Chapitre 7

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Jeremy

Une odeur de sueur m'arrache un haut le cœur, accompagné de tous les corps qui se bousculent pour essayer d'avoir une place assise et du conducteur du bus qui freine d'un coup franc.

Cette matinée de cours a été éprouvante, pour la faire courte, j'ai vu qu'il y avait des patates sautées à manger. Et je déteste les patates sautées. Heureusement pour moi, mon père ne rentre pas le midi donc je peux manger à l'improviste pour aujourd'hui. J'avoue que si Sebastian avait été là, je serais resté, mais je ne l'ai pas vu depuis le début de la journée et il ne répond pas au téléphone.

Je respire enfin en sortant du bus, quand l'air d'automne entre en contact avec ma peau. En me dirigeant vers ma maison je remarque qu'un chat se frotte contre ma cheville avant que je ne le repousse.

En insérant mes clés dans ma serrure, je remarque que celle-ci était déjà ouverte. Je dépose alors mon sac ainsi que mes chaussures à l'entrée et accours directement à la cuisine pour me faire des spaghettis. Le ciel gris est visible de la pièce. J'aime bien cette météo, ça me rappelle un peu Odessa.

Je m'installe sur le canapé, accompagné de mon chat, pour allumer la télé sur une chaîne au hasard et tombe sur une série nommée Malcolm. La chaleur de mes spaghettis entre en contact avec ma langue, me faisant instantanément recracher la nourriture tout en me rendant compte que Nicky s'est endormi à côté de moi.

Le cours de physique dure une éternité et il me reste encore une bonne heure à tenir. Le jaune au mur me donne mal à la tête, sans compter la voix rauque de notre professeur. Je suis à deux doigts de m'enfoncer un couteau dans le crâne mais je ne veux pas mourir avant d'avoir manger, parce que oui, j'ai encore faim.

Le prof essaye de nous expliquer les ondes depuis presque 30 minutes, de quoi m'endormir. Alors, sous un élan désespéré, je demande si ça serait possible d'aller à l'infirmerie et évidemment, il accepte sans réellement faire attention à ma question. J'en profite alors pour prendre mon sac avec moi, ne comptant pas revenir dans cette classe pour aujourd'hui.

Les couloirs sont vides, de quoi m'apaiser un peu, et arrivé au quatrième étage, je décide qu'il est temps d'enfin rentabiliser la cocaïne que j'ai achetée. Je me dirige alors vers les toilettes mixtes sans oublier de fermer à clé derrière moi pour ne pas me faire surprendre par qui que ce soit. Mais à peine ai-je eu le temps de me mettre dos à la porte, qu'un bruit étouffé provenant du fond de la pièce, me parvient jusqu'aux oreilles. Je ne peux pas voir la personne puisqu'une porte grande ouverte cache le haut du corps assis, mais je peux distinguer qu'il s'agit d'une fille.

Je m'avance méfiant et tire la porte de la toilette qui m'empêche de voir clairement de qui il s'agit.

Rouvre-la et fais semblant de ne pas l'avoir vu.

-Lyana ? dis-je sans vraiment prendre conscience de ce qui est en train de se passer sous mes yeux.

Elle est là, assise en boule par terre. On ne peut pas observer son visage puisque ses bras sont rabattus sur sa tête, mais je l'ai reconnu grâce à ses boucles brunes qui glissent sur ses mains et à ses bagues argentées.

Son corps tout entier tremble. Je ne crois pas qu'elle pleure, mais ça ne m'étonnerait même pas vu son état. C'est en entendant sa respiration étranglée que je comprends qu'elle est en train de faire une crise d'angoisse.

Tu l'as déjà fait Jeremy, tu peux l'aider.

Sans vraiment réfléchir, je m'accroupis et retire délicatement ses bras de sa tête pour mieux la percevoir.

Et L'Etoile Rencontre La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant