Call me your secret

Chapitre 16

Noah

- Papa ! Papa !

À peine ai-je posé les pieds à l'intérieur de la maison, qu'Abby me saute dans les bras. J'aimerais avoir sa joie de vivre permanente et son innocence. Le son de son rire est si pur pour ce monde. Depuis que mon regard a croisé le sien à la maternité, je crains le jour où elle va vouloir défier mon autorité et se mettre en danger. Abby grandit si vite. J'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose. Je pense que c'est la crainte de tous les parents. Mais malheureusement tous les enfants passent par là.

Je repose Abby au sol après l'avoir porté. Je la laisse volontiers me raconter sa journée, le sourire aux lèvres. Je pourrais l'écouter toute la nuit.

- Bonsoir Annie. Saluais-je la nounou d'Abby.

- Bonsoir, vous avez passé une bonne journée ?

Sans que je ne puisse le contrôler, je repense à ma journée passée auprès d'Enora. J'ai été contraint à la supporter toute une après-midi. Mais je dois avouer que nous nous sommes plutôt bien débrouillés lors de notre activité de pâtisserie. Je sentais que je l'énervais au plus au point. Rassurez-vous, c'était réciproque.

- Plutôt intéressante. Et vous, ça a été ?

Annie me raconte leur journée. Abby rajoute quelques détails. Je décroche plusieurs rires sincères. Annie est une femme exceptionnelle. Je lui fais entièrement confiance. Du haut de ses 55 ans, je la vois un peu comme une mère.

- J'ai déjà préparé à manger. Prévient Annie.

- Oh vous n'étiez pas obligé.

- Ça me fait plaisir.

- Vous êtes vraiment un amour Annie. Déclarais-je sincèrement.

Elle rigole. Le genre de rire sincère et tendre. Après nous avoir salués, Annie s'en va rejoindre son mari chez elle. Je ne perds pas une minute et prépare la table. Toutes ces fraises m'ont donné affreusement faim. L'odeur divine de la ratatouille d'Annie qui s'échappe et se diffuse un peu partout dans la maison n'arrange pas les choses.

Nous nous installons à table avec Abby. On déguste les talents culinaires de notre héroïne. Nous nous régalons toujours quand c'est Annie qui cuisine. Amber cuisine rarement. Elle n'aime pas ça. Alors quand elle doit le faire, elle reste sur des plats très classiques. Pour ma part, j'aime beaucoup cuisiner. Mais je suis très loin d'être Philippe Etchebest.

Après avoir bien mangé, je laisse Abby regarder un peu de télévision avec moi, le temps de la digestion.

- Il est temps d'aller se coucher.

- Papa tu sais que tu es le meilleur du monde ? Mais vraiment le meilleur. Mes poupées sont jalouses. Elles veulent que tu sois aussi leur papa. Commence ma fille en faisant la moue.

Je ne peux pas m'empêcher de rire. C'est qu'elle commence à créer son petit caractère de cochon.

- Bien essayé.

- Papa.

- Au lit. À part si tu préfères être dévoré par le méchant. La menaçais-je.

Je m'approche d'Abby et la chatouille. Ses rires résonnent dans la maison.

- Alors le méchant doit me porter. Exige la petite.

Cette petite me fascine toujours autant. Elle me fait beaucoup penser à mon frère.

- C'est d'accord. Le méchant s'avoue vaincu.

Abby rigole. Je la porte en l'amenant jusque dans sa chambre. Je la pose délicatement sur son lit. Je ramène la couverture jusqu'à ses épaules.