L'instant d'après tout était noir, il lui fallu de longues minutes pour percevoir les ombres du jardin, il ne pouvait plus voler et il marcha vers la maison, mais il n'était pas chez lui, au seuil de la porte une forme sombre comme la nuit était recroquevillé . -Qui êtes vous ? bégaya Clément. L'être paru surprit et essaya de se retourner mais il s'affaissa tête contre terre, l'aube venait d'apparaître et la lumière projeté du soleil renforçait l'impression surréaliste du paysage alentour, la couleur se glissa un peu partout et rendit son aspect humanoïde a la forme étendue à ces pieds.
Il s'accroupit près de lui ne sachant que faire, le rêve se faisait beaucoup trop réaliste car il commençait à sentir le parfum des fleurs et la chaleur du soleil, le son de la nature qui s'éveille, choses que l'on a jamais en même temps dans un rêve. Il n'osait pas le toucher mais la peur qu'il venait d'avoir lui redonna paradoxalement du courage, i l tendit sa main vers la forme compacte écroulé au sol et toucha l'épaule de Séverin. Mais ce n'était plus vivant, à la place gisait une écorce d'arbre à forme humaine, tellement lourde qu'il ne pouvait la bouger. Abasourdi, il entra dans la maison..
- Montre moi Marint " Daguant posa son café. " Tu t'inquiètes trop, répondit 'il en se dirigeant nonchalamment vers la porte, l'œil vaguement agacé. Je le suivais dans sa cuisine rénové, puis dans le séjour " à l'ancienne "( pas rénové ), le vieil escalier trembla sous nos pas et le salon du deuxième étage chanta aussi. "Cette maison est vraiment en enfilade, marmonnai je - Alors que que je le voyais enjamber les marches en fer du dernier escalier, il ouvrit la chambre de Marint.
Je le trouvais allongé de tout son long sur le lit, les bras au dessus de sa tête, un sourire Béa illuminait son visage d'ordinaire bourru et cela le rendait comique, j'esquissais un mouvement de soulagement en voyant sa poitrine se soulever paisiblement. - Tu vois ! il est cool, il en a vu d'autres se gaussa Daguant pendant que je me dirigeais vers la fenêtre pout tirer les rideaux.
Je les fis voler brusquement vers l'intérieur afin de le réveiller simultanément par le bruit et la lumière: - Wow !! Mais c'est quoi ça !! hurla Daguant et le temps de me retourner il trébucha sur la barre de seuil vers l'arrière , et il y avait de quoi.. Mon corps venait de se glacer en voyant l'état du matelas ou baignait Marint, une marre de sang visqueuse a demie séché avec des - Sortes de Tripes pensait je tout haut, elles pendouillaient lamentablement vers le sol, et l'autre au milieu tout "couillon", mais sans aucune blessure apparente.
Daguant assis entre deux portes paraissait hagard, quand à moi je balbutiais un - Marint, Marint.. réveille toi ! ma voix déraillait dans les "infra-graves", j'avalais ma salive, respirant un grand coup, au passage je réalisais qu'il n'y avait aucune odeur de "viande", bonne chose car la soirée avait été arrosé et je ne pense pas que nos estomacs auraient supporté la scène avec une effluve de" p'tit dèj" aux tripes fraiches.
Ma voix sortit comme un bouchon de champagne récalcitrant et fit trembler la pièce - Hhhhaaaaaa me répondit Marint les yeux révulsés et le torse dressé, renforçant l'horreur du tableau - Tu es malade de crier comme ça bafouilla t'il tout en mâchouillant sa bouche pâteuse et endormie avec un insupportable son de mastication bienheureuse, - je rêvais en plus.. un super.. non une super fille! Ha ouais, je me souviens et il refit sa tête idiote.
- Mais qu'es que t'as foutu avec ton lit ? demanda Daguant qui se relevant tant bien que mal nous observait tour à tour, moi, le lit, Marint, le lit, moi, - regarde ton lit insistai je, tu as mal quelque part ? Mes souvenirs étaient encore présents mais je commençais à comprendre que pour eux ce n'était pas la même histoire. Il baissa son regard - Vous pouvez pas me laisser me réveiller tranquillement dit-il avec dégout - c'est quoi cette sauce d'horreur ? Il tapota le matelas visqueux puis regarda ces mains, des nuages passèrent dans le ciel obscurcissant la pièce, puis il se leva d'un bond encore tout habillé et frais comme un gardon.
- Bon, je vais faire du café aboya Daguant qui tournant les talons redescendit les étages, je m'approchais du lit alors que Marint allumait le plafonnier. - Plus rien.. aucune trace répétai je éberluer, Marint me regardait avec une moue condescendante qui aurait pu dire : Bin dis donc mon vieux tu m'as l'air sacrément bizarre, vas prendre un café avec ton collègue et laisse moi m'habiller Bordel !!! A la place il me saisit pas les épaules et me poussa tranquillement vers la porte qu'il claqua violemment.
Clément entra dans la maison de bois qui ressemblait étrangement à la maison du voisin du bas, il parcourut à toutes jambes les étages, parcourant les pièces a vive allure, il n'y avait personne et la maison était peu meublé, les tapisseries brillaient d'obscures couleurs qu'ils ne connaissait pas, de grands tableaux qui jalonnaient les murs étaient inquiétants, chacun d'entre eux mettait en scène d'étranges personnages et lorsqu'il s'en approchait le décor s'animaient et les êtres terribles le regardait. La peur s'amoncelait en lui et déterminé à survivre et à quitter ce rêve devenu cauchemardesque il redescendit déterminé a fixer ce bout de bois.
L'écorce était toujours à terre baigné d'un soleil rougeoyant, il s'approcha et le poussa de toutes ces forces avec son pied, en vain. Il se mit à pleurer de longues minutes comme un enfant, et un enfant c'est bien ce qu'il était, et comme eux il s'endormit doucement à bout de forces. Le cri strident d'un animal le réveilla dans un crépuscule naissant, une chouette peut être venait de glisser silencieusement ses serres dans un petit rongeur.
L'écorce était toujours là mais bien moins compacte et se mit à bouger lentement, Clément senti un frisson le parcourir, et quand la tête se souleva, son estomac se mit à s'acidifier à grande vitesse et tout son corps se mit en alerte. Deux immenses paupières s'ouvrirent doucement et Clément compris que tout allait se jouer dans les secondes à venir.
Quand leurs regards se croisèrent enfin, se fut une révélation, un feu d'artifice d'émotions, leurs souvenirs se mélangèrent et ils fusionnèrent leurs esprit et leur âmes, chacun luttant pour échapper à l'autre. L'ombre et la lumière éclatèrent en un impact de foudre déchirant le monde et les deux étrangers ne formèrent plus qu'un. Le corps de Séverin mourut instantanément et se répandit en centaines de feuilles d'automnes sur le sol, Clément perdit la vie aussitôt dans une brusque rupture d'anévrisme.
A travers les volets Cément aimait regarder poindre les rayons du jour, cela voulait dire qu'il n'y avait pas école ce jour là, et même avant sa première pensée il pouvait ressentir ce petit miracle lumineux. Séverin connaissait ce souvenir et lorsqu'il se réveilla à mille lieux de chez lui dans un lit étranger il compris.
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Noctalis
ParanormalLe rêve d'un enfant devient un cauchemar pour les habitants d'un petit immeuble dans la proche Banlieue du Sud-ouest de Paris