9 : ANIA

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Je passe le restant de la matinée sans incident. Vers midi, je décide d'aller prendre une douche. Je suis agréablement surprise de ne croiser personne et suis reconnaissante de pouvoir enfin prendre une douche sans leur gaminerie, leur rire de hyène ou leurs conversations dégoûtantes.

Est-ce qu'elles travaillent toutes, sans exception, le samedi ? Ça serait super !!!

Habituellement, il y a toujours quelques filles qui trainent dans l'étage, qui s'amusent, elles aussi, à jouer de leur influence, mais beaucoup moins que Tiffany et Irina, qui sont les reines ici.
J'ai entendu dire qu'elles étaient les numéros un dans leur "travail".
De très bonnes putes qui rapportent !!!
A quoi bon tourner autour du pot, une fille debjoie reste une fille de joie, même si on lui met un collier de luxe.

Enfin bref, je savoure ce calme qui fait un bien fou.

Vers midi quarante, après avoir mis pas mal d'anticerne pour camouflée au mieux l'état de mon visage, il faudra vraiment que je remercie Sophia pour ce sac magique, je tente de descendre au réfectoire pour voir ce que je pourrais dénicher. Là encore, une bonne surprise m'attend. Il y a très peu de monde.

C'est décidé, j'adore le samedi.

Je prends un plateau et prends ce que j'ai envie pour une fois. D'habitude, les filles s'amusent à me faire passer après tout le monde et il me reste que les restes. Oui, ses pétasses ne me lâchent jamais et pire encore, quelques hommes aiment se joindre à elles dans leurs conneries.

"Hé !!! Salut Ania." Je me tourne et tombe sur Juan souriant. "Ça fais plaisir de tomber sur toi pour une fois." J'acquiesce de la tête mal à l'aise.

Je suppose qu'il ne mange pas souvent ici le midi, seul moment ou je prends un repas. Honnêtement je n'observe pas les gens pour éviter les problèmes.

"Bonjour Juan." Je veux faire demi-tour et reprendre mon chemin mais il ne me laisse pas faire.

"On est installé là-bas, tu nous rejoins ?" Il me montre une table ou quatre hommes sont attablés. Je secoue la tête.

"Non merci." Je m'éloigne d'un pas. "C'est gentil mais je préfère être seule." Je pars à une table très éloignée. Je préfère reste à l'écart de ses personnes qui ont choisi cette vie de violence et de dégradation.

Quelques minutes plus tard, un plateau se pose devant le mien me faisant sursauter. Je redresse la tête et croise le regard rieur de Juan.

"J'ai aussi envie d'être seul. On peut l'être ensemble !?!" Je me mords la lèvre pour m'empêcher de sourire à la stupidité de ses mots. Je ne suis pas idiote, je sais que ça va l'incité à continuer dans ce sens.

Il ne me laisse pas répondre, s'installe et commence à manger silencieusement. Je le regarde un instant avant de détourner le regard et de reprendre mon repas. Si je l'ignore, il va s'ennuyer et ne reviendra pas.

Enfin je l'espère !!!

Dix minutes plus tard, je me lève et débarrasse mon plateau tout en continuant de l'ignorer malgré le fait que je sens son regard sur moi. Je me dirige vers la bibliothèque de l'espace de vie et prends un livre avant de me diriger vers l'ascenseur pour remonter dans ma chambre.

Juan est la, appuyé contre le mur, juste devant le bouton d'appel. Il me regard, son regard n'est plus rieur.

"Pourquoi tu es comme ça ?" Je le regarde, surprise par sa question et son sérieux.

"Comment ?"

"Renfermée !?!" Un rire amer sort de ma bouche.

"Tu te fou de moi j'espère !!!" Je le regarde mauvais. "Tu sais ce que ça veux dire 'être là contre son gré' ?" Il grimace.

Dans la gueule du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant