EVERY LITTLE THING (helenie)

CHAPITRE 6 - Que diable?

Lenie était déjà emmitouflée dans ses draps quand Héléna revint de la salle de bain prête à se coucher.

"Tu es beaucoup trop mignonne comme ça," complimenta Lenie alors que la belge se tenait maladroitement devant son lit. Ouvrant les couvertures, Lenie invita sa camarade à s'installer.

Héléna prit le temps de retirer son micro avant de s'allonger à côté de Lenie et remonter les couvertures jusqu'à ses épaules.

Puis, prenant une profonde inspiration, elle se tourna pour se retrouver face à la brune qui la regardait minutieusement comme si elle cherchait quelque chose.

"J'ai un truc sur le visage?" demanda Héléna, prise au doute.

Lenie détourna le regard. Et, se positonnant sur le dos, elle garda le silence quelques secondes interminables avant de finalement s'exprimer. "Je me demandais juste... tu me le dirais s'il y avait quelque chose avec Pierre?"

Héléna ne comprenait pas mais une pensée plus que déplaisante lui traversa furtivement l'esprit. "Il te plaît?"

Lenie rit. Héléna fronça les sourcils. "Qu'est-ce qu'il y a de si drôle?"

"Rien. C'est juste que... y'a vraiment rien qui va dans cette équation. Je l'adore notre Pierrot mais c'est très désinvolte entre nous."

"Tu es la petite sœur du groupe," sourit Héléna avec affection et compréhension.

"Oui et ça me convient très bien, je ne recherche vraiment rien de plus avec personne."

"Tu me brises le cœur," plaisanta Héléna en faignant d'être blessée. "Moi qui pensais avec une chance."

"Même pas en rêve," rigola Lenie.

"Tant pis pour les papouilles alors," taquina Héléna en faisant mine de se retourner.

Ce qu'elle n'avait visiblement pas anticipé ce sont les petits doigts de Lenie attrapant sa taille pour la chatouiller. Le contact la surprenant, son mécanisme d'auto-contrôle habituel ne lui fut d'aucune utilité. Elle se tortilla, rires incontrôlables et incapable de réguler sa respiration. Elle en vint à supplier l'autre fille d'arrêter en admettant sa défaite et promettant des papouilles à volonté.

Satisfaite, Lenie mis fin à la séance de torture et s'écroula sur Héléna pour un câlin.

"Tu m'étouffes," râla Héléna le sourire jusqu'aux oreilles.

"D'amour," marmona Lenie la tête tranquillement posée sur le ventre de la blonde. "Tu t'en remettras."

Héléna ne contesta pas, ne trouvant aucune réelle gêne à rester ainsi.

Un doux silence les enveloppa ensuite alors que la belge commençait naturellement à caresser le dos de la brune. Celle-ci ferma instinctivement les yeux au contact afin de se délecter de la douceur des doigts de l'autre fille sur son dos dénudé.

Héléna repensa à la question antérieur de Lenie et réalisa qu'elle ne lui avait pas apporté de réponse. Aussi, rompant le silence qui s'était installé, elle finit par en formuler une.

"Il n'y a pas d'ambiguïté avec Pierre, nous sommes juste amis," commença la blonde. "Mais j'avais un petit-ami avant d'entrer ici. Enfin, j'ai, en quelque sorte," tenta-t-elle d'expliquer.

Lenie restant discrète, Héléna décida de poursuivre son propos.

"J'ai cet ami de longue date qui m'a avoué ses sentiments il y a quelques semaines et même si je n'avais jamais vraiment pensé à lui de cette façon j'ai accepté de lui laisser une chance."

"C'est pour ça que tu ne voulais pas embrasser Pierre au salon?" finit par demander Lenie pour essayer de relier les points entre eux.

"Non, je ne voulais juste embrasser personne sans consentement."

Lenie se redressa, s'asseyant jambes croisés pour écouter attentivement Héléna et tenter de comprendre où elle voulait en venir en lui racontant tout ça.

"C'est... je me sens mal de ne pas le manquer," avoua Héléna le regard lourd de sens. "J'ai essayé, je me suis convaincue qu'avec le temps j'apprendrai à l'aimer comme il voulait l'être mais.."

"Mais tu n'es pas amoureuse de lui et tu ne sais pas comment le lui dire," comprit Lenie.

"Je ne veux pas le blesser. D'autant plus qu'il est en Belgique et moi ici, pas vraiment le bon timing pour rompre."

"Il n'y a jamais de bon moment pour ce genre de chose. Tout ce que tu as c'est l'honnêteté. Tu peux probablement lui écrire, non? Ça n'épargnera pas son cœur mais lui expliquer les choses telles qu'elles sont vraiment lui sera bénéfique à long terme."

Héléna se pinça les lèvres entre elles, basculant la tête en arrière pour essayer de retenir ses larmes. Lénie se pencha vers elle pour la prendre dans ses bras.

"Merci," adressa la belge à son amie.

"Oh tu sais moi.. j'essaye juste d'évincer la concurrence," se manifesta la ciotadenne sur le ton de la plaisanterie.

Héléna s'éloigna. Le rire aux lèvres, elle assena une tappe sur le bras de l'autre fille.

"Aïe!" couina Lenie en se frottant le bras avec exagération.

"Oh mon dieu," s'exclama Héléna en pensant lui avoir vraiment fait mal, "je suis désolée, je ne voulais pas, je.." bredouilla cette dernière en attrapant le bras de la brune pour le vérifier.

Lenie serra les lèvres pour s'empêcher de rire mais en croisant le regard de cette dernière, Héléna s'aperçut immédiatement de la supercherie.

Lenie éclata finalement de rire et Héléna la gifla à nouveau sur le bras. "Tu es une enfant."

Le sourire fière, la brune haussa les épaules avant de reprendre sa place dans son lit. Une fois bien installée, elle ouvrit grand les bras en direction de la blonde. "Câlin ?"

Héléna roula des yeux et, le sourire niais aux lèvres, elle se rapprocha de la benjamine pour s'installer confortablement.

La tête sur l'épaule d'une Lenie aux yeux déjà fermés, Héléna se sentit fondre dans la chaleur de l'étreinte, la fatigue la rattrapant à pas de loup.

Elle ferma les yeux, prête à s'endormir quand la main de la benjamine vint soudainement se poser sur son ventre. Les paupières de la belge se rouvrirent instantanément.

Puis, les bout de doigts de Lenie se mirent à bouger et dessiner des cercles sur son ventre et à cet instant là personne n'aurait pu nier le trouble plus qu'évident qui venait se lire sur le visage de la belge.

Son rythme cardiaque devenant irrégulier, Héléna eut le souffle couper et une palpitation sous sa peau qu'elle n'avait encore jamais ressenti auparavant prit possession d'elle.

Que diable?