Chapitre 07 __ Isadorah

95 10 8
                                    

Bonne lecture 📖.

Voter et Commenter pour m'encourager s'il vous plaît.

CHAPITRE 07 : ISADORAH

                                Lorenzo

Le véhicule avance à une vitesse vertigineuse sur la chaussée, une situation normalement propice à la détente, mais qui ne semble guère produire cet effet escompté.

Une expression de profonde contrariété se dessine sur mon visage, mes sourcils se fronçant intensément tandis que ma mâchoire se crispe involontairement.

Mes yeux fixent un point invisible sur la route, alors que mes pensées vagabondent ailleurs, focalisées sur cet individu odieux que je n'ai pu identifier pour l'affronter. Le déroulement des événements s'est enchaîné avec une rapidité déconcertante, laissant peu de place à l'observation du visage de ce fils de pute de Kenett, et mon intervention pour la gamine  engendré une perte de temps considérable, un retard préjudiciable.

L'absence de surprise face à l'état déplorable dans lequel je l'ai retrouvée était prévisible, je présume qu'il faut s'attendre à toutes les éventualités dans ce monde impitoyable.

La faiblesse expose à la duperie, que ce soit de face ou dans le dos, tel est l'implacable constat qui s'impose.

Alexandro conduit avec concentration, son regard rivé sur la route, ses mains agrippant fermement le volant, alternant entre tension et relâchement, agissant comme un exutoire à son propre agacement.

J'essaie en vain de discerner la moindre émotion sur son visage impassible, habituel à son tempérament. Quant à son frère, il repose paisiblement à l'arrière du véhicule, la tête de la gamine reposant délicatement sur ses cuisses, offrant ainsi un répit bienvenu à mes oreilles, échappant temporairement à sa voix de merde.

Le calme qui enveloppe la ville n'arrive pas à apaiser le tumulte qui agite mon esprit. Une sensation de picotement désagréable titille mon œil gauche, annonciatrice d'une colère sourde qui monte en moi.

Je nourris une aversion profonde pour les attaques surprises, pour le sentiment d'être dépassé, pour l'opacité des situations dans lesquelles je me trouve plongé.

Je déteste ne pas avoir le contrôle.

Alors que l'aube pointe timidement à l'horizon, notre retour à ma demeure est accueilli par l'obscurité encore dense. Alexandro coupe le moteur avec une retenue presque palpable, manifestement en attente de mon approbation pour agir davantage.

Mes hommes descendent du véhicule et investissent les lieux, leur nombre réduit par rapport au départ, une réalité parfaitement conforme à notre métier où la balance de la vie et de la mort oscille sans cesse.

Je retiens un soupir en mordillant ma lèvre inférieure, cherchant à maintenir une apparence de calme alors que je donne mes instructions d'une voix mesurée :

__ Qu'elle reste dans la voiture. Rejoignez-moi dans mon bureau, avec GG, Packito, Carlos et Pedro. Les autres peuvent regagner le QG.

Un léger acquiescement de la part d'Alexandro, accompagné d'un regard entendu, précède mon départ du véhicule, ponctué par le claquement sec de la portière, provoquant un sursaut chez Alejandro.

Traversant avec peine le seuil de ma demeure, je monte jusqu'à la chambre que s'est appropriée Isadorah.

Mes sourcils se froncent instinctivement, alors qu'un tourbillon de questions me hante déjà, alimentant un feu intérieur prêt à embraser toute raison.

ESMÉRALDA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant