Dans la gueule du loup

7 . ANIA

Une fois prête, je sort et longe le couloir la tête haute jusqu'à l'ascenseur. Il va leur en falloir plus pour me briser, je suis plus résistante que j'en ai l'air. Bon, j'avoue que je suis quand même reconnaissante de ne croiser personne, surtout pour le bien de mon corps.
Par contre, je perds une bonne partie de ma bravoure quand je rentre dans la salle de réunion. Il n'y a que quatre personnes présentes, mais avoir ses quatre paires de yeux sombres dirigés vers moi me paralyse.

Je reconnais de suite Dimitri, qui est le seul à être debout. Puis celui à sa droite aussi, le premier mec qui m'a fait flipper.

- Viens ici Ania. Non mais sérieux il croit vraiment que je suis un chien ou quoi ? Ferme la ! J'ai encore quelques douleurs de tout à l'heure, et ce n'était que des femmes gringalet.

Docilement, je m'avance et me place à côté de lui en faisant attention de garder une distance de sécurité au cas où.

- Je vais te présenter mes brigadiers, tu vas souvent les rencontrer ou travailler avec eux. Travailler avec eux ? Mais merde, il attend quoi de moi ce malade ?! - Tu connais déjà Anton. Il me montre le mec que je connais, il me fait un signe de tête. - Là-bas tu as Igor et Victor. Il me montre les deux autres qui me font également un signe de tête.

- Pourquoi tu as pris cette gamine ? Victor ne semble pas heureux de ma présence. Vu le gabarit de ses mecs, je ravale facilement la remarque que je voudrais lui cracher à la gueule.

- Ania va être mon petit secret. Je le regarde surprise, de quoi parle ce type chelou qui sourit diaboliquement ? - Elle parle plusieurs langues, ça va me servir pendant les réunions ou pour récolter des informations. Alors officiellement, elle va être mon assistante personnelle.

- On ne va pas avoir des ennuis avec elle ?

- Aucun soucis avec la justice et elle va être rodée et éduquée. ÉDUQUÉE ? Il se fou de moi ce mec !!! Il croit vraiment que ça marche comme ça. J'entends un ricanement et me tourne vers Anton, plus facile avec les prénoms !!

- Je crois que tu vas avoir du travail avec elle. Il me regarde droit dans les yeux. - Elle a du mordant.

- Elle finira avec un muselière si elle pose trop de problème. Je me retiens de justesse de le fusiller du regard et de cracher mon venin. J'ai comme l'impression que c'est une métaphore peu plaisante. - Par contre je veux que ses "capacités" restent discrètes. Officiellement j'ai juste pris un larbin lambda pour subir mes caprices et mes lubies.

Tout le monde hoche la tête puis le silence tombe avant que je me prenne une claque à l'arrière de la tête. Je grogne de mécontentement mais par chance je retiens ma réplique et mon regard assassin.

- Tu as bien compris ? J'avais quoi à comprendre dans toutes ses conneries ? Il souffle de frustration. - Tu ne dis à personne que tu parles plusieurs langues sinon ta place devient inutile et je te jarte.

Ahhh !!! Là, de suite le message est compréhensible et bien assimilé.

- OK. Il souffle de frustration.

- Je vais avoir du travail avec celle-là. Mais merde, qu'est-ce que j'ai encore fais là !?!

Après ça, d'autres personnes rentrent. Pas mal d'hommes mais également mes nouvelles "copines" de l'étage. Il me présente vraiment comme son larbin et me place vraiment plus bas que terre. Ensuite, il donne le travail de chacun et chacune.
Honnêtement, j'ai lâché la réunion après avoir compris que ma vie ici allait être vraiment merdique. Alors au lieu d'écouter ses conneries, je monte mentalement mes barrières mentales de défense pour supporter toute cette merde.