Gazelle - Tome 1 - [ Dark Romance ]

Tapis !

Carla.

Santa Clarita.

— Tu as faim ? Me demande Elijah depuis la cuisine alors que je suis toujours plantée dans le hall.

Je le rejoins et découvre l'homme beaucoup moins apprêté que ceux qui viennent de partir. Un petit-déjeuner est dressé au centre de l'îlot. Ça sent bon. Terriblement bon.

— Je n'ai pas très faim, lui réponds-je.

— Ok, comme tu veux.

Il hausse les épaules. Ma santé n'est pas son problème de toute façon.

Je ressens une présence derrière moi lorsque je vois la fille la plus aimable du monde me dépasser. Elle va rejoindre Elijah et lui dépose un baiser sur la tempe. Il a déjà commencé à manger le pain qu'il venait de beurrer. Elle me jette un regard dédaigneux puis s'installe également autour de la table du petit-déjeuner.

— Tu vas nous regarder manger comme ça longtemps ? Me dit-elle en se servant du café sans relever les yeux.

— Sohane, c'est bon. Fou lui la paix.

Elijah vient de prendre mon parti. Enfin quelqu'un sans animosité dans cette maison. Je décide finalement de m'installer autour de l'îlot, en face d'eux. J'ai besoin de les observer et de comprendre leur rôle mais aussi la relation qu'ils ont les uns avec les autres. Et puis, ils s'en ficheront complètement si j'entame une grève de la faim.

Je prends une tasse et me sers à mon tour. En silence, il me fait glisser le pot de sucre. À l'origine, le café était une excuse pour m'asseoir, mais la première gorgée me donne une satisfaction inattendue, un réconfort. Je me retire de mon pseudo-rôle de détective pour profiter de cette pause. Qui sait ce qui m'attend plus tard, autant vivre le moment présent.

Je me mets à repenser à mon escapade nocturne et touche par réflexe mon menton comme si j'avais été brûlée à cet endroit.

Dieu sait que les brûlures ça me connaît ...

Est-ce qu'il attendait que je sorte ou est-ce que j'ai fait trop de bruit ? J'ai pourtant fait attention.

Une fois le petit-déjeuner terminé, Rosalie intervient presque immédiatement pour débarrasser. Elle veille à ne jamais croiser mon regard, embarrassée de m'avoir dénoncée. Il faut voir les choses en face, elle devait avoir bien plus confiance en eux qu'en moi, qu'aurait elle gagné à me défendre et m'aider ? Je n'ai rien à lui offrir, pas d'argent, pas de sécurité. Eux, si. Je m'en veux de ne pas avoir réfléchi à ça plus tôt.

— Je t'ai mis d'autres vêtements dans ta chambre, m'annonce Sohane dans un soupir lasse, à contrecœur.

— Merci.

Moi aussi ça m'écorche le cœur de jouer la politesse avec toi, petite peste.

— Je n'ai pas envie de faire la police aujourd'hui, donc reste tranquille et tout se passera bien.

Mais ils ont quoi avec leurs menaces permanentes.

— Je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit, maman.

Ce dernier mot lui fait rire jaune. Elle ouvre la bouche pour répondre, mais le regard d'Elijah la retient. Elle finit par partir en soufflant.

Round gagné.

— Ce n'est pas la colonie de vacances ici, le temps est long. Il y a une bibliothèque ou bien la TV, m'indique Elijah du doigt deux endroits différents. Fais ce que tu veux.