Chapitre 2

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Une semaine s'était écoulé depuis le jour où maman nous avait quittés, laissant derrière elle un vide insurmontable dans nos vies.

Chaque jour était une lutte, une bataille pour trouver un sens à cette perte incommensurable.

Le deuil pesait lourdement sur mes épaules, m'écrasant de son poids implacable, étouffant tout espoir de réconfort.

Pendant cette période sombre, je devais affronter non seulement ma douleur personnelle, mais aussi les tensions qui montaient au sein de la maison de mon père.

Il était, évidemment, débordé par sa propre peine, mais il cherchait surtout à ce que je revienne chez lui.

Je me retrouvais sous le feu de ses reproches, sous le poids de ses attentes irréalistes, et bien sûr sa nouvelle femme qui ne foutait rien n'arrangeait pas les choses.

Il était également débordé par le travail malgré l'aide précieuse d'Oliver.

Le pire, c'est qu'il ne voyait aucun problème en cette femme...

Lorsque j'allais chez lui pour préparer les funérailles de maman les disputes étaient devenues monnaie courante, des éclats de voix résonnant dans les murs autrefois empreints de douceur.

Mais je refusais de me laisser écraser, de me laisser piétiner par les exigences de mon père mais surtout de sa pouf.

Je devais rester forte, pour ma mère, pour moi-même et pour Aron.

Le jour où j'ai pris la décision radicale que je ne resterais pas aux écuries, et que je rentrerais pour m'occuper d'Aron, la tension électrique qui régnait avait atteint un point de non-retour.

Il affirmait que Lidia faisait son travaille de façon remarquable et que d'aller « déranger la gouvernante » était une perte de temps.

Mais mon frère avait besoin du soutien et de l'amour de la seule personne qui lui reste : sa sœur.

Je ne reculais pas, mes convictions étaient ancrées dans ma poitrine, alimentées par l'amour inconditionnel que je portais à mon frère.

Il était hors de question que je change d'avis et ce, peu importe ce que cela pourrait me coûter.

Aron avait besoin de moi, et j'étais prête à tout pour lui.

La grande villa de ma mère s'étendait devant moi, majestueuse et imposante, mais vide.

L'absence de ses rires, de ses leçons de morale, de sa présence chaleureuse créait un vide palpable, un silence oppressant qui semblait peser sur chaque coin et recoin de cette demeure.

Pour moi, elle n'était pas morte, elle avait simplement déserté les lieux, laissant derrière elle une atmosphère chargée d'absence et de regrets.

Je saluais Lidia, dont le visage bienveillant tentait en vain de dissimuler la tristesse qui l'habitait.

Elle ne mentionnait pas l'enterrement qui avait eu lieu peu de temps avant, comprenant peut-être que les mots seraient vains dans cette mer de chagrin.

Je me dirigeais vers ma chambre, un sanctuaire que je ne fréquentais habituellement que pendant les vacances.

Mais cette fois-ci, c'est différent.

Cette fois-ci, la chambre résonnait de la tristesse étouffante qui m'étreint alors que je m'effondre sur le lit.

Les murs ornés de souvenirs de famille, les photos figées dans des cadres dorés, tout cela me rappelait cruellement la présence maintenant absente de ma mère.

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