Je passe toute la journée à me donner à fond pour prouver mon utilité et ma déterminer. Il est hors de question que je baisse les bras aussi facilement.
Je me suis toujours battue, ce n'est pas aujourd'hui que je vais arrêter.
Bon, ces belles paroles ne font pas le poids face à mes pensées et mes peurs pour l'avenir. Alors, quand je ne suis pas assez occupée, pour les maintenir à distance, je me ronge les ongles d'angoisse.
Je n'arrête pas de me demander si j'ai vraiment une chance de garder mon travail ou si je ne fais que fantasmer sur cette possibilité.A 15h, il sort de son bureau et me dit tranquillement.
"On ne va pas donner suite à votre contrat."
Il est tellement détendu en me disant ça que je pense avoir mal compris. Comment il pourrait annoncer ça à une personne qui lui a clairement dit qu'elle avait besoin de son travail pour survivre !?!
"Pardon !!!"
"Je suis désolé Ania . . ."
Entre son air et son début de phrase, le message arrive bien à destination : mon cerveau.
Là, je craque, je me redresse de ma chaise, comme les pantins dans les boites à musique, puis les mots sortent tout seuls sans lui laisser le temps de donner ses arguments."Nan mais sérieux !!! Je me suis donnée à fond pour cette boîte alors qu'on me prenait pour une boniche tout ça parce que je n'avais pas les qualifications requis."
Folle de rage, je range mes affaires tout en continuant ma tirade, je n'ai plus rien à perdre, autant tout dire ce que j'ai sur le cœur. Ça me fera du bien vu depuis quand je me retiens.
"Pendant que l'autre branleur se la coulait douce derrière cette porte..."
Je montre le bureau.
"Moi je devais faire mon travail et le sien en arrangeant les problèmes, en trouvant des solutions et en m'arrangeant pour satisfaire tous VOS clients tout en restant discrète."
J'inspire un bon coup pour reprendre ma respiration, j'ai tout déballer sans prendre la peine de respirer. Quand je vois son visage blême, je suis satisfaite et fini par le point important de la journée.
"Maintenant que tout est dis, je veux que mon salaire me soit versé dans l'heure car l'autre con a encore oublié de me le verser à temps et maintenant je vis sans chauffage et électricité parce que mon propriétaire n'a pas eu son loyer."
Ouais, je sais c'est minable de déballer mes problèmes privés mais c'est une question de survie là. Alors je ravale ma fierté et je tente le tout pour le tout pour toucher une corde sensible et qu'il trouve une autre solution.
"J'aimerais pouvoir profiter de mon logement ce mois ci."
J'enfonce un peu plus sur ma misère, histoire d'être sur qu'il comprenne.
"Je fais le nécessaire rapidement en mettant l'indemnité de fin de contrat. Veuillez signer les papiers."
Putain, il n'a même pas une once de culpabilité dans sa voix ou son regard, il en n'a vraiment rien à cirer de ma situation. C'est bon, je me suis assez rabaissée et humiliée pour la journée, voire pour l'année entière.
Je ne rajoute plus rien, je prends son stylo et signe les papiers qui met fin à toute ma situation stable pour me plonger dans la misère.

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Dans la gueule du loup
Fiction généraleJe pensais avoir trouvé un semblant de stabilité. Que je pourrais avoir la chance d'avoir une vie normale. Mais je me suis trompé, j'ai fais de mauvais choix et j'ai fini par atterrir dans la gueule du loup.