11. Le sauvetage avant tout !

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Le silence est devenu trop lourd à porter tandis que nous marchons près de la place boursière. Je me suis murée dans un mutisme mêlé de reproches tandis que Bakugo marche quelques pas en retrait, n'ayant pas décroché un mot depuis que j'ai vidé mon sac.

Ce silence est bien trop étrange.

Je m'attendais à ce qu'il en rajoute davantage, continue de me rabaisser, utilisant mes propres mots pour m'atteindre, mais il ne fait rien de tout cela.

一 Les amis, nous avons un braquage en cours à la banque, annonce Ami dans l'oreillette en me coupant dans mes pensées. L'homme possède un alter de roche, un peu semblable à Eijiro. Dépêchez-vous d'intervenir avant qu'il n'y ait des victimes.

Au même moment, une voix retentit en provenance de la place.

一 Reculez tous ou je tue l'enfant ! Je suis sérieux, n'approchez pas !

Sans s'échanger un regard, Bakugo et moi nous précipitons de concert vers la place où la foule se disperse, affolée.

Les portes de la banque ont volé en éclats et un homme debout sur un cube de roche brune tient un sac rempli d'argent. Une mère est en pleurs, à genoux près d'un agent de police qui pointe son arme vers le braqueur. Ce dernier s'en aperçoit et ses sourcils épais se froncent davantage.

一 Je ne ferais pas ça si j'étais vous, déclare-t-il en pointant du doigt le cube de roche brute.

Sur ce geste, la prison rugueuse se resserre et les pleurs de l'enfant enfermé à l'intérieur s'intensifient.

L'adrénaline afflue à une vitesse folle dans mon sang tandis que j'attrape le poignet de mon binôme. Il baisse les yeux vers moi.

一 Ne bouge pas de là, la môme.

Je secoue la tête, vexée.

一 Tu te moques de moi, j'espère. C'est une mission de sauvetage, je me suis préparé toute ma vie pour ce genre de situation. Je m'occupe de l'enfant. Toi, tu peux faire diversion et occuper le braqueur. Quand je l'aurai mis à l'abri, tu pourras faire ce que tu préfères : lui exploser la tronche.

Il s'apprête à répliquer, mais je ne lui en laisse pas le temps et disparais dans la foule dans une pluie de pixel. Je contourne le braqueur par la gauche et attends le moment propice pour gagner le cube en toute discrétion.

Bakugo s'avance au milieu de la place, sous les regards admirateurs des plus curieux, restés pour observer l'intervention.

一 Tu es mal tombé, mon gars, commence le héros en faisant crépiter ses gants grenades. Relâche le gamin et je serai peut-être plus clément avec toi.

Le braqueur se crispe, descend de son piédestal et le sol tremble sous l'effet de son alter. Il tente d'impressionner Bakugo, mais face à cette tête de pioche, il en faut plus pour espérer avoir une réaction.

一 Envoie ne serait-ce qu'une minuscule explosion et j'écrase l'enfant, menace le vilain.

Je n'attends pas plus longtemps et profite de sa diversion pour traverser la roche. L'intérieur n'est pas très haut, je suis obligée de me recroqueviller près de l'enfant, le rassurant du mieux que je peux d'un sourire. Il doit avoir à peine cinq ans et ses joues sont rougies par le passage de ses larmes.

一 Salut, mon grand, je viens te sortir de là, ta maman t'attend de l'autre côté, tu es prêt à venir avec moi ?

Il hoche la tête, haletant entre deux sanglots.

一Très bien, tu vas venir dans mes bras et fermer les yeux, d'accord ?

Nouveau hochement de tête et l'enfant vient se réfugier contre moi. Je l'enveloppe de mes bras et prends une profonde inspiration. Je n'ai pas eu souvent l'occasion d'étendre mon alter à une autre personne. Cela me demande beaucoup de concentration, de la patience et de l'entraînement. Je dois prendre conscience de chaque parcelle de son être, comme s'il était une extension de moi-même. Lorsque des pixels se détachent de l'enfant, confirmant que j'ai réussi, je traverse à nouveau la roche pour poser le pied sur les dalles de la place. Je n'ai pixelisé avec l'enfant qu'un instant, mais déjà, la tête me tourne et ma respiration s'est accentuée. Je vais être contrainte de m'éloigner sans couverture. Dissimulée par la prison éphémère, je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule.

Aïko - New HeroesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant