Chapitre 4

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Jeremy

Je sors du lycée après avoir passé une matinée merdique. Deux heures de chimie qui m'ont fait dormir et l'envie de manger qui ne cesse d'augmenter.

En même temps que je sors un filtre pour ma cigarette, mon téléphone retentit dans ma poche arrière et laisse apparaître sur l'écran, le nom de mon père. J'inspire un bon coup, ce qui me fait instantanément mal puis tousser, puis me décide à répondre.

-Oui ? je dis tout en collant l'appareil à mon oreille.

-Tu rentres quand à la maison ?

-Je suis à l'arrêt de bus donc dans 20 minutes je pense, pourquoi ?

-Tu passeras me prendre des bières et une bouteille de whisky, m'ordonne-t-il avec une voix rouillée.

-Mh, autre chose ? je demande.

-Ta mère va sûrement rentrer dans quelques semaines, pour des soucis de logement, donc tu rangeras ta chambre.

Je souris puis entend un bip qui provient de mon appareil, mon père a raccroché. Je tourne la tête et me rend compte que le bus est déjà là, alors je range mes filtres et lui fait signe pour qu'il s'arrête. Une fois installé dedans, je finis de rouler ma cigarette, sans l'allumer, même si je ne sais pas si c'est réellement autorisé, et sort mon argent pour l'alcool de mon père.

-Carte d'identité, me demande le caissier.

Je lui tends ma fausse carte et récupère les bouteilles d'une traite. Je marche jusqu'à arriver dans mon quartier, où je vois le chat des voisins errer autour des autres maisons. C'est assez fréquent qu'il y en ait, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais il y en a à chaque coin de maison par ici. Je le contourne avec mes mains prises et me dirige jusqu'à ma maison qui se remarque facilement, contrairement à celle de ma mère dans laquelle je vivais il y a à peine deux mois.

L'extérieur est teinté d'un gris foncé avec des bordures blanches et des haies parfaitement coupées. Je remarque que la lumière n'est pas allumée dans la maison, alors je me hâte de rentrer et une fois à l'intérieur où les mûrs ressemble à ceux de dehors avec plus de couleur.

Je pivote à ma gauche, vers le salon, et aperçois mon père en train de dormir, ou en plein coma éthylique, sur le canapé avec une bouteille, la dernière au vu de tout ce qu'il y a sur la table basse, à la main et la télé en fond qui reflète ses traits de visage.

J'avance jusqu'à lui sans faire le moindre bruit et dépose les bouteilles sur la table avant de repartir pour monter à l'étage. Une fois devant la porte de ma chambre, je sors les clés pour l'ouvrir, parce que oui, je la ferme toujours à clé. Je la pousse derrière moi et lance mon sac sur mon lit avant de pouvoir enfin sortir le joint que j'avais préparé ce matin mais que je n'avais pas eu l'occasion de sortir. J'ouvre ma fenêtre et brûle l'extrémité de ce pourquoi je vais sûrement bientôt mourir.

J'entame la première taffe ,celle qui à le plus d'effet, mais ma jouissance se stoppe quand j'entends un bruit de fracas qui provient d'en bas. Je pose mon joint sur le rebord usé de la fenêtre et descend pour voir d'où provient l'éclat même si j'ai déjà une petite idée.

Mon père est debout au milieu de la cuisine, armé d'une bouteille de bière vide. Je recule pas à pas avant qu'il ne se rende compte que je suis là, mais il tourne la tête subitement en entendant le grincement du parquet. Son corps se rapproche de moi tout en me fixant avec ses yeux noirs que j'ai hérités de lui, et s'arrête à seulement quelques centimètres de mon visage. De ce fait, je peux voir ses pupilles dilatées et sentir l'odeur de l'alcool qui s'infiltre dans mes narines.

Et L'Etoile Rencontre La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant