Et L'Etoile Rencontre La Tempête

Chapitre 8

Lyana

Le maquillage rouge entre en contact avec ma peau et me crée un mouvement de recul.

-Je te préviens Lyana, menace Allison, si tu bouges encore d'un seul poil je t'attache à la chaise et t'obliges de regarder Anna Montana avec moi !

-Si tu fais ça je t'étripe pétasse !

Elle me fait taire en glissant son pinceau gelé sur ma bouche. Nos costumes sont déjà enfilés et la soirée a déjà débuté depuis une heure environ. Mais comme nous y allons juste pour manger et danser, ça nous est égal d'arriver en retard.

Ma porte s'ouvre d'un coup franc, ce qui fait sursauter Alli juste en face de moi.

-Putain Jordy j'étais en train de maquiller Lyana ! gronde Allison.

-Je voulais juste voir à quel point vous étiez moche, pouffe mon petit frère en se rapprochant de moi. Je pensais que vous étiez déjà à votre soirée ennuyante à en mourir.

-En attendant nous on va pas passer la soirée à mater des films de Noël parce que "les films d'horreur ça fait trop peur", je réplique en imitant sa voix.

-Vous allez faire quoi à part boire comme des ânes ?

Rappelez moi d'avertir mon père d'arrêter de dire des vieilles phrases à Jordy.

-Kidnapper des enfants, je n'en n'ai plus dans ma cave ! je m'exclame. Maintenant bouges, on est déjà en retard.

À peine la porte fermée que la rouquine finit mon maquillage et me tourne vers le miroir toute fière. Il n'y a pas à dire, cette fille a un talent, parce que ce qui est sûr mon visage est un peu trop réaliste.

-Mouais, bof... je maugrée pour la faire chier, ce qui fonctionne à merveille.

-La prochaine fois tu te démerderas si tu préfères ressembler à une gamine avec ton maquillage. Comme au collège quand tu as voulu faire ton maquillage toute seule, dit-elle malicieusement.

Je pouffe de rire en chassant cette image de moi et ouvre le tiroir à ma droite.

-T'as tes règles ? me demande la rouquine en me voyant fouiller dans la boîte de médicaments.

J'acquiesce tout en récupérant des médocs dans le tiroir qui était fermé à clé. Une ancienne habitude de mes parents, de fermer à clé le tiroir des médicaments. Ils ont commencé après la première tentative de suicide de Romane, quand elle s'est shootée aux médocs. À croire qu'enlever l'accès à des médicaments peut enlever l'envie de se buter. Mais j'ai toujours su où elles étaient, ils n'ont jamais été doués pour cacher les choses de toute évidence....

-Mais tu es en avance non ?

-Ouais mais au moins je ne les aurais pas pour Noël, normalement.

★

Arrivées devant la maison en pierre où se situe la soirée, nous ne savons même pas qui l'a organisée, nos visages sont instantanément illuminés par les lumières qui s'échappent des fenêtres et nos oreilles captent directement la musique. Nous n'avons pas à garer la voiture puisque nous sommes venues à pied, alors nous nous engageons sur le perron avec nos pantalons jaunes et nos hauts blancs couverts de faux sang.

À l'intérieur, la musique se fait plus forte et les éclairages nous aveuglent autour de nous. Les odeurs de sueur, de parfum, d'alcool et de cigarette nous encombrent d'un seul coup. Mais ce n'est pas grave puisque l'ambiance est enivrante et nos estomacs se calment enfin en voyant la cuisine, là où est située toute la nourriture.