomber.

-J'y vais, à ce soir si je ne me fous pas une balle dans la tête avant ! dis-je à mes parents et à mon frère.

Mon père lève les yeux au ciel et Jordy, mon petit frère, me fait un doigt avec un sourire narquois collé au visage pour me faire comprendre que lui, il ne reprend les cours que demain. C'est ça de n'être encore qu'au collège...

Sur le chemin, mes écouteurs, qu'il faut absolument que je démêle parce que ça ne devient plus possible à ce stade, font résonner un son de 2Pac. Il fait jour à cette heure et les oiseaux commencent à chanter, même si je ne l'entends pas directement à cause de ma musique, mais ça se devine assez facilement.

Le chemin jusqu'à mon arrêt de bus n'est pas très long, mais apparemment trop pour moi puisqu'il est déjà là. Alors, je cours malgré mon sac sur le dos et mon pantalon qui menace de descendre jusqu'à mes chevilles, et par miracle une des portes arrière est ouverte.

-Retenez la porte ! criais-je, enfin, c'est ce que j'ai essayé d'articuler à un passager installé dans le bus qui me regarde avec un sourire railleur comme pour me dire « Tu as beau crever, je ne bougerai pas de ma place. »

J'ai à peine le temps d'arriver à côté du tas de ferraille que celui-ci redémarre.

-Enfoirés, hurlais-je au gars qui était dans le bus et au chauffeur.

Un passant se tourne vers moi, comme choqué par mon propos, alors que ce n'est pas lui qui va devoir aller au lycée à pied le jour de la rentrée.

En arrivant devant le portail du lycée, essoufflée à cause de ma course matinale qui n'était pas prévue, je suis accueillie par Allison, ma meilleure amie, qui se roule une cigarette tout en gueulant sur un passant.

-Ouais, c'est ça, barre-toi sale enflure, dit-elle à l'étranger.

-Dès 8h du matin t'es obligée de crier sur les gens la rouquine ?

-Et toi t'es obligée d'arriver en retard dès la rentrée, me dit-elle en souriant avec la fumée qui s'échappe de sa bouche teintée d'un rose pâle.

Je me stoppe à son niveau puis elle me tend sa cigarette que je refuse en lui faisant un signe de la tête à cause du chewing-gum que j'ai déjà dans ma bouche.

-J'ai loupé mon bus à cause d'un pauvre con qui ne voulait pas m'ouvrir la porte, expliquai-je à Allison après qu'elle m'ait demandé pourquoi je suis arrivé en retard. T'as vu nos classes ?

-On est ensemble en histoire, maths et espagnol...

En disant notre dernière matière, je comprends que quelque chose ne va pas au vu de la grimace qu'elle affiche sur son visage. Je lui lance un regard interrogatif puis finalement, je comprends rapidement ce qu'elle veut dire.

-Fallait si attendre, lui dis-je.

-Sauf qu'il n'y a pas que Judith ou Madelyn. Non seulement elles y sont toutes les deux, mais en plus, elles sont accompagnées par leurs deux chiens.

Et L'Etoile Rencontre La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant