Chapitre 4.1

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Diane avait encore passé une nuit courte, le sommeil était pour elle un problème, quand le soir venait elle commençait à être anxieuse et elle s'affairait le plus possible. Répondre à des messages, déblayer les dizaines de mails journaliers, répondre à des appels d'urgence de son travail. Elle était en charge de la sécurité d'immeubles qui hébergeaient des sociétés dans le quartier de la Défense et devaient gérer de nombreux interlocuteurs, cela lui correspondait bien et permettait à son cerveau de se focaliser sur des infinités de points. Pourtant, comme tout à chacun, seul deux ou trois vrais problèmes jalonnaient sa journée. Elle gérait son affectif comme son travail, avec efficacité et force. Aimer et s'attendrir, ressentir, écouter l'autre, où pire, avoir de l'empathie, minait son énergie.

A force les relations d'Amour volaient une à une en éclats, comme une symphonie elles commençaient toutes dans une explosion de passions, c'est là en quelques semaines qu'elle pouvait tout donner à son amant sachant inconsciemment que cela ne porterait pas à conséquence. Au bout d'un moment l'autre allait l'agacer puis la répugner et là elle le quitterait pour un nouvel amour, elle savait bien que cela faisait beaucoup de mal mais sa survit en dépendait, en tous cas elle ne savait pas faire autrement.

Et puis il y avait Clément son amour d'enfant, son seul et unique dans lequel elle pouvait se débattre a l'infini, l'amour d'une mère torturé au bord de la dépression. La veille elle était allée le récupérer pour sa semaine de garde alterné. Elle lui avait fait à manger en chantant, réviser ses leçons en criant puis ils avaient dansé et chanter encore, il s'était lové auprès d'elle lui caressant les cheveux et elle l'avait embrassé tendrement. Rejouant en accéléré ses amours elle s'était brusquement désintéressé de lui et l'avait repoussé en lui sifflant l'ordre d'aller se coucher, bien sur le petit garçon abandonné avait crié et pleuré et en boudant s'était réfugié dans sa chambre. Il ouvrit la fenêtre bien décidé à braver l'interdit et défier sa mère, et puis tient la punir en écoutant son ex dans le jardin, au moins lui il avait été plus gentil tout du long de leur histoire.

Sa pupille, le seul vrai trésor de sa vie dormait sous son toit et pourtant même dans cette plénitude rêvé depuis que l'animal foule la terre, elle continuait à redouter de fermer les yeux et se laisser aller au bien être, au bonheur simple d'être, pour enfin éteindre la conscience et juste se reposer en rêvant. Autoriser son cerveau à rebouter la journée, le revitaliser et le rendre fort pour le lendemain. Alors elle prit une paire d'anxiolytique ouvrit son lit et alluma sa petite lampe de chevet, la chambre aux murs blancs ressemblait à une grotte et le silence angoissant se tut progressivement alors que toutes émotions fuyaient hors d'elle.

Elle se réveilla toutes les deux heures, elle crut même entendre Clément crier et alla le voir,  mais il dormait paisiblement dans son lit, quelle chance il a.. se dit 'elle en l'observant. Une jambe sortie de sa couette, les bras ballants à même le sol, elle se dit que les enfants qui dorment on l'air d'être mort, puis s'en retourna esquissant une moue de dégout, ce genre d'idées lui faisait horreur et lui faisait penser à sa propre mort. Là ou une mère aurait remis son petit sous la couette en se sentant utile et comblé, elle, elle ne pensait qu'à.. Elle. En retombant dans ses limbes chaotiques elle se promit d'être une maman parfaite.

Le jour glissait ses doigts à travers les minces lames des volets et elle perçut les petits bruits discrets de son fils de huit ans qui aimait maintenant qu'il était grand vivre un peu sa vie sans maman. Elle l'appela doucement à travers la porte mais il ne se manifesta pas, peut être écoutait 'il de la musique au casque.

Elle se leva péniblement encore enveloppé dans son brouillard chimique et ouvrit la porte encore en pyjama, Séverin se tenait devant le miroir et marmonnait. Elle fut confuse dans un premier temps sans pouvoir correctement définir les contours de son fils, la lumière faisait vibrer sa vision et elle crut apercevoir un petit être aux oreilles pointues à la chevelure longue et hirsute.

- Tu vas bien Bébé ? La petite chose tressaillit et se retourna lentement alors que le soleil éclairait son visage, il la scruta un moment, intensément.

- Oui maman je suis encore fatigué et il s'élança vers elle les bras en avant, il n'avait eu qu'un instant pour décider de la marche à suivre. Attaquer en suivant cet instinct naissant qui le faisait bouillir où laisser faire le souvenir de l'autre et laisser le corps agir. Et c'est ce qu'il choisi, sagement il enlaça cette femme et se blottit contre sa gorge reniflant cette odeur étrange, il devait connaître ce monde avant de faire quoi que ce soit. Elle se mit à chanter mais il n'aimait pas ça, pas ça du tout.. 

Diane câlinait son rejeton sans plus de conviction, elle n'allait pas bien et voyait des choses, le manque de sommeil et la drogue avaient du vriller ses sens, et le profond malaise de devoir affronter une journée sans fin et sans repères  la pétrifiait. Elle se mit à chanter doucement pour s'apaiser et le rendre heureux, mais aussi pour oublier ce qu'elle avait furtivement vu dans le miroir. 

Même lui.. elle ne pouvait l'aimer ? Au point de le voir en animal ridicule avec des oreilles pointues et de petites dents acérés, elle sourit tendrement alors qu'il l'embrassait dans le cou.

Et justement ces petites dents d'enfants la mordillaient, il avait toujours adoré faire ca depuis qu'il était petit, elle se pencha un peu pour le voir un peu plus, on aurait dit qu'il suçait son pouce ou son sein et un grand soulagement la traversa. Elle sentit la fatigue l'envahir, son corps réchauffé par son fils, sa vie, son sang... 

- Mon sang !!! Clément !!! elle hurla en le repoussant et quelques gouttes rouges vives éclaboussèrent le parquet

A l'étage du dessous les trois compères venaient de trouver le Blob verdâtre et leurs souvenirs par la même occasion, mais ils ne savaient que faire.

- On pourrait aussi appeler la police suggéra Marint en touchant le "truc " avec sa louche, je me mis à appuyer avec lui

- Oui ou "Ghostbuster.. mais en tous cas on arrête de tout oublier 

- Il faut qu'on discute de la marche à suivre et tout de.. Le cri glaçant de Diane coupa net Daguant

- Ok on fonce, Hamand ferme la porte et rejoins nous chez Diane

NoctalisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant