Chapitre 04 __ Âme morte

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CHAPITRE 04 : ÂME MORTE

                             Esméralda

Oui,jusqu'à ce que nos voisins appellent la police en pensant que je te torture.

Je sens comme si je suffoquais, incapable de respirer.

J'essaie de m'enfoncer dans mon siège, espérant disparaître à jamais. La fête n'est même pas finie, mais mon père décide subitement qu'il est temps de partir, après avoir eu une discussion que je n'ai pas saisie avec mon beau-père et Lorenzo.

Les phares de la voiture percent l'obscurité, Gúlio conduit à toute vitesse sous les ordres de mon père, comme s'il était pressé de s'éloigner de moi.

Mon cœur bat la chamade, je le sens cogner violemment contre mon estomac, m'occasionnant une douleur lancinante.

La route défile devant mes yeux, tout est flou, noyé dans mes larmes que je m'efforce de retenir.

Je me déteste pour ne pas être assez forte pour supporter tout ça, pour laisser transparaître autant ma douleur alors qu'apparemment personne ne se soucie de moi.

Ma discussion avec le mafieux m'a terrifiée. Ses révélations ont glacé mon sang, faisant parcourir à ma colonne vertébrale une multitude de frissons désagréables.

La peur et l'angoisse m'envahissent, me laissant complètement bouleversée et désemparée.

Le doute qui planait dans mon esprit est désormais dissipé, mais je lutte pour rester dans le déni, même si la réalité s'impose à moi de plus en plus. Je sais qu'une fois entre ses mains, il me tuera.

La voiture ralentit progressivement puis s'immobilise. Je repère la grille de notre propriété. Gúlio descend pour l'ouvrir, tapant le code, puis remonte dans la voiture pour nous conduire à l'intérieur.

Quand nous entrons dans la cour, le moteur de la voiture est coupé et le chauffeur vient ouvrir la portière. Mon père sort presque précipitamment, tandis que je lutte pour descendre à cause de mes talons.

Un silence pesant règne, seulement rompu par le bruit des pas sur le gravier et le faible tremblement de mon corps engourdi par le froid.

Mon père se presse vers la maison, allumant presque instinctivement son joint. C'était comme s'il avait désespérément besoin de sa dose de fumée.

Mon cœur bat si fort que j'en suis sûre : mon père doit l'entendre.

Il se dirige droit vers la cuisine, attrape un verre et le remplit. Je le suis de près, remplie d'une angoisse croissante, me démangeant de le supplier de m'écouter, de me choisir cette fois-ci.

Même comme solution de secours, j'aurais aimé qu'on me considère, mais la vie ne m'a pas donné cette opportunité. Je n'ai jamais été le premier choix ni le deuxième, ni le dernier choix de personne, et il semble que je ne le serai jamais.

Des larmes chaudes roulent sur mes joues alors que je retire lentement mes talons, retrouvant ma petite taille. Le sol est glacial sous mes pieds nus.

__ Demain, les Amaro viendront ici, nous devons finaliser quelques affaires et signer des documents importants, annonce mon père d'un ton sec.

Les mots résonnent dans ma tête, et je me tortille sur moi-même, croisant les doigts, priant désespérément pour qu'il change d'avis.

__ Tu seras mariée et tu ne porteras plus mon nom. Tous les papiers sont vérifiés par l'état, déclare-t-il froidement.

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