ESMÉRALDA

Chapitre 09 __ Tire

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CHAPITRE 09 : TIRE

Esméralda

Je retiens mon souffle, attendant qu'il continue son histoire.

L'odeur de sa cigarette me dérange, me faisant tousser de temps en temps. Des frissons désagréables parcourent ma peau, et je déteste être près de lui.

Il est un monstre abominable, et je ne supporte pas la façon dont il me traite. Il m'a blessée et manqué de respect tellement de fois. Il se croit tout-puissant parce qu'il dirige une mafia.

Une mafia qui sent mauvais à des kilomètres à la ronde.

Je fais un effort pour rester calme, prenant une profonde inspiration avant de dire avec mépris :

__ Je ne veux pas te parler.

Un sourire malveillant se dessine sur le coin gauche de ses lèvres, et il souffle lentement la fumée grisâtre de sa cigarette.

__ Personne ne t'a demandé ton avis, j'ordonne et tu exécutes, réplique-t-il.

Un rire sarcastique m'échappe. Même si je tremble de l'intérieur, je refuse de me laisser écraser. J'ai longuement réfléchi, et toutes les décisions que j'ai prises, je vais les mettre en pratique.

Même si je dois mourir, je ne me laisserai pas piétiner.

__ Je ne suis pas ta chienne, Lorenzo ! lancé-je avec amertume et rage.

__ Bien sûr que tu es ma chienne, Esméralda. Je dois te mettre une laisse pour que tu le comprennes ? me défie-t-il en me regardant fixement.

Ses paroles me transpercent comme une lame. Chaque mot qu'il prononce est comme une gifle.

Mes yeux s'ouvrent grand de surprise et une haine incontrôlable monte en moi. Je suis enragée, et tout ce que je veux à cet instant, c'est le frapper.

Depuis que je le connais, je n'ai fait qu'endurer des douleurs physiques. Mon corps est meurtri à force de recevoir des coups, et maintenant, je veux qu'il ressente la même douleur que moi.

Mon corps et mon âme sont meurtris.

Je le regarde avec mépris et me redresse vivement du lit, tirant sur mon maillot pour dissimuler mon corps et mes cuisses.

__ À qui tu crois parler comme ça ! dis-je d'une voix ferme.

Lorenzo arque un sourcil et me scrute longuement.

__ À toi Esméralda, tu vas faire quoi ? répond-il avec défi.

Il me provoque ouvertement et rageusement, je m'avance vers lui, le dominant légèrement de ma hauteur vu qu'il est assis.

J'aime cette position, j'aime le voir en dessous de moi. Cela me rassure.

Mes jambes sont faibles et je ne vais pas nier que j'ai peur. J'ai peur de lui et de ce qu'il peut me faire, car ses yeux révèlent ses pensées... des pensées sombres.

__ Parle-moi encore sur ce ton et je te gifle, Lorenzo ! lâché-je en le fixant. Je ne rigole pas.

Un rire froid et guttural s'échappe de sa gorge, et mon ventre se contracte violemment. J'ai du mal à le regarder dans les yeux, mais je ne flanche pas.

La rage en moi est brûlante, mélange de frustration accumulée et de douleur physique et émotionnelle. Chaque souffrance qu'il m'a infligé résonne dans mon esprit, et la colère grandit, alimentée par le souvenir de chaque blessure, chaque humiliation.