Vie de caserne.

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Le lundi matin c'est toute pimpante et survoltée que Juliette se gara dans la cour de la caserne.

Elle salua en passant les équipes déjà présentes qui terminaient leurs gardes. La nuit avait été calme. Elle se dirigea vers le vestiaire des femmes pour se mettre en tenue. Elle ramassa sa chevelure en un chignon serré et sortit pour rejoindre le reste de la brigade, dans la cour pour les entrainements quotidiens. Tous ces collègues amis de longue date vinrent lui faire la bise et lui souhaiter la bienvenue.

Rossini lui, l' observait avec un air qui laissait à penser qu'il craignait qu'elle ne séduise tous les gars en quelques œillades. Il ne vint pas la saluer et son unique "bonjour" fut un signe de tête et un regard intense.

La cocasse coïncidence de leurs prénoms, rimant avec la tragédie de Shakespeare, semblait les avoir devancés durant le week-end. Et il s'était adapté en arborant une attitude froide et professionnelle, pour ne pas attirer trop les inévitables moqueries.

Ils commencèrent les exercices physiques, et décidée à lui montrer sa valeur... Juliette fit étalage de son exceptionnelle souplesse et endurance. En tant que femme, elle n'était pas tenue de fournir autant de force que ses collègues masculins. Néanmoins, elle réussit tous les tests d'aptitude imposés pour être admise à participer aux interventions

La première intervention de la journée fut annoncée par l'alarme et la voix d'un supérieur qui annonçait un accident de la route.

Elle fut la première à monter dans le camion. Il l'avait prévenue si elle était en retard, il ne l'attendrait pas... Et elle le soupçonnait d'en être capable. Aussi fut-t-il surprit, quand il vit en montant à bord du camion , qu'elle était déjà là. Les yeux brillants d'adrénaline et d'anticipation à l'idée de faire ses preuves.

Duval ! Aujourd'hui, tu observes ! dit-il d'un ton qui la glaçaMais ... c'est injusteOn dit :"oui mon caporal !»... lança-t-il sèchement.Oui, mon caporal... ! répéta-t-elle entre ses dents serrées. Ses yeux lançant des éclairs.

Le camion démarra et ils se rendirent sur les lieux de l'accident une entrée d'autoroute ou une voiture avait percuter une rambarde en tentant vainement d'en éviter une autre.

Il fallait désincarcérer les victimes des deux voitures et il y avait un risque d'explosion et d'incendie.

Elle descendit du camion regardant les gars de son équipe se mettre au travail avec un sentiments d'injustice et de colère qui lui donnait envie d'arracher les yeux du caporal.

C'était de l'abus de pouvoir! Il n'avait pas le droit de lui interdire de faire sa part de travail. Alors que la situation était critique.

Les voitures accidentées étaient un véritable capharnaüm. Les victimes étaient coincées dans leurs des voitures, blessées et paniquées. un bébé hurlait à gorge déployé dans une des voiture. Une odeur d'essence flottait dans l'air, ajoutant à l'urgence de la situation.

Juliette se tourna vers Rossini qui passait à côté d'elle et le retint par le bras disant d'un ton résolu :

Caporal, ces victimes ont besoin d'assistance immédiate. Je vais y aller, avec ou sans votre autorisation ! Mais je préférerais ne pas commencer ma carrière sur une désobéissance !

Rossini la regarda un instant, semblant hésiter, puis il acquiesça d'un signe de tête.

Allez-y, Duval ! mais soyez prudente...

Elle se glissa avec souplesse dans l'épave qui renfermait, le bébé. Le père avait été extirpé indemne et hurlait que l'on sauve son enfant. Mais la voiture ayant fait un tonneau avant de s'écraser contre la rambarde de l'autoroute le capot était en partie écraser et ses collègues masculins plus grands et fort ne pouvaient pas y entrer, ils envisageaient de découper la carcasse... Une course contre le temps puisque le moteur pouvait à tout moment s'enflammer.

Tout feu tout flamme, une romance à la caserne.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant