On était deux contre le monde

Chapitre 22

Je venais de rentrer de ma fac et je suis partie directement au fourneau parce que tous les potes à Farid et Fouad et mon père allaient couper leur jeûne avec nous aujourd'hui.

J'étais contente, j'aime bien l'ambiance du ramadan, et je commence de plus en plus à penser à me reconvertir à l'islam...

Chaque soir, je vais sur Pinterest et je lis des citations sur l'islam et je pleure à chaque fois ; je finis avec les yeux tout gonflés le lendemain, mais je me sens apaisé et relaxé.

Si je me reconvertis, je ne le dirai à personne, je ferai ça solo, parce que je n'ai pas envie que tout le monde le sache, c'est entre moi et mon créateur.

J'avais mis toute la bouffe dans le four le temps qu'il arrive tous pour pas que ça refroidisse.

Farid : SALEMMMMMM MA FEMMMMMME *rentre dans la cuisine *

Moi: *rigole* Toujours en forme, même si tu ne manges pas, toi.

Farid : Bah oui, moi je suis pas Fouad à faire la tête toute la journée parce qu'il a pas mangé.

Moi: *rigole* arrête, ça se fait pas.

Farid : Bon, t'as fait quoi à manger ? J'ai trop faim.

Moi: j'ai fait des briques avec un tajine, un thé avec des gâteaux et un tiramisu.

Farid : je t'aime, toi.

J'ai direct souri, j'ai montré toutes mes dents. Quand Farid dit « ja t'aime », c'est que ça vient du cœur, et ça me fait trop plaisir qu'il me le dise. Je l'aime, mon frère, c'est l'homme de ma vie, je pourrais mourir pour sa gueule, je m'aime ce clochard, même si des fois il me saoule.

Moi: moi aussi, Fafa (c'est son surnom depuis petit).

Farid : il arrive bientôt, les autres ?

Moi: je sais pas, déjà va appeler Rayan et Moussa, et moi je vais appeler Fouad et les autres.

Farid : Vz et Baba, ils sont où ?

Moi: il dort, il est fatigué, je le réveillerai quand ça sera leur tour de manger .

Farid : OK.

Avec mon père, ça s'est un peu arrangé, on se reparle, mais il reste quand même un peu froid. C'est déjà ça, il me reparle, je ne demande rien de plus,moi .

~~~

Ils sont rentrés de la mosquée, ils sont tous partis dormir, mais moi, je n'arrivais pas à dormir. Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, je n'arrive pas à fermer les yeux la nuit, j'ai trop de choses dans ma tête qui m'empêchent de dormir .

J'étais encore en train de verser une larme sur la vie d'un imam, je suis partie dormir, même si je n'y arrive pas, il fallait que je me force .

[...]

Aujourd'hui, je finissais tôt, alors j'ai décidé d'aller parler avec l'imam, car j'avais fait un rêve bizarre .

Avant, j'ai regardé sur internet comment il fallait s'habiller pour aller à l'intérieur d'une mosquée parce que je ne savais vraiment pas .

Je suis partie prendre le hijab de ma sœur et je suis partie. Heureusement, il n'y avait personne en bas de mon bloc .

~~~

J'ai toqué au bureau de l'imam, j'étais stressé, je ne vous le mens pas .

Iman: rentrer

Moi: Salām ʿalaykum.

Imane : aleykoum Salem Maya.

Moi: je t'embête pas.

Iman : Non, pas du tout. Qu'est-ce qui t'a ramené ici ?

Moi: j'ai fait un rêve très bizarre.

Iman : Vz,raconte-moi.

Je lui raconte mon rêve. Imam et moi, on se connait très bien parce que je lui parle très souvent au téléphone. C'était le seul à savoir que je commençais à m'intéresser à la religion.

C'est l'ami de mon père, c'est pour ça que j'ai une bonne relation avec lui. Il n'est pas très jeune, c'est le père le plus vieux de la Tess et le plus respectueux (un peu logique, non ??) .

Après cette discussion qui m'a beaucoup servi, il m'a raconté un peu les histoires des prophètes. C'était trop à fond dans l'histoire que j'ai même pas vu que mon téléphone sonnait.

Imam: ton téléphone sonne, Maya.

Moi: Désolé, je ne vais pas te voir, je vais te laisser, je t'ai assez embêté.

Imam: Non, tu ne m'embêtes pas du tout, reviens quand tu veux.

Moi: merci.

Imam: De rien, et le hijab te va très bien.

Moi: *souris* À plus bientôt.

Imam: InschAllah.

Moi: InschAllah.

Mdr, il s'est un peu foutu de moi parce que mon accent, c'est vraiment pas ça, même moi j'ai rigolé.

Je suis sortie de la mosquée et j'ai regardé qui avait appelé, et là, ce n'est pas que je vois, c'est...