5 . ANIA

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Après m'avoir clairement fais comprendre que j'avais intérêt à me tenir à carreaux si je ne voulais plus avoir mal. J'ai eu droit, l'espace de quelques minutes, à l'étendu de la force et de la folie de ce fameux Igor, le tortionnaire.
J'en ai vomis mes tripes. C'est très douloureux quand on n'a rien dans le ventre.

Franchement, j'avais déjà compris le message avec sa menace verbale, maintenant c'est même inscrit dans mon subconscient.
Je vais avoir du mal à oublier l'horreur de cette leçon.

Quand il "juge" que j'ai bien compris, on sort enfin de cet enfer, on prolonge le couloir sombre et froid pour monter des escaliers. Dehors, j'inspire fortement pour essayer de me calmer et reprendre mon souffle qui est encore saccadé, mon estomac essaye de nouveau de se vider sans succès mais toujours avec la douleur.

Quand je me redresse pour inspirer à nouveau, je me rends compte qu'on se trouve dans un genre d'entrepôt où divers personnes vaquent à leur occupation. Ne voulant rien savoir et rien voir, je garde bien la tête baissée. Je ne cherche pas à savoir où je suis ou ce que ses personnes font.

Ma nouvelle leitmotiv :" Moins j'en sais mieux je me porte".

Bon, même si j'aime jouer l'autruche, surtout dans cette situation désastreuse, je ne peux quand même pas ignorer complètement ce que j'ai clairement compris, : ces gens ne sont pas des gens comme vous et moi, ce sont clairement des criminels.

Des gens qui se fous royalement des lois. Des gens qui ne faut pas se mettre à dos.
Monsieur Doullens en a fait les frais et en parallèle de ses conneries, j'en fais partie.

On fini par sortir. Je le suis comme son ombre. On prend une voiture noire aux vitres teintées et a l'intérieur en cuir, jusqu'à dieu seul s'est ou. Puis il me traîne dans une maison pour m'enfermer dans une pièce où seul un canapé compléte la décoration "épurée"

Complètement lessivée et a bout de nerf, je roule en boule dans le canapé, sous cette couverture puante tout en pleurant ma vie perdue, l'horreur de la nouvelle et toute la peur que je ressens, avant de m'endormir d'épuisement.

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Je me réveille d'un sommeil agité et non réparateur avec un horrible mal de ventre. Autant dire que je suis surprise de me rendre compte qu'il sagit de la faim.

Comment c'est possible d'avoir faim dans ces conditions ? D'ailleurs, ça fait combien de temps que je n'ai pas mangé ?

J'ai remarqué en venant ici que la nuit commençait à tomber. Là, par la fenêtre à ma droite, je remarque que le soleil se lève à peine.
J'ai été enlevé pendant la nuit et j'avais mangé avant de sortir, vers 20h.
Si je suis mon raisonnement, je dirais que ça fait au moins 24h que je suis entre leurs mains. Bon, après, je ne peux pas en être sur et certaine. Pendant que j'étais inconsciente ou dans le sous-sol, peut-être que plus de temps est passé !!!

Alors je dirais que ça doit faire au moins 35h que je n'ai rien avalé à par l'eau à levier de ma cellule.

C'est en pensant à cette cellule, ce lieu où j'ai été retenu que je me rends compte du ridicule de tous ça.
Sérieux, pourquoi je m'intéresse à quelque chose de si furtif après tout ce que j'ai vécu ? Je devrais plutôt essayer de voir si je peux fuir.
La porte est peut-être ouverte ou pas la fenêtre.

J'ai beau me dire ça, mon corps ne réagi pas, il reste bien sagement à sa place, sous la couette. Il a mieux mémorisé les derniers événements pour éviter des répercutions aux actes que ma tête prépare.

Je sursaute quand j'entends la serrure de la porte. Une femme d'âge moyen rentre avec un plateau repas.

- Bonjour, voici votre repas ...

Dans la gueule du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant