EVERY LITTLE THING (helenie)

CHAPITRE 24 - Tu me coupes le souffle

"Est-ce que c'est une déclaration?" questionna Héléna.

"Plutôt une affirmation," répondit la brune en lui replaçant une mèche de cheveux. "Mais si tu veux je te fais une déclaration d'amour."

"D'accord," répondit la blonde, prenant Lenie par surprise.

"Tu parles sérieusement?"

"Tu te dégonfles?" taquina Héléna.

"Vous allez vous taire à la fin," grogna Margot.

Lenie tenta de retenir son rire.

Héléna plissa les yeux, le sourire au coin des lèvres. "Quelle rabat-joie la rouquine."

Un oreiller vint soudainement taper le derrière de son crâne.

Lenie se moqua de l'air outré sur le visage de la belge alors que cette dernière s'empressait de renvoyer l'oreiller à son expéditrice.

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"Héléna n'est pas encore levée?" demanda Pierre en s'installant à la table du petit déj.

"Probablement pas," rétorqua Margot en débarrassant son bol et faire son chemin hors de la cuisine.

"Elle et Lenie ont veillé tard," expliqua Clara.

"Est-ce que ça va?" s'inquiéta Pierre. "Avec le départ de MM," précisa-t-il en observant l'incompréhension sur les visages de ses camarades.

"Je crois que oui," rassura Clara. "Ces deux-là peuvent compter l'une sur l'autre."

"Elles se sont péchos?" intervint Axel.

Pierre faillit s'étouffer avec sa boisson.

"J'ai loupé un épisode?"

Candice rit au dépend de Pierre qui était bel et bien toujours à l'ouest.

"Action et vérité..." lança Candice pour lui mettre la puce à l'oreille, mais Pierre n'était définitivement pas concentrée.

"Marie-Maud avait une théorie," commença alors Clara sans s'étaler sur la question.

Clara n'avait rien su avant la veille. Elle avait elle-même fait un commentaire sur la proximité des deux et Marie-Maud avait naturellement craché le morceau sur son hypothèse les concernant.

"Pourquoi personne n'est surpris?" demanda Pierre en remarquant qu'aucun des deux autres n'avait sourcillé.

"MM pense qu'Hélé a succombé aux charmes de notre petite Lenie," éclaicit Axel en croquant dans sa tartine. "En fait, ça devient de jour en jour plus qu'évident."

"L'inverse ne m'étonnerait pas non plus," ajouta Candice.

"Oh wow," s'exclama Pierrot. "J'ai mille questions."

"Tire le frein," le calma immédiatement Axel. "MM a essayé de faire avouer à Héléna mais elle a tout nié en bloc."

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La blonde mettait son gloss, Lenie se préparant à ses côtés.

"T'es trop mignonne," complimenta Lenie en observant Héléna dans le miroir.

"Merci," adressa la belge, rougissante. "Toi aussi."

"Je peux avoir ton bronzer?"

Héléna rit face à la demande. "Je peux avoir ma déclaration d'amour?" plaisanta-t-elle alors d'un ton taquin.

Lenie prit cependant un élan soudain, approchant dans le dos d'Héléna. Elle passa sa tête au-dessus de son épaule, près de son oreille. Puis, elle plongea son regard dans celui de la blonde à travers son reflet.

"Tu me coupes le souffle," murmura Lenie le ton empreint de douceur. "Tes yeux... je suis émerveillée. Et chaque aperçu de ton sourire inspire le mien... tu m'as attrapé, ton éclat rivalisant avec la chaleur du soleil. Je pense que tu es incroyable à presque tous les égards."

Elle glissa ensuite sa main dans celle de la blonde. "Donne-moi ta main, je promets de ne jamais la lâcher."

Héléna était figée, subjuguée par chaque mot, son cœur s'affolant dans sa poitrine.

"Je ne peux plus taire ce que je ressens. J'ai essayé d'oublier le son de ta voix ou l'odeur de ton parfum, mais tu consumes chacune de mes pensées. Je crois que ces choses resteront toujours quelque part dans ma tête."

Héléna déglutit, ne lâchant pas la brune du regard de peur de rompre la beauté de l'instant. Est-ce que...?

"Je suis vraiment, follement et profondément amoureuse de toi. Alors me voilà, te demandant de me confier chaque lever, chaque coucher de soleil... chaque seconde... afin que je puisse t'aimer à ma guise."

Elles restèrent un instant de plus à se regarder avec une intensité palpable. Puis la voix de Djebril se fit entendre dans les couloirs, brisant leur bulle.

Lenie s'éloigna, perdant son sérieux et souriant à pleine dents avec enthousiasme. "Alors, comment c'était ?"

Héléna sortit de sa torpeur, son cœur en chute libre. Elle se sentait stupide de s'être laissée penser pendant une minute que Lenie lui déclarait sincèrement sa flamme. Bien sûr que cela faisait partie d'un jeu.

"Très convaincante. Tu pourrais être actrice," se contenta de répondre Héléna tout en prenant soin d'éviter le regard de la ciotadenne.

Héléna avait envie de pleurer. Elle s'était laissée prendre à son propre jeu et à trop jouer avec le feu, elle avait fini par se brûler.

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En rejoignant le rez-de-chaussée, Héléna attrapa directement son manteau sous le regard curieux de Lenie.

"Qu'est-ce que tu fais?"

"Je vais sapiner," répondit Héléna.

"Tu ne vas pas manger avant?"

"J'ai besoin de prendre l'air, j'ai un peu chaud," se justifia-t-elle. "Je mangerai après, mais vas-y toi."

"Tu es sûre? Je peux t'accompagner."

Au même moment Pierre sortit de la cuisine. "Tu sors sapiner?"

"Salut, Pierre. J'y allais. Tu viens?"

"C'est parti!" s'exclama-t-il en attrapant son long blouson d'une main. L'autre attrapant le bras de la blonde, l'entraînant avec lui vers la sortie.

Lenie se retrouva seule dans le hall d'entrée, fixant la grande porte, un soupir au bord des lèvres. Elle déglutit, ses yeux devenant brillants sous l'effet de ses émotions croissantes. Elle finit par bouger, rejoignant la pièce voisine, ses pensées et son cœur en pagailles après le moment qu'elle venait de vivre avec Héléna.

"Ça va, Lenie?" la questionna Candice qui était la seule encore en cuisine.

La benjamine osa un regard sur sa camarade et l'inquiétude qu'elle pu lire sur les traits de cette dernière lui suffit pour briser ses dernières remparts. Elle craqua, un sanglot incontrôlable prenant possession de son corps, la laissant sans voix, les larmes coulant à flot sur ses joues. Candice s'empressa de la rejoindre pour la serrer dans ses bras.

"Qu'est-ce qui se passe? Tu as mal quelque part? Je peux faire quelque chose?"

Lenie se contenta de resserrer l'étreinte, le cœur beaucoup trop plein pour trouver les mots.

Plus rien ne sera jamais pareil.