Chapitre 18

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Jeremy

Mon jogging noir ne m'aide pas à combattre le froid qui circule dans ma chambre depuis le début des vacances, mais ce n'est pas pour autant que je bouge de mon lit. D'ici, je peux regarder la neige tomber de ma fenêtre qui est visible grâce aux quelques lampadaires allumés. Paige est partie vers 23 heures laissant, depuis maintenant deux heures, la maison plongée dans un silence de mort.

Je décide qu'il est temps d'arrêter de rêver puisqu'à l'évidence, elle n'a pas dû voir, ou voulu répondre, mon message, alors je pose un pied au sol pour accéder à ma fenêtre, en mettant de côté l'envie de vomir qui ressurgit en moi.

-Putain ! m'écriais-je dans un sursaut qui me fait reculer de la fenêtre.

-Ouvre ! gronde Lyana, avec une voix sourde devant ma fenêtre.

Mes yeux sont grands ouverts devant ce spectacle.

Lyana Morel, alias la personne la plus têtue au monde, accrochée à bout de bras à ma fenêtre avec de la neige comme arrière-plan. Magnifique.

Si nous serions dans d'autres circonstances, je l'aurais prise en photo pour capturer sa tête grimaçante. Mais à la place, je tourne la poignet pour laisser, encore une fois, le froid entrer dans ma chambre, ainsi que Lyana.

Elle n'a aucun mal à hisser complètement son corps jusqu'à ma chambre et à me lancer son fameux regard perçant sans un mot. Et je sens enfin son odeur vanillée.

-Tu es là, finis-je par dire après un long moment d'hésitation, pourquoi ?

Ses sourcils se haussent à la suite de ma question, comme si cela lui semblait évident.

-Je me promenais à une heure du matin dans la rue et comme je suis passé ici, je me suis rappelée que tu habitais là donc je me suis dit : "Mais si j'escaladais la table sur la terrasse pour lui faire un coucou !".

Son ton sarcastique me met la puce à l'oreille qu'elle regrette sûrement déjà d'être ici, mais je ne lui laisse pas le temps de regretter puisque je lui réponds :

-Merci d'être là, tu veux-

-Je ne suis pas venu pour rester chez toi et regarder un film. Je comptais dans tous les cas sortir ce soir donc soit tu viens avec moi, soit tu restes ici, me prévient-elle en se craquant les doigts, me provoquant un grincement de dent.

-Je te suis, dis-je sans réellement prendre conscience de ce que je viens de lui dire.

Son corps se stoppe net, comme si elle ne pensait pas une seule seconde que j'allais la suivre et qu'elle était venue jusqu'ici simplement pour s'assurer que je ne me suis pas fait kidnapper.

-OK... alors on y va, déclare-t-elle en ouvrant la porte, sans me laisser le temps de faire mes lacets.

-Donc ça t'a pris comme ça, de sortir pendant les vacances de Noël et minuit passé avec la neige qui tombe depuis presque cet après-midi ? je lui demande en continuant de monter les escaliers, comme on le fait depuis 10 minutes.

Mon ventre se tord à chaque fois que je pose un pied à terre, et l'impression du gout métallique dans ma bouche est toujours présente.

-C'est plus la peine de trouver des sujets de discussion Sanders, on est arrivé, m'indique la brune en ouvrant en grand ses bras pour me montrer le spectacle qui s'offre à moi.

-Putain de merde, murmurais-je à moi même face à la vue que m'offre le toit de cette immeuble.

Je me rends compte seulement maintenant que nous sommes en plein centre-ville, qui plus est, en haut d'un immeuble d'une vingtaine d'étages. Le corps de Lyana se déplace au bord du toit pour s'y asseoir sans crainte, alors je décide de la rejoindre toujours en admirant la vue.

Et L'Etoile Rencontre La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant