EVERY LITTLE THING (helenie)

CHAPITRE 14 - Pas ce soir

Dans la pénombre de la chambre, Candice et Marie-Maud, réveillées depuis quelques minutes déjà, observait avec perplexité Héléna et Lenie qui, d'un commun accord la veille, s'étaient décidées à partager le lit de la ciotadenne. Visiblement plongées dans un profond sommeil, les deux se trouvaient à présent corps enlacées, un contact d'une intimité plus qu'évidente.

"On dirait un couple," commenta avec discrétion Candice.

MM sourit. "Ne dis surtout pas ça à Héléna."

Candice lui lança un regard interrogateur. MM s'installa correctement prête à déballer ses théories.

"Tu ne dois surtout rien dire aux autres, je n'en ai vraiment parlé qu'avec Axel."

Candice acquiesça simplement, laissant la voie libre à MM pour se confier.

"Lenie plaît à Héléna. Enfin, je crois. J'ai essayé de la questionner à ce sujet mais elle a nié. Pourtant, il y a quelque chose, je le sens dans sa façon d'être avec elle."

"Comment ça?"

"Sois attentive aujourd'hui, tu verras par toi-même."

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Parcourue de frissons, Héléna s'éveilla lentement. Quand elle réalisa qu'elle pouvait sentir un souffle chaud au creux de son cou, elle ouvrit les yeux pour vérifier son environnement. Dès lors, elle resta figée en réalisant qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que de Lenie qui était à l'évidence encore profondément endormie.

Comment diable s'étaient-elles retrouvées dans cette position ?

Héléna n'en savait rien sur le comment du pourquoi Lenie s'était retrouvée dans ses bras, leurs jambes entrelacées et la tête de cette dernière dans son cou, mais elle reconnaissait en revanche que ressentir chaque battement du cœur de Lenie tout contre elle lui faisait inévitablement perdre la tête, et s'était sans compter sa respiration qui venait caresser sa clavicule, la laissant irrémédiablement à fleur de peau.

Particulièrement troublée, la belge balaya la pièce du regard à la recherche d'une solution pour sortir de cette situation sans avoir à réveiller la benjamine et affronter la gêne que tout cela allait engendrer. C'est ainsi que ses yeux tombèrent dans ceux de Candice, debout dans l'encadrement de la porte.

"Vous êtes trop mignonnes," commenta-t-elle toute sourire.

Héléna s'empourpra, bougeant maladroitement son bras et réveillant alors Lenie par la même occasion. La brunette qui, dans son état second, laissa ses lèvres frôler le cou de la blonde.

"Lenie, je dois aller aux toilettes," s'empressa de suppliquer Héléna dans sa panique, le rouge ayant atteint ses oreilles. Lenie n'était manifestement pas assez consciente d'elle-même pour se préoccuper de la position compromettante dans laquelle elles se trouvaient.

De son côté, Candice retenait son rire, comprenant enfin où voulait en venir Marie-Maud un peu plus tôt. Héléna était définitivement troublée par Lenie et dieu que c'était adorablement drôle d'un regard extérieur.

Prenant finalement pitié de sa camarade belge, Candice s'écria "Lenie, y'a une punaise sur ta couette."

Lenie se leva dans une panique totale. Quand elle comprit un instant plus tard qu'il n'y avait absolument pas de bestiole, elle lança un regard meurtrier à Candice. "Mais ça va pas la tête?! J'ai failli faire un arrêt cardiaque!"

"Désolée, j'ai du confondre avec une ombre," s'excusa-t-elle, la main sur la bouche pour retenir son rire.

C'est Héléna qui éclata finalement de rire en croisant le regard de la brune. Heureusement, son rire était bel et bien contagieux, amenant les deux autres filles à suivre.

"Je te hais," ajouta Lenie entre deux rires.

"De tout mon corps, mais je t'adore," chantonna Héléna en se levant et rejoignant Candice.

Lenie suivit le mouvement, passant ses bras sur les épaules des deux filles.

"Allons manger, mes boulettes."

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Quand le directeur était venu annoncer le thème de la semaine un peu après le debrif avec Cécile, les élèves avaient échangé des regards inquiets.

Les destins liés? Des évals en duo?

Personne ne souhaitait avoir le destin d'un de ses camarades entre les mains. Il y avait notamment cette peur de créer des tensions. Si jusqu'ici chaque échec était propre à chacun, ils devaient cette fois assimiler que le moindre faux pas mettrait le sort d'une autre personne en danger et la simple pensée de cela était concrètement horrible. D'autant que comme l'avait expliqué Goldman, il fallait prendre en compte qu'en cas de nomination et d'un non sauvetage du public, un d'entre eux perdrait son binôme.

Malgré cette mise en garde, Héléna avait tout de même pris le risque de faire équipe avec Marie-Maud. Qui d'autre sinon? Elle était la paire parfaite à l'heure actuelle, son binôme évident depuis le début. Elle était son amie et elles croyaient l'une en l'autre, c'est tout ce dont elles avaient besoin pour affronter cette épreuve.

Et, si Pierre aurait pu aussi bien faire l'affaire, c'est Candice qui avait retenu l'attention du garçon pour cette étape. Il n'y avait rien de surprenant là-dedans, musicalement c'était le choix parfait pour lui, le feeling était là. Ils allaient faire des merveilles.

En ce qui concerne Lenie, Héléna avait tout de suite écarté l'idée de se mettre avec elle. Son cœur était directement passée en alerte maximale, refusant d'avoir le destin de la benjamine entre ses mains. C'était catégorique. Aussi, quand elle vit Djebril proposait à Lenie d'œuvrer ensemble, elle se sentit soulager. Djebril était parfait en tout point pour la brune. L'instinct protecteur en étendard au même titre que sa gentillesse indéniable, il ne prendrait jamais la moindre chance de l'écraser, écoutant sans l'ombre d'un doute chacune de ses idées. Ça en ajout de son talent qui s'équilibrerait parfaitement avec celui de Lenie, Héléna croyait en la perspective d'un bel avenir pour ce duo.

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Ça ne fonctionnait pas. Héléna n'était pas rassurée. Elle s'amusait avec Marie-Maud. Elles avaient choisi une chanson entraînante qui mettait évidemment en valeur les deux voix et leur amitié mais il manquait quelque chose et elle ne savait pas si tout ça suffirait pour rivaliser avec les autres duos. Ils étaient tellement doués et dans sa tête, elle n'était qu'elle. Ça lui foutait une trouille pas croyable.

Ce soir-là, elle arriva dans la chambre la dernière, traînant dans la douche bien plus que nécessaire, la boule au ventre. En allant se coucher, toutes les filles semblaient déjà dormir, du moins, c'est ce qu'elle observait, jusqu'à ce qu'elle entende la petite voix de Lenie murmurait. "Tu dors avec moi?"

"Pas ce soir," refusa Héléna après quelques secondes de silence. "Je veux dire, demain il y a les évals et-"

"Ça va, Hélé, je comprends. Bonne nuit alors."

"Bonne nuit, ma belle."