Chapitre 11

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Romane

3 ans plus tôt

Le morceau de médicament qui passe dans ma gorge me provoque une légère grimace sur mes traits de visages encore figés par le sommeil.

Ma fatigue m'emporte encore un peu plus qu'hier, mais je lutte pour ne pas rejoindre mon lit que j'ai quitté il y a à peine cinq minutes. Maman m'a dit que je ne fais que dormir avec mon nouveau traitement, qu'elle a l'impression que je baisse les bras et qu'il ne faut donc pas que je m'enferme dans une routine qui consiste à dormir, manger et encore dormir.

Difficile de garder les bras levés quand on a pas d'objectif pour.

Il doit être vers 4 heures de l'après-midi. Lola n'est pas rentrée à la maison cette semaine, Lyana est partie chez Madelyn, Jordy est à un rendez-vous, quant aux parents, je n'en ai aucune idée. La seule chose que je sais, c'est que je suis seule. Ce qui est assez rare depuis mon ancienne hospitalisation puisqu'ils s'assurent d'avoir toujours quelqu'un à mes côtés pour que je ne fasse pas de conneries.

J'allume mon lecteur CD et enclenche la musique pour qu'elle couvre cette atmosphère de solitude qui me donne envie de me jeter par la fenêtre. Les vibrations qui s'échappent de mon poste me montent à la tête, faisant peu à peu diminuer mon envie de pleurer qui est présente à chaque réveil quand je me rends compte que mon cœur bat. J'attache mes cheveux bruns en chignon puis enfile un jogging gris qui s'accorde à mon tee-shirt.

Mes mains commencent légèrement à trembler au moment où je m'asperge d'eau. Ce nouveau traitement va me rendre folle. À chaque fois que l'on me le change, j'ai l'impression de devoir réapprendre à vivre.

Déjà que c'est compliqué de vivre tout court, alors avec des cachets qui te rendent complètement bipolaire, c'est pire.

J'éteins déjà mon lecteur pour sortir de ma chambre, qui est maintenant plongée dans le noir, ce qui fait ressortir le bruit des volets d'en bas qui claquent à cause du vent. Je m'avance dans le couloir pour aller chercher des médicaments dans la salle de bain pour calmer mes tremblements qui se propagent vers mon bas du corps.

J'aurais dû rester dans mon lit.

En arrivant devant l'armoire blanche, je me rends compte que celle-ci est fermée.

-Putain il manquait plus que ça, je maugrée tout en descendant les escaliers sans avoir la force de chercher où sont les clés de l'armoire.

Lyana les aurait sûrement trouvés, elle arrive toujours à détecter un nombre incalculable d'éléments en un claquement de doigt. Je suis pratiquement sûre qu'elle sait déjà où elles sont fourrées.

Mes pas me dirigent vers le canapé, avant que la sonnette ne me fasse rediriger ma trajectoire vers la porte d'entrée.

En l'ouvrant, la fraîcheur de dehors se colle à mes bras, ce qui me provoque la chair de poule. Mes yeux entrent instantanément en contact avec ceux de la silhouette placée en face de moi, et une joie intérieure, que j'essaie de masquer à l'extérieur, me submerge d'un coup en apercevant ses bouclettes blondes qui bougent dans tous les sens à cause du vent.

Je racle ma gorge avant de m'exclamer :

-Lyana n'est pas là, elle rentre demain matin.

-Je sais, prononce-t-il d'un ton détaché. Et c'est bien pour ça que je viens aujourd'hui, dit-il avec son regard perçant. Tu comptes me laisser passer ou tu réfléchis à comment me faire partir ?

En entendant sa dernière phrase, mon sourire se dessine tout en me décalant afin qu'il puisse entrer.

-Je t'ai manqué tant que ça Lewis ? je lui demande en m'adressant à lui quand il franchit la porte.

Et L'Etoile Rencontre La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant