Bénédiction

288 26 6
                                    

Carla.


Trois heures après l'accident.

Je reprends petit à petit conscience, minute après minute. Mon corps est engourdi, mes muscles sont assoupis et mes yeux semblent peser une tonne. Il fait sombre, seule une petite ouverture juste sous le plafond laisse passer un faible rayon de lumière. Cette unique et faible source de lumière me permet de réaliser où je me trouve. Je suis encerclée de béton humide. Ma joue est glacée, indiquant que j'ai dû rester allongée sur le sol pendant un certain temps, peut-être des heures. Le dernier souvenir que j'ai est l'accident, suivi d'un chiffon trempé dans un liquide dont l'odeur m'était étrangère. Cela n'a duré que quelques secondes, avant que tout ne devienne noir.

Andréas...

Il n'est pas là, je suis seule.

Mon Dieu ... Est-ce qu'il est ... ?

Non...

Je me rappelle soudain sa main tenant la mienne avant que je ne perde connaissance. Cette pensée me retourne le cœur et me réveille un peu plus. Je ne sais ni où je suis, ni pourquoi, ni s'il est en vie. Je sais juste que je vais devoir attendre avant d'avoir des réponses. Cette sensation est horrible.

Je me redresse avec le peu de force qu'il me reste et découvre un peu plus l'endroit dans lequel je me trouve. J'ai du mal à distinguer clairement une porte située à environ quatre ou cinq mètres en face de moi. Je dois faire comprendre que je suis réveillée, peut-être que tout ça est un malentendu.

Je me relève, non sans peine, et fais les quelques pas pour arriver jusqu'à la porte. Je toque très fort plusieurs fois.

— IL Y A QUELQU'UN ?! S'IL VOUS PLAÎT ! J'AI BESOIN D'AIDE !!

Personne ne vient. De toute façon, si quelqu'un était là pour m'aider, pourquoi je serais enfermée ici ? Qui plus est, droguée. Je devrais être dans un hôpital ou dans un endroit prévu pour les personnes ayant eu un accident.

Naïve...

Il avait raison, je suis naïve.

Soudain, j'entends le bruit sourd du barillet de la porte s'actionner. Quelqu'un m'a entendu et ouvre la porte métallique. Je recule de plusieurs pas pour arriver jusqu'au mur opposé, là où je me suis réveillée quelques secondes plus tôt. Mon rythme cardiaque s'accélère.

— Tu es réveillée, Trésor ?

La voix grave et suave de l'homme me fait réaliser qu'il n'est pas là pour m'aider. Il n'est pas de mon côté. La lumière m'éblouit, je ne perçois pas les détails de celui qui vient de m'adresser la parole, mais je peux constater qu'il a une carrure imposante. Au ton de sa voix, il ne doit pas être très jeune et peut-être même fumeur.

— Qui êtes-vous ? Pourquoi je suis là ?

— Ici ma grande, ce n'est pas toi qui poses les questions.

Je ne réponds rien. D'un coup, dans une pièce assez proche, pour que nous puissions entendre les bruits qui y proviennent, nous percevons plusieurs bruits violents et un objet métallique tomber au sol, suivis d'un franc et fort '' RÉPONDS ! ". Puis, encore un bruit sourd. L'homme, toujours la main sur la poignée, regarde derrière lui avant de vite refermer la porte et d'actionner à nouveau le verrou. J'ai peur. Je sais maintenant que dans la pièce d'à côté, quelqu'un subit un interrogatoire forcé et violent.

Je ne sais pas si je dois espérer que ce soit lui.

Les seules réponses qui me parviennent sont les gouttes d'eau s'écoulant du plafond, marquant le temps comme une pendule bien réglée. Je ne peux pas rester là à attendre. Je fouille les quatre coins de la pièce, tâtonne les murs et le sol pour y trouver n'importe quoi. Je ne tombe que sur un toilette délabré et un lavabo fendu en deux. Rien qui ne peut m'aider pour le moment. Je tourne le robinet et l'eau qui en sort dégage une odeur nauséabonde. Je me rapproche de là où se trouve la petite fenêtre, mais quand j'arrive en dessous, elle est bien trop haute pour l'atteindre, de toute façon, je n'aurais pu y glisser qu'à peine ma main. Je ne peux donc rien faire par moi même. J'essaie alors de coller mon oreille à la porte blindée. Mais je n'entends rien.

Gazelle - Tome 1 -  [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant