Gazelle - Tome 1 - [ Dark Romance ]

Perspicace

Carla.

Springs Flowers & Palms, Palm Springs Coffee, Palm of Springs shop. Nous sommes bien à Palm Springs. Les jeux de mots utilisés par les commerces nous donnent des indications claires sur notre localisation. J'ai l'impression de ne pas être à ma place avec mon apparence de camée.

Andréas sort les clés de sa poche et actionne le bouton de chacune. Un bruit de klaxon de fait entendre plusieurs mètres plus loin. Nous nous précipitons vers la voiture qui correspond. Il s'approche lentement, arme en main. Heureusement, cette rue est déserte. Mon cœur bat, je crains de tomber sur l'un des hommes qui nous retenait en otage. Je ne supporterais pas de retourner là-bas.

— Reste-la. Surveille que personne ne s'approche.

Il examine l'intérieur du véhicule depuis la vitre et n'y trouve personne. Il ouvre ensuite la portière et procède à une fouille minutieuse, cherchant je ne sais quoi. Cependant, il ne trouve rien ni dans la boîte à gants ni sous les sièges.

Je piétine, nerveuse, et je finis par croiser mon reflet dans la vitre de la voiture garée juste derrière. Mes cheveux sont ébouriffés, mes yeux portent les traces restantes de mon mascara. Je me sens sale. Je regarde mes doigts et constate la saleté accumulée sous mes ongles. J'ai le visage qui tiraille, la poussière m'assèche la peau et mes vêtements sont tachés. Andréas n'est pas dans un meilleur état. Ses blessures ressortent et il est noirci lui aussi. Tes taches de sang séchées arborent son t-shirt. Mais pour autant, il est toujours aussi splendide.

Encore plus.

Il est en manches courtes et malgré la dizaine de degrés, sa peau paraît brûlante. La barbe de trois jours sur sa mâchoire est un peu plus prononcée que d'habitude. Cette négligence, non voulue, le rend plus vulnérable. Plus humain. J'ai rencontré un autre homme dans cette pièce.

— Tu cherches quoi ? On doit partir. Ils vont nous retrouver, le pressé-je.

— N'importe quoi qui pourrait me donner des informations sur eux.

Il contourne la voiture puis ouvre le coffre.

Oh !

Ma valise.

Nous nous regardons, stupéfaits. Je ne m'y attendais pas.

— Ok. J'ai rien dit.

— Tu as un sweat à capuche dans ta valise ?

— Oui.

— Sors-le. Aucune caméra ne doit enregistrer ton visage.

Et le sien ?

J'exécute. Ma valise est éventrée, en pleine rue.

— Allez, c'est bon, on se barre. On doit trouver une autre voiture, s'empresse-t-il.

— On ne prend pas celle-là ?

— Évidemment que non, il y a probablement un traceur, lève-t-il les yeux au ciel.

Excuse-moi de ne pas avoir la même perspicacité que toi, Andréas !

Nous marchons pendant plusieurs minutes pour arriver à un croisement de routes. Des dizaines de voitures attendent que le feu passe du rouge au vert. Il observe les files de véhicules et regarde en hauteur plusieurs fois. Je me concentre sur sa peau chaude qui touche la mienne. Je resserre plus fort sa main.

Nous restons là, à attendre, et la signalisation change de couleur plusieurs fois avant qu'il ne réagisse enfin.

— Maintenant !