CHAPITRE XXIII

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« Laisser quelqu'un entrer dans sa vie, c'est ouvrir une porte qui pourrait changer tout ce que l'on connaît. »

꧁ ALENA ROMANOWSKI ꧂

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ALENA ROMANOWSKI

Le lendemain matin, je me réveillai encore chamboulée par les événements de la veille. Éviter mon père était devenu une habitude, car je n'étais pas encore prête à lui faire face.

Mes pensées se mirent à errer vers la situation avec mon père. Il avait déjà du mal à s'occuper de moi, à être à la hauteur de la responsabilité qui impliquait mon existence, et le pire, c'est qu'il ose maintenant remplacer ma mère, celle qui nous avait abandonnés il y a quatorze ans.

Les paroles de mon père résonnaient dans ma tête. Il disait qu'il n'avait pas le temps pour une femme, qu'il était trop occupé à diriger les affaires de la famille, à maintenir l'équilibre précaire entre notre organisation mafieuse et les menaces qui pesaient sur nous. Il avait toujours été un homme de pouvoir, mais j'avais espéré que sa priorité serait sa propre fille, que sa famille serait sa principale préoccupation.

La trahison, que je ressentais au plus profond de mon être, me laissait amer. Mon père m'avait appris que la confiance était une denrée rare dans notre monde, que les gens pouvaient vous poignarder dans le dos sans le moindre remords. Mais j'avais naïvement cru qu'il était différent, que sa loyauté envers moi serait inébranlable. Pourtant, il avait fait exactement ce qu'il m'avait toujours mis en garde de ne pas faire : laisser une personne entrer dans sa vie, laisser son cœur être vulnérable.

Il était trop tôt pour faire face à cette nouvelle réalité, à cette femme, Isabella qui avait réussi à prendre une place dans le cœur de mon père. Le ressentiment et la colère envers elle étaient aussi irrationnels que puissants. Mon père m'avait-il vraiment mise de côté pour elle ? Les relations familiales, déjà compliquées par notre statut, étaient devenues un labyrinthe de mystères auxquels je ne comprenais rien.

J'avais besoin de temps pour apaiser la tempête émotionnelle qui faisait rage en moi, et j'avais l'intention de passer ma journée avec Levi pour me changer les idées.

Je sortis de ma chambre avec précaution, m'efforçant de faire le moins de bruit possible pour ne pas attirer l'attention de mon père. La maison était calme, à l'exception du bruit étouffé de la télévision provenant du salon. Je m'y dirigeai en espérant y trouver Levi.

En entrant dans le salon, je fus soulagée de le voir installer sur le canapé, absorbé par son téléphone. Il ne leva pas les yeux quand j'entrai, ce qui me permit de le surprendre un peu.

— Levi, l'appelai-je d'une voix douce.

Il sursauta légèrement, puis leva les yeux vers moi, affichant un sourire chaleureux. 

— Enna, bonjour.

Je m'approchai de lui, m'asseyant à ses côtés sur le canapé. 

— Tu as passé ta matinée sur ton téléphone ?

STAY WITH ME | en réécriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant