Chapitre 03 __ Futur mari

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CHAPITRE 03 : FUTUR MARI

                              Esméralda

Le carrelage froid de ma salle de bain me glace au contact de mes pieds nus. Chaque pas résonne dans la pièce, accompagné du murmure de mes pensées tourmentées.

Mon cœur, déjà en lambeaux, semble se défaire davantage à chaque battement, laissant un vide douloureux s'installer en moi.

Les souvenirs de Lorenzo Amaro, son nom résonnant comme un écho obsédant, s'immiscent dans mes pensées, m'arrachant à tout espoir de répit.

Je me sens piégée, en proie à un destin que je n'ai pas choisi, liée contre mon gré à un homme dont la réputation cruelle et sans cœur me glace d'effroi.

Dans l'obscurité oppressante de la salle de bain, je m'enfonce dans un abîme de désespoir, submergée par le poids de mes craintes et de mes incertitudes. La simple idée de partager ma vie avec un monstre comme Lorenzo me répugne au plus haut point.

Je refuse de me soumettre à ses désirs, de me plier à une existence marquée par la terreur et la souffrance.

Je m'accroche à l'espoir ténu que mon père changera d'avis, que je pourrai échapper à ce mariage forcé. Je suis prête à tout sacrifier, à travailler sans relâche pour rembourser la dette qui pèse sur notre famille, plutôt que de me soumettre à un destin aussi sombre.

Trois coups discrets sur la porte me sortent brusquement de mes sombres réflexions.

Mon cœur manque un battement alors que j'entends la voix d'Alicia, dure et impérieuse, résonner à travers le bois,m'appelant.

Alicia, cette figure austère qui règne en maîtresse absolue sur notre demeure, n'a jamais montré la moindre once de tendresse à mon égard.

Sous l'ordre tacite de mon père, elle exerce son autorité avec une rigueur inflexible, ne daignant échanger quelques mots avec moi que lorsque cela est strictement nécessaire.

Je sors de la salle de bain, laissant derrière moi le froid du carrelage pour affronter le regard scrutateur d'Alicia. Sans une salutation, elle m'annonce :

__ Nous devons choisir l'une des trois robes que ton père a sélectionnées pour la soirée de demain.

Je hoche simplement la tête, une vague de nervosité m'envahissant. Alicia se détourne aussitôt, et je la suis jusqu'à une pièce que je n'avais jamais explorée auparavant.

Cette pièce m'apparaît comme un sanctuaire de la vanité, avec ses murs tapissés de miroirs et sa penderie exposant les trois robes. Mon père s'installe de façon nonchalante sur une chaise, un joint entre les doigts, prêt à assister au spectacle.

__ Commençons ! annonce-t-il, tandis qu'Alicia s'empare de la première robe.

Je retiens un frisson en voyant le bout de tissu révélateur. C'est une robe courte, fendue sur les côtés, avec un dos nu et un V plongeant qui laisserait entrevoir une partie de mes seins.

__ Je... je ne veux pas porter ça, papa, murmurai-je d'une voix à peine audible, mes mains tremblant légèrement.

__ J'essaie de te rendre moins laide et plus attirante, Esméralda. Remercie-moi plutôt que de te plaindre ! rétorque-t-il, sa voix teintée d'impatience.

Je grimace, me mordant la lèvre pour retenir mes émotions. Attrapant la robe des mains d'Alicia, je me dirige vers le petit rideau pour me changer.

Chaque mouvement est empreint de malaise, chaque fibre du tissu semble gratter ma peau comme pour me rappeler ma propre vulnérabilité.

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