Dangereuse obsession

MANIPULATION

                                                                "Fait moi confiance."

                                                                              ADAM

Je quitte le café en trombe, la seule idée qui me vient en tête : retrouver Judith. Si il lui arrive quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. C'est ma ville de naissance et pourtant je semble aussi perdu qu'un putain de touriste au mois d'août.

Je cours un moment dans certaines rues bondées avant de me souvenir qu'il y a quelques mois j'ai implanté une puce GPS dans son portable. Je sais que ce n'est pas très bien, mais j'ai constamment besoin de savoir si elle va bien et où elle est. Je suis obsédé par elle.

Mon obsession n'a quasiment aucunes limites. Judith n'est que très rarement sur les réseaux sociaux et ses comptes sont en privés, j'ai du inventer des comptes à répétition pour pouvoir avoir accès à ces derniers. L'application de traçage est infaillible, je remarque donc rapidement qu'elle est à l'ancien entrepôt que Ryle et moi avions l'habitude de squatter pour les missions. Je comprends de suite que quelque chose ne va pas. Ryle, Judith, l'entrepôt, un signal faible... Le meurtre du père de famille et le lien avec son père... 

Mon sang ne fait qu'un tour.

    - Putain fait chier! Hurlai-je.

Un passant s'approche bizarrement de moi. Ses sourcils sont arqués et sa bouche pincée.

    - Vous allez bien monsieur?

Je le juge de la tête au pieds et fini par tourner les talons de l'autre coté.

Dans ma voiture, je roule en direction du faible signal que le téléphone de Judith émet. Le moteur gronde, les roues crissent et je crains de perdre le contrôle : autant sur la voiture que sur mes réactions si ce fils de putain de Ryle est bien avec Judith...

Je me gare discretement dans l'herbe près de la grande tonnelle en guise de porte. J'entend des voix, des murmures et des bruits de fer. Je tend l'oreille.

    - On en fait quoi maintenant? Tu tuerais pas tuer ta fille, si?

    - Je ne sais pas... Je l'ai aimée tu sais mais si le boss le demande je le ferais. Nos vies tiennent à ses décisions.

J'en ai la nausée, comment un père peut-il penser à la possibilité d'abattre sa propre fille? Quel connard...

Durant mes missions j'en ai vu des con, j'ai vu des criminels, des dealeurs, des innocents... Mais ça doit être l'un des plus grands monstres que je n'ai jamais rencontré. Je ne l'ai pas vu que je sais déjà que j'ai envie de lui casser la gueule.

J'entre dans l'entrepôt par une porte cachée derrière l'entrée principale. Ce n'est pas réellement une porte ni une entrée mais si je peux rentrer quelque part je prend ça pour un chemin ou une porte.

Assez ironique...

Je me rappel qu'à l'époque, il y avait une petite salle de contrôle, certains criminels se faisaient interrogés ou torturer pour les cas les plus violents... Je suis curieux de savoir si il y en a encore ou si elles ont été retirées. Je me dirige à pas de loup vers les salles lorsque j'entend un gémisemment dans une des pièces d'enfermement... C'est quoi ce bordel?

    - Judith???

Je me précipite vers son matelas, je vois ses jambes attachées à de lourdes chaînes. Je ne peux réprimer une larme.

    - Ad...Adam... T'es venu pour moi?

Sa question me fait tiquer. Elle est sérieuse?

    - Non non,  je viens pour manger un bout, pas mal le restau.